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mercredi 2 décembre 2015

Retour à Ushuaia

Bonjour à tous!

Nous sommes revenus de notre croisière entre les canaux de Patagonie et le cap Horn.
Nos équipiers sont rentrés en France la tête pleine de souvenirs exceptionnels: des paysages incroyables, des sensations fortes mais aussi de bonnes rigolades!

Notre croisière fut très animée, la gaité étant le maître-mot! De plus une météo clémente nous a accompagnés, nous permettant de mener à bien notre programme.

Nous avons fait de superbes randonnées, découvert plusieurs glaciers puis en fin de journée nous nous reposions dans des mouillages bien protégés dont seule la Patagonie détient une telle variété. Ici, on a l'impression que la nature a conçu ces endroits pour nous les voiliers; il y a peu de temps encore, ils servaient de refuges aux Indiens Yamanah, qui s'y abritaient avec leurs frêles embarcations.

C'est lors de la deuxième semaine de notre périple, que nous avons pu saluer le cap mythique de l'ile du Horn.

Nous ne nous sommes pas éternisé dans les environs car un vent très fort, d'environ 40 à 45 noeuds, nous a incité à faire rapidement demi-tour au pied du Horn. Mais sur place, le moment était fort! C'est ce que nous étions venu chercher, afin de garder en mémoire ce moment unique. Dans l'archipel des iles Wollaston où se trouve l'ile du Horn, on ne peut s'empêcher de penser aux premiers cap-hornier, à partir du 17ème siècle, ont enduré des épreuves terribles en essayant, parfois pendant des mois, de passer ce Cap exposé à la houle et aux vents violents. Leur progression vers le Pacifique, contre les éléments déchainés était extrêmement difficile; un certain John Mansfield appel cela "le jeu désordonné des puissances de l'abîme"...

Quelques siècles plus tard, nous, petits aventuriers sans prétention, avons eu la chance de faire rapidement demi tour et de passer la nuit au village le plus austral du monde: Puerto Toro.

Là nous avons fait une belle balade et à notre retour des pêcheurs nous ont offerts une nouvelle fois des Centollas, pour notre plus grand bonheur!

Actuellement nous sommes à quai au ponton du yacht Club de L'Afasyn et le vent souffle fort. Nous y restons jusqu'au 28 décembre avant de repartir en Antarctique.

A bientôt

Morgane et Arnaud

dimanche 22 novembre 2015

Un beau printemps dans les canaux de Patagonie.

54°56,09' S
67°37,12' W

Nous sommes arrivés à Ushuaia, le 12 Novembre après une superbe traversée depuis L'Uruguay en un temps record de 11 jours, avec de très belles conditions  : du vent portant modéré sur tout le parcours.
Après avoir accueilli nos sept nouveaux équipiers français venant de divers horizons (Bretagne, Lyon, Paris et Nice) nous sommes allés directement à Puerto Williams.
 Au vu des conditions climatiques difficiles (50 nœuds prévus au cap Horn), nous avons décidé de commencer notre périple par les canaux pour rallier ensuite le cap mythique. Depuis le petit port chilien de Puerto WIlliams, nous sommes partis en direction de la caleta (anse) Ferrari, elle-même située dans la baie de Yendagaia.
Le matin suivant, à 8h30, nous avons levé l'ancre, bien décidé à poursuivre notre route vers l'ouest. Mais une fois exposés aux éléments violents, nous avons été contraints de faire demi tour car notre progression était trop lente. Nous aurions mis la journée à parcourir la courte distance de 15 miles nautiques (environ 30 km). A notre retour à la case départ, nous avons croisé des pêcheurs avec qui nous avons troqué quelques bouteilles de vin contre un festin de rois : six magnifiques centollas (les kings crabes patagoniens) et quatre beaux poissons  appelés ici congrillos. Le midi comme le soir, nous nous sommes régalés de cette pêche facile...
Malgré le vent fort à l'extérieur de la baie, nous avons pu faire une belle balade dans la pampa, où nous avons croisé des chevaux sauvages et différents oiseaux dont des oies et un genre d'ibis. Le lendemain, nous avons pu aller au mouillage suivant : la caleta Olla ou baie de la marmite dont le nom provient peut-être de sa forme bien ronde. Il faisait un temps magnifique et nous avons de nouveau fait une superbe randonnée. Après deux heures de marche, nous avons atteint le plus beau point de vue donnant sur notre premier glacier, le glacier Holanda, qui se jette dans un lac qu'il essaime de ses petits bouts de glaces.
Puis nous avons passé la nuit au minuscule mouillage de la caleta Mediodia, où seul un bateau peu se faufiler. Le lendemain, nous avon srapidement rejoint un des plus beaux site de la terre de feu : le seno (fjords) Pia. Là, nous avons pu déjeuner au pied du glacier et avons éteint le moteur en nous laissant dériver pour profiter pleinement de ce moment exceptionnel et admirer le spectacle que nous offrait cette masse de glace phénoménale qui se meut lentement et laisse tomber de temps en temps des blocs de glace plus ou moins gros avec un bruit de sourd et puissant, tel un feu d'artifice qui résonne entre les immenses falaises de granite. La nature sauvage, à l'état pur, se présentait à nous sous sa plus belle forme.
Le soir nous avons dormi dans le petit mouillage très bien abrité de la caleta Beaulieu, qui porte bien son nom, avec une vue magique sur la cordillère de Darwin et ses glaciers. En plus de l'ancre, nous avions amarré le bateau avec des bouts fixés aux arbres pour ne pas qu'il bouge pendant la nuit, comme on le fait souvent, ici en Patagonie.
 Aujourd'hui nous sommes de retour à Puerto Williams et allons poursuivre la seconde partie de notre voyage. Dehors le vent souffle fort et depuis quelques heures les militaires ont fermé le port pour notre sécurité... Nous attendons que les éléments se calment et espérons bientôt gagner le cap Horn , qui en ce moment se laisse difficilement approcher.

