videos

jeudi 9 juin 2016

Adieu Rapa Nui

    Bonjour à tous.

    Nous avons eu beaucoup de mal à quitter l'île de Paques où nous ne sommes restés que trois jours. Après tant d'espoir, nous l'avons enfin aperçue le 4 juin, par une belle matinée, accueillis par plusieurs arcs en ciel ( "arco iris" en espagnol ).

     La première approche, par la côte sud, fut captivante  :   les bords de l'île sont formés de falaises abruptes et d'un rivage déchiqueté, parsemé de blocs rocheux, volcaniques, aux angles acérés et pour le moins inhospitaliers. Dans les plaines verdoyantes se découpent de petits cratères aujourd'hui éteints, il y flotte un petit air auvergnat... Nous apercevons quelques champs cultivés et, contrairement aux idées reçues, il y a des arbres !  Replantés il y a quelques années, pour la plupart des eucalyptus.
     Nous avons mouillé dans la baie d'Hanga Roa, sous les conseils de l'Armada Chilienne, avec qui nous communiquons par VHR, comme de rigueur dès notre arrivée.
Nous voilà bel et bien aux portes de la Polynésie, les noms locaux en sont le signe et certains faciès, quand ils ne sont pas chiliens, également.

     Nous avons profité des trois jours d'escale pour, tout d'abord, nettoyer le bateau, faire un approvisionnement en vivres, eau douce et essence, comme à notre habitude lors de nos retours à la civilisation.
    L'île est relativement touristique puisqu'elle accueille environ 80 000 touristes par an alors qu'elle ne compte que 7000 habitants. On y trouve divers supérettes, certes modestes, mais proposant largement de quoi nous satisfaire. L'avitaillement se fait grâce à un navire qui fait le voyage depuis le Chili une fois par mois. Il parait que le mois de mai fut très venté, à tel point que le débarquement des marchandises n'a pas pu se faire. Les Pascuans ont donc dû vivre sur leurs réserves.
En effet, l'ile est connue pour ne pas avoir d'abris sûrs, et lorsque les vents violents soufflent, aucun navire, sauf les petites embarcations, ne peut s’abriter. Il faut alors s'adapter: partir ou attendre...

      Nous avons eu particulièrement de la chance lors de notre séjour car il est recommandé de ne pas laisser son bateau sans surveillance au cas où les vents se lèvent et tournent, ce qui pourrait être fatal : l'ancre du bateau dérape et il peut se retrouver sur la côte. Nous avons d'ailleurs vu un voilier d'une quinzaine de mètres, sur le flanc, à sec, dans le petit port de pêche, dont la coque en aluminium semblait avoir été ouverte à l'ouvre boite par les rochers tranchants.
    Aillant bonne conscience de laisser notre Paradise tout seul, par un temps magnifique, nous sommes partis sillonner Rapa Nui, à la découverte de ses mythes et légendes. Nous avons loué un 4x4. Nous aurions préféré partir à cheval, très nombreux sur l'île, mais une fois de plus le temps nous est compté.  Nous sommes donc allés rencontrer les fameux Moais, disséminés de part et d'autre de l'île. Ces statues sont impressionnantes et imposent le respect. Nous avons pu accéder au cratère d'où ils sont nés. C'est au milieu de l'île qu'il y a plusieurs centaines ou milliers d'années, les Rapa nui ont commencé à tailler la roche d'un cratère pour donner naissance à ces colosses, à la forme plus ou moins identique.
    Les légendes de l'île se comptent pas dizaines. Cette civilisation est passionnante ! Par exemple, il y avait plusieurs clans d'un bout à l'autre de l'île et ils nommaient tous les ans un roi commun, après avoir célébré la cérémonie de l'oiseau ; ils étaient également adeptes de l'art du tatouage et ont été parmi les premiers à utiliser des planches de surfs comme moyens de sauvetage pour leurs embarcations, etc...
   Comme vous le comprenez sûrement, trois jours pour découvrir ce cailloux d'une vingtaine de kilomètres de large, perdu au milieu du pacifique Sud, sont bien trop courts et nous laissent une petite nostalgie... et une certaine envie de revenir...
    Les habitants de l'île nous ont paru très accueillants et nous nous sommes régalés de Ceviche ( plat composé de poisson cru et de lait de coco ) mais aussi d'empanadas mixtes avec poisson, poulpe et crevette et nous avons découvert le gâteau à la banane : le Pô.
    Le vole entre le chili et Isla de Pascua ne coûte que 200 euros, si vous avez l'occasion, n'hésitez pas à y passer au moins une semaine, c'est un voyage inoubliable.

    De notre côté, nous voilà, repartis vers le but de notre expédition : La polynésie. Notre première escale sera laux Gambiers, d'ici une bonne dizaine de jours. Nous avons quitté Fred qui a finalement réussi à avoir son avion à temps. A l'heure actuelle il doit être de retour dans sa provence natale (tu vas nous manquer Fred !). Nous nous retrouvons donc à cinq. Les prévisions météo sont bonnes pour les prochains jours. Paradise est porté par les alizés sur une belle mer...

A bientôt.

 Morgane et l'équipage de Paradise

Aucun commentaire: