54°56,09' S
67°37,12' W
Nous sommes arrivés à Ushuaia, le 12 Novembre après une superbe traversée
depuis L'Uruguay en un temps record de 11 jours, avec de très belles
conditions : du vent portant modéré sur tout le parcours.
Après avoir accueilli nos sept nouveaux équipiers français venant de
divers horizons (Bretagne, Lyon, Paris et Nice) nous sommes allés
directement à Puerto Williams.
Au vu des conditions climatiques difficiles
(50 nœuds prévus au cap Horn), nous avons décidé de commencer notre
périple par les canaux pour rallier ensuite le cap mythique.
Depuis le petit port chilien de Puerto WIlliams, nous sommes partis en direction de la caleta
(anse) Ferrari, elle-même située dans la baie de Yendagaia.
Le matin
suivant, à 8h30, nous avons levé l'ancre, bien décidé à poursuivre notre
route vers l'ouest. Mais une fois exposés aux éléments violents, nous avons été contraints de faire demi tour car notre progression était trop lente. Nous aurions mis
la journée à parcourir la courte distance de 15 miles nautiques (environ
30 km).
A notre retour à la case départ, nous avons croisé des pêcheurs avec qui nous
avons troqué quelques bouteilles de vin contre un festin de rois : six
magnifiques centollas (les kings crabes patagoniens) et quatre beaux
poissons appelés ici congrillos. Le midi comme le soir, nous nous
sommes régalés de cette pêche facile...
Malgré le vent fort à l'extérieur de la baie, nous avons pu faire une belle
balade dans la pampa, où nous avons croisé des chevaux sauvages et
différents oiseaux dont des oies et un genre d'ibis.
Le lendemain, nous avons pu aller au mouillage suivant : la caleta Olla ou baie de la marmite dont le nom provient peut-être de sa forme bien
ronde. Il faisait un temps magnifique et nous avons de nouveau fait une
superbe randonnée. Après deux heures de marche, nous avons atteint le plus
beau point de vue donnant sur notre premier glacier, le glacier Holanda,
qui se jette dans un lac qu'il essaime de ses petits bouts de glaces.
Puis nous avons passé la nuit au minuscule mouillage de la caleta
Mediodia, où seul un bateau peu se faufiler. Le lendemain, nous avon srapidement rejoint un des plus beaux site de la terre de feu : le seno (fjords) Pia.
Là, nous avons pu déjeuner au pied du glacier et avons éteint le moteur en
nous laissant dériver pour profiter pleinement de ce moment exceptionnel
et admirer le spectacle que nous offrait cette masse de glace phénoménale
qui se meut lentement et laisse tomber de temps en temps des blocs de
glace plus ou moins gros avec un bruit de sourd et puissant, tel un feu
d'artifice qui résonne entre les immenses falaises de granite. La nature sauvage, à l'état pur, se présentait à nous sous sa plus belle
forme.
Le soir nous avons dormi dans le petit mouillage très bien abrité de la
caleta Beaulieu, qui porte bien son nom, avec une vue magique sur la
cordillère de Darwin et ses glaciers. En plus de l'ancre, nous avions amarré le bateau avec des bouts fixés aux arbres pour ne pas qu'il bouge
pendant la nuit, comme on le fait souvent, ici en Patagonie.
Aujourd'hui nous sommes de retour à Puerto Williams et allons poursuivre la
seconde partie de notre voyage.
Dehors le vent souffle fort et depuis quelques heures les militaires ont
fermé le port pour notre sécurité...
Nous attendons que les éléments se calment et espérons bientôt gagner le
cap Horn , qui en ce moment se laisse difficilement approcher.
Morgane et tout l'équipage de Paradise
videos
dimanche 22 novembre 2015
vendredi 6 novembre 2015
Aux portes des 40 èmes... gazouillants !
44°12'43S
63°18'85W
A bord de Paradise les journées se suivent et ne se ressemblent pas.
Notre
descente se passe très bien, il faut dire que côté météo nous avons de la
chance !
Jusque là, c'est un ciel azur qui nous a tenu compagnie, accompagné d'un
vent léger, le plus souvent entre 15 et 20 noeuds.
Le grand changement en ce moment, c'est le froid qui s'est invité à bord :
il fait 15°C dans le carré, soit une chute de 10°C en une semaine! Nous jouons
les durs et ne mettrons pas le chauffage avant d'arriver à Ushuaia. Nous
allons nous acclimater, cela ne peut pas nous faire de mal, vu que les 6
prochains mois qui nous attendent ne seront pas sous le signe de la
chaleur !
Hier nous avons eu une magnifique journée ensoleillée avec un vent portant
d'environ 10 noeuds... Lors de ces conditions optimales, tout bon marin
qui se respecte a le même réflexe : envoyer le Spi ! Notre magnifique voile
de portant de 300 m² est capricieuse et ne se manie facilement qu'entre 10 et 25 noeuds de vent. Ces conditions de navigation étant rares
sous nos latitudes, on ne le sort pas souvent.
Notre ballon (comme l'appellent
les Brésiliens) rouge blanc et jaune, nous a offert un beau spectacle et
surtout nous a permis une accélération de 2 nœuds, pour une vitesse d'environ 8/9 nœuds.
Cette manœuvre nous a occupés une bonne partie de la matinée.
Ensuite, après le déjeuner , nous avons de nouveau profité des bonnes
conditions pour faire un grand ménage dans le bateau.
Ce matin, les conditions ont brutalement changé. De la pétole, nous
sommes passés directement à un vent froid de Sud de 15/20 noeuds
accompagné d'une brume épaisse ! Un contraste étonnant qui nous a donné
l'impression de passer littéralement la porte des 40 èmes ! Comme si les
éléments se réunissaient pour nous montrer qu'à partir de là, il n'y a plus
de place pour l'insouciance et qu'il faut redoubler de vigilance...
Quelques heures plus tard, les conditions se sont améliorées pour finir par une absence totale de vent.
Au moment même où je vous écris, nous sommes
au moteur et espèrons que le vent souffle un tout petit peu plus, ce qui
nous permettrait de glisser paisiblement et surtout en silence, sur cette
mer si belle !
Encore une fois, c'est bien difficile d'avoir des conditions météo
parfaites!
Cette après-midi, Arnaud et moi avons travaillé sur l'itinéraire de
notre prochain voyage en Polynésie, où nous serons à partir de juin 2016.
Les cartes et les guides de navigations sortis, nous avons rêvé d'eaux
turquoises et de mouillages sauvages! Les Gambiers, les Marquises, les
Tuamotu et les Iles de la Société... seront notre prochain terrain de jeux !
Allez voir le programme sur notre site (www.club-croisiere.com), peut-être
que quelques destinations vous intéresserons mais faites vite, il ne reste
plus beaucoup de place !
A bientôt
Morgane et l'équipage de Paradise
dimanche 1 novembre 2015
Ushuaia, nous voilà !
Ca y est, cette fois nous sommes partis pour de bon en direction de la
Terre de feu!
Notre escale express à Punta del Este nous a fait beaucoup de bien. Nous
avons pu profiter de la civilisation en communiquant avec nos proches et
régler nos affaires de la vie courante en France et avons aussi fait le
plein de gasoil ainsi que les courses pour les deux semaines de navigation
qui nous attendent.
Nous avons également accueilli nos deux nouveaux équipiers : Bernard qui est déjà venu plusieurs fois sur Paradise et Fabio,
un Brésilien de Puerto Alegre qui lui navigue pour la première fois !
D'ailleurs son baptême a été un peu dur car notre sortie du port de Punta a
été saluée par une houle forte et courte ainsi qu'un vent Sud Est
d'environ 25 nœuds.
Pour nous, ce fut un vrai bonheur de quitter
rapidement l'Uruguay avec une vitesse de 8 à 9 nœuds et un cap direct sur
la Patagonie !
Par contre, Fabio lui a été bien secoué et sa première nuit fut difficile à
supporter.
Heureusement, aujourd'hui il fait un temps magnifique et c'est au moteur,
sous pilote que nous entamons cette belle journée ensoleillée.
Hier nous avons eu droit à un couché de soleil explosif avec des couleurs
sublimes. Le ciel dégagé était rouge et orange vif, parsemé de cirrus
rosés: la beauté de la nature à l'état pur !
Ensuite lors de mon quart, le cap à tenir était simple : bien suivre les
deux étoiles juste à droite de la Croix du Sud, soit un cap au 200°. Un pur
bonheur de barrer Paradise sur une mer belle où l'écume des vagues phosphorescentes se confondait quasiment avec la voute céleste illuminée
d'une myriade d'étoiles.
Cela fait partit des moments magiques de la navigation, où l'on se trouve
en parfaite harmonie avec la nature puissante, immense et forte.
Nous sommes heureux de bien commencer cette traversée de 1200 miles qui
nous attend jusqu'au détroit de Lemaire, ce passage étroit situé entre
l'île des Etats et la pointe Est de la Terre de feux ; qui n'est d'autre que
l'entrée du canal Beagle par lequel nous rejoindrons notre destination
finale : Ushuaia !
L'air s'est nettement refroidi, nos Brésiliens ont même sorti leur cagoule
et nous avons définitivement rangé au fond des placards nos shorts et
maillots de bain pour ressortir tous nos vêtements chauds!
A bientôt
Morgane et l'équipage de Paradise: Arnaud, Bruno, Eric, Bernard et Fabio
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