Morgane et tout l'équipage de Paradise

vendredi 6 novembre 2015

Aux portes des 40 èmes... gazouillants !

44°12'43S
63°18'85W

A bord de Paradise les journées se suivent et ne se ressemblent pas. 
Notre descente se passe très bien, il faut dire que côté météo nous avons de la chance ! Jusque là, c'est un ciel azur qui nous a tenu compagnie, accompagné d'un vent léger, le plus souvent entre 15 et 20 noeuds. 
Le grand changement en ce moment, c'est le froid qui s'est invité à bord : il fait 15°C dans le carré, soit une chute de 10°C en une semaine! Nous jouons les durs et ne mettrons pas le chauffage avant d'arriver à Ushuaia. Nous allons nous acclimater, cela ne peut pas nous faire de mal, vu que les 6 prochains mois qui nous attendent ne seront pas sous le signe de la chaleur !

Hier nous avons eu une magnifique journée ensoleillée avec un vent portant d'environ 10 noeuds... Lors de ces conditions optimales, tout bon marin qui se respecte a le même réflexe : envoyer le Spi ! Notre magnifique voile de portant de 300 m² est capricieuse et ne se manie facilement qu'entre 10 et 25 noeuds de vent. Ces conditions de navigation étant rares sous nos latitudes, on ne le sort pas souvent. 
Notre ballon (comme l'appellent les Brésiliens) rouge blanc et jaune, nous a offert un beau spectacle et surtout nous a permis une accélération de 2 nœuds, pour une vitesse d'environ 8/9 nœuds. Cette manœuvre nous a occupés une bonne partie de la matinée. Ensuite, après le déjeuner , nous avons de nouveau profité des bonnes conditions pour faire un grand ménage dans le bateau. 

Ce matin, les conditions ont brutalement changé. De la pétole, nous sommes passés directement à un vent froid de Sud de 15/20 noeuds accompagné d'une brume épaisse ! Un contraste étonnant qui nous a donné l'impression de passer littéralement la porte des 40 èmes ! Comme si les éléments se réunissaient pour nous montrer qu'à partir de là, il n'y a plus de place pour l'insouciance et qu'il faut redoubler de vigilance... Quelques heures plus tard, les conditions se sont améliorées pour finir par une absence totale de vent. 
Au moment même où je vous écris, nous sommes au moteur et espèrons que le vent souffle un tout petit peu plus, ce qui nous permettrait de glisser paisiblement et surtout en silence, sur cette mer si belle ! Encore une fois, c'est bien difficile d'avoir des conditions météo parfaites! 

Cette après-midi, Arnaud et moi avons travaillé sur l'itinéraire de notre prochain voyage en Polynésie, où nous serons à partir de juin 2016. Les cartes et les guides de navigations sortis, nous avons rêvé d'eaux turquoises et de mouillages sauvages! Les Gambiers, les Marquises, les Tuamotu et les Iles de la Société... seront notre prochain terrain de jeux ! Allez voir le programme sur notre site (www.club-croisiere.com), peut-être que quelques destinations vous intéresserons mais faites vite, il ne reste plus beaucoup de place ! 

 A bientôt Morgane et l'équipage de Paradise

dimanche 1 novembre 2015

Ushuaia, nous voilà !

Ca y est, cette fois nous sommes partis pour de bon en direction de la Terre de feu! 

Notre escale express à Punta del Este nous a fait beaucoup de bien. Nous avons pu profiter de la civilisation en communiquant avec nos proches et régler nos affaires de la vie courante en France et avons aussi fait le plein de gasoil ainsi que les courses pour les deux semaines de navigation qui nous attendent. 
Nous avons également accueilli nos deux nouveaux équipiers : Bernard qui est déjà venu plusieurs fois sur Paradise et Fabio, un Brésilien de Puerto Alegre qui lui navigue pour la première fois ! D'ailleurs son baptême a été un peu dur car notre sortie du port de Punta a été saluée par une houle forte et courte ainsi qu'un vent Sud Est d'environ 25 nœuds. 
Pour nous, ce fut un vrai bonheur de quitter rapidement l'Uruguay avec une vitesse de 8 à 9 nœuds et un cap direct sur la Patagonie ! Par contre, Fabio lui a été bien secoué et sa première nuit fut difficile à supporter. 
Heureusement, aujourd'hui il fait un temps magnifique et c'est au moteur, sous pilote que nous entamons cette belle journée ensoleillée. 
Hier nous avons eu droit à un couché de soleil explosif avec des couleurs sublimes. Le ciel dégagé était rouge et orange vif, parsemé de cirrus rosés: la beauté de la nature à l'état pur ! 
Ensuite lors de mon quart, le cap à tenir était simple : bien suivre les deux étoiles juste à droite de la Croix du Sud, soit un cap au 200°. Un pur bonheur de barrer Paradise sur une mer belle où l'écume des vagues phosphorescentes se confondait quasiment avec la voute céleste illuminée d'une myriade d'étoiles. Cela fait partit des moments magiques de la navigation, où l'on se trouve en parfaite harmonie avec la nature puissante, immense et forte. 
Nous sommes heureux de bien commencer cette traversée de 1200 miles qui nous attend jusqu'au détroit de Lemaire, ce passage étroit situé entre l'île des Etats et la pointe Est de la Terre de feux ; qui n'est d'autre que l'entrée du canal Beagle par lequel nous rejoindrons notre destination finale : Ushuaia !
L'air s'est nettement refroidi, nos Brésiliens ont même sorti leur cagoule et nous avons définitivement rangé au fond des placards nos shorts et maillots de bain pour ressortir tous nos vêtements chauds!

 A bientôt Morgane et l'équipage de Paradise: Arnaud, Bruno, Eric, Bernard et Fabio

mardi 27 octobre 2015

Au Nord Est de Rio Grande, proche de la frontière Brésil-Uruguay

32°00'03 S
50°35'95 W

Voilà 5 jours que nous avons quitté le Brésil en direction de L'Uruguay. 
Depuis 48h00, le vent portant de Nord Est nous permet de filer avec des vitesses moyennes de 7 à 8 nœuds vers notre destination, Punta del Este, où nous accueillerons nos nouveaux équipiers dans deux jours.

Nous avons retrouvé nos amis des mers du Sud :  les pétrels et les albatros, et avons également croisé baleines, tortues et il y a quelques minutes un poisson lune qui vient de frôler le bateau ! 
C'est toujours un plaisir de croiser ces animaux aux allures parfois si étranges et tellement bien adaptés à leur élément.

Aujourd'hui, la mer est formée. Nos deux équipiers, Eric et Bruno, s'habituent à barrer Paradise, ce qui nous sera fort utile en direction d'Ushuaïa où les conditions sont parfois musclées... 

A bientôt

Morgane et l'équipage de Paradise

mercredi 21 octobre 2015

Faux Départ...

Bonjour!

Nous sommes partis de Guaruja le vendredi 15 Novembre à 4H00 du matin, avec un vent Sud Ouest de force 3 à 4. La Grand Voile arrisée à deux ris, ainsi que la trinquette et le foc, composaient notre garde robe pour une mise en jambe un peu sportive, comme nous l'a fait remarquer Eric, habitué à de plus petits bateaux.

Nous avons eu le plaisir de savourer les premiers instants de navigation sur notre bateau à la carène lisse. Faire une moyenne de 7 noeuds, le tout légèrement sous toilé, ne nous était pas arrivé depuis longtemps!

Paradise et sa nouvelle tenue noir ébène

A bord régnait une ambiance joviale. Nous nous sentions bien en mer après ce chantier fatiguant. Il faisait un temps magnifique, alors qu'en ce moment dans la région c'est plutôt la pluie qui domine!

Les conversations, alternaient entre français, anglais et “portugnol”,  avec notre amis brésilien, Bruno.

Bruno, travailleur énergique!

Mais en milieu d'après midi, le bonheur s'est instantanément dissipé.

La bastaque (un des câbles qui soutient les efforts du mat par l'arrière) a laché soudainement et brutalement!

Heureusement, aucune conséquence dramatique n'a eu lieu lors de cet incident. Un hublot a quand même souffert et c'est surtout Eric qui l'a échappé belle! Alors qu'il était à la barre, il a reçu un coup de câble sur la tête, heureusement protégée par une casquette. Notre montagnard à la tête dure n'a même pas eu une égratignure, à peine un petit bleu; ce fut plus de peur que de mal!

A notre retour au chantier Supmar samedi matin, Marcao, notre amis marin Brésilien, a remué ciel et terre pour régler notre problème et c'est finalement à Porto Alegre, à plus de 800 km d'ici, que nos nouvelles bastaques vont être préparées et prendrons l'avion pour arriver Jeudi! Une fois de plus, sans nos amis Brésilien, ceci aurait été bien plus compliqué à organiser!

Ca cogite dur autour de Paradise

Finalement cette escale forcée est une bonne chose car, comme si la loi des séries de malheurs nous était tombée dessus, notre pilote auto s'est mis à ne plus fonctionner et le winch de pied de mat, utilisé pour les prises de ris a lui aussi décidé de faire grève! Le Samedi même, deux électroniciens sont venus à bord et ont mis deux bonnes heures à trouver deux minuscules fusibles cachés au milieu d'un énorme circuit imprimé, autant dire que l'on aurait mis, au mieux, des jours à trouver cette panne, qu'Arnaud avait intuitivement pressentie et suggérée…

Pendant ce temps Bruno et moi réparions le winch.

Actuellement, nous en profitons pour faire de petites bricoles et attendons avec impatience le gréeur et nos bastaques.

Hier nous avons testé le nouveau carburateur du poêle ainsi que son nouveau réservoir, nous avons également réparé une pompe de cale... Il y a toujours de quoi faire sur ces gros bateaux!

Notre départ est prévu jeudi soir.

Le chenal entre Santos et Guaruja

Santos : port de commerce le plus important d'Amérique Latine!

A bientôt pour de nouvelles aventures!

Morgane et l'équipage de Paradise.



Arnaud satisfait des performances de vitesse de son bateau!

samedi 10 octobre 2015

Le chantier touche bientôt à sa fin!

Bonjour!

Après avoir passé un mois à Paraty, nous voilà depuis une petite semaine à Guaruja, ville balnéaire située à quelques heures en voiture de Sao Polo. Paradise est à sec au chantier naval de Supmar.

Nous avons terminé le carénage et aujourd'hui nous attaquons la ligne de flottaison ainsi que le rangement du bateau.

La mise à l'eau est prévue pour le début de la semaine prochaine.

Cela fait déjà deux mois que nous avons atterri en Amérique du Sud et nous sommes satisfaits de ce chantier efficace: le moteur est prêt pour tourner encore de belles heures et de nombreuses améliorations ont été réalisées (réfection de l'hélice, aménagements intérieurs, déco, etc...)

La cabine babord : "Avant "














Et "après" ...
















Effectuer un chantier au Brésil est très agréable et relativement pratique car on y trouve de bons techniciens dans de nombreux domaines nautiques, ce qui est plutôt rare en Amérique du Sud. De plus, nous avons des amis Brésiliens qui nous ont beaucoup aidés et sans qui l'organisation d'un tel chantier aurait été plus difficile.


Le moteur est  rénové et repeint grâce à Jean Luc, notre mécano préféré!

La douceur de vivre de ce pays nous plait énormément et c'est avec un léger pincement au cœur que nous quitterons le Brésil dans quelques jours. Mais les marins ne sont pas faits pour rester en place trop longtemps et l'idée de reprendre la mer n'est pas pour nous déplaire, ainsi que celle de retrouver les paysages grandioses de la Terre de feu et de L'Antarctique!

Un de nos endroit préféré à Paraty: le bar "Arte Cachaça"
Notre prochaine étape nous amènera jusqu'à Florianopolis où nous effectuerons les papiers de sortie du pays.
Plage sauvage de Trinidade

Pour la traversée jusqu'en Uruguay notre ami Brésilien Bruno, qui a participé au carénage, sera des nôtres, ainsi qu'Eric, venant des alpes du Sud et peut-être un autre Brésilien...

A bientôt!


Morgane et Arnaud




Dans la forêt Brésilienne...

Les insectes y sont démesurés!

dimanche 6 septembre 2015

Paraty - Brésil

Bonjour à tous!

Nous sommes arrivés à Paraty il y a quelques jours.

Ici le temps semble suspendu. Rien n'a changé depuis notre dernière visite il y a un an. Les amis sont toujours là, les paysages inchangés et le weekend, il y a toujours une ambiance endiablée dans les rues chaleureuses de la vielle ville.  On se sent un peu comme à la maison, dans cette baie au petit air de Paradis.

Notre traversée entre l'Uruguay et le Brésil s'est bien passée. Notre équipage polyglotte garde un super souvenir de cette navigation et finalement c'est l'anglais qui a dominé les conversations... Difficile d'apprendre le portugais, à l'accent très marqué, quand l'espagnol résonne encore dans nos têtes.
L'Uruguay est derrière cap vers le Brésil!

Jorge, l'uruguayen, est allé voir sa fille qui habite à Sao polo, la mégalopole de plus de 11 millions d'habitants, deuxième plus grande ville d'Amérique latine. Quant à Ronaldo, le brésilien, il est retourné travailler dans le restaurant de sa mère à Guaruja (ville côtière proche de Sao polo) restaurant au kilo, très commun ici au brésil. Il passera peut être nous voir un de ces weekend avec le petit voilier de 7 mètres qu'il a construit lui même.

L'équipage au complet. Entre nous, Jorge et Ronaldo.

Au sujet de la traversée, nous avons mis au total 10 jours pour parcourir 900 miles, ce qui pour Paradise est un record de lenteur. La cause de cette faible vitesse est l'écosystème particulièrement bien développé sous la coque manquant d'antifouling.

Des conditions parfaites offrent une belle allure à Paradise (presque) toutes voiles dehors.

A notre départ de Punta Del Este, nous n'imaginions pas que la coque était si sale et plonger dans une eau marron où nagent de gros lions de mers n'est pas très motivant.
Nous avons finalement plongé dans des eaux cristallines et  "relativement" chaudes au sud de la baie de Ilha Grande, où se trouve Paraty.
L'ile Alcatrazez, au sud de l'ile Sao Sebastiao 

Là, nous avons enlevé le plus gros, soit des moules et des cracas (bernacles en français): coquillages au socle calcaire hyper adhésif... Toute cette vie installée sous nos pieds nous a fait perdre de la vitesse et donc du temps (moins 1 nœud soit 2 jours en plus...). Espérons qu'une fois l'entretien mécanique effectué  avec notre amis mécanicien franco-brésilien Jean Luc, nous aurons le temps de mettre le bateau au sec et de faire peau neuve à notre bon vieux Paradise et ainsi filer à vive allure vers le grand sud!

Mais chaque chose en son temps. Les bricolages ont commencé et on ne perd pas un instant de ce temps précieux que nous avons lors de cette escale/chantier à Paraty, où il fait bon vivre.

Ça bosse dur dans la cale moteur!


vendredi 28 août 2015

Le long des côtes Brésiliennes



Lundi 24 août
31°23'49S; 50°28'92W

Nous longeons la côte Sud brésilienne au niveau de Rio Grande entre la" Lagoa Mirim" et la "Lagoa dos Patos", juste au Nord de la frontière uruguayenne. L'eau y est ocre, épaisse et sent le sable. La profondeur est faible, nous sommes dans la ligne de sonde des 30 mètres. Au loin on aperçoit des dunes immenses immaculées, ça a l'air beau et sauvage. Difficile d'y accéder mais j'ai une envie soudaine d'y marcher des heures...

La navigation est soutenue, nous sommes vent arrière et la mer est formée. Nous ne pouvons pas trop lofer ( se rapprocher du vent ) car nous irions vers la côte et de l'autre côté pas plus de marge, sinon c'est l'empannage assuré. Les vagues atteignent 5 à 6 mètres et nous avons battu notre record de vittesse ( au moins depuis les deux dernières saisons) = 18,4 noeuds. Pas peu fière: j'étais à la barre !

Mardi 25 août
29°35'36S; 49°28'04W

Aujourd'hui les conditions se sont améliorées, la mer s'est calmée, le vent a baissé et a tourné vers l'Est. Il est 20h00. La nuit est belle, le ciel dégagé, il fait doux. Les températures remontent doucement. Nous allons bientôt pouvoir ranger les polaires et sortir les maillots! Quel bonheur de pouvoir barrer sereinement, avec comme guide pour tenir le cap, une étoile bienveillante. Tout ça avec de la bonne musique; les deux heures de barre qui m'attendent vont passer vite !

Mercredi 26 août
29°29'85S; 49°24'82W

Le mot "serein" ne peut pas être utilisé bien longtemps sous ces latitudes. Nous luttons depuis 12h00. Nous avançons avec peine et l'ambiance à bord a frolé la crise de nerfs! Avant de quitter l'Uruguay nous savions que nous prenions le risque de tomber dans un fort coup de vent. Et nous sommes tombés dedans, nous luttons actuellement contre les éléments. Nous sommes au prés (face au vent). Notre vitesse est très faible, 3 noeuds, il y a un fort courant qui nous rapproche de la côte et sur l'autre bord nous repartons au sud ; c'est HORRIBLE ! En plus il est prévu que les conditions se dégradent : 40 noeuds de Nord Est, du vent fort dans le nez...
Le seul élément positif, aujourd'hui, c'est que nous avons ressorti Petit Gaston (notre pilote automatique "bis" : un simple élastique amarré à la barre) et il barre depuis de longues heures !
Heureusement Eole est clément avec nous, d'aprés le dernier bulletin météo, le coup de vent annoncé est plus court que prévu. Demain le calvaire devrait être terminé!

Jeudi 27 août
28°49'47S; 47°11'58W

Le dernier grib (carte des vents) disait vrai :  nous avons aujourd'hui des conditions favorables. Nous pouvons souffler, nous faisons enfin le cap vers notre destination et notre vitesse a doublé. Le moral des troupes est au beau fixe, nous devrions arriver dans 3 ou 4 jours. Le plus dur est passé, pas de fort coup de vent prévu, nous allons pouvoir sortir la ligne de pêche et profiter comme il se doit d'une navigation tranquille. Pour fêter ça, aujourd'hui, on prend une douche. Ça, c'est un vrai moment de bonheur!
L'équipage multilingue s'entend bien. Jorge et Ronaldo communiquent entre eux en Portuguais et sinon entre nous quatre c'est l'Anglais qui l'emporte. Nous tentons d'apprendre quelques mots de portuguais mais la fatigue et le mauvais temps des derniers jours ne nous a pas motivé à faire ces efforts. On commence doucement aujourd'hui...

Morgane et Arnaud

dimanche 16 août 2015

Retour sur notre Paradise, avec une petite surprise...

Bienvenue en Uruguay pour un séjour plus court que prévu...

 Le drapeaux flotte fièrement sur la pointe Est face à l'atlantique

A notre arrivée, nous avons été accueillis par des trombes d'eau violentes. Ces conditions nous ont décidé à nous offrir deux nuits dans un petit hôtel proche de la gare routière où nous sommes arrivés. Ce fut un vrai bonheur de poser nos valises au chaud et surtout au sec. Car arriver sous la pluie dans un bateau froid qui a manqué d'amour pendant 3 mois, tout cela accompagné de la fatigue d'un voyage de 15 heures, n'était pas très motivant.

Mais aujourd'hui, dimanche, le soleil est enfin de retour!!! Pour notre plus grand bonheur, nous pouvons alors ouvrir en grand les hublots et terminer le ménage afin d'avoir un bateau qui sent bon l'air frais!

Paradise nous a attendu sagement, rien à signaler il est en parfait état!

Arnaud a déjà commencé quelques bricoles, comme l'amélioration de la couchette avant tribord.     D'un coup de scie sauteuse, la voilà plus large et plus lumineuse. Dans quelques jours je commencerais la déco!

Punta del este est une des plus grandes station balnéaire d'amérique du Sud

Il n' y a pas grand monde en ce moment à Punta: pas de "copains-bateau" et peu de locaux. En pleine saison c'est à dire en décembre, janvier et février, la population de la ville peut atteindre 400 000 habitants. Ce n'est pas pour rien qu'on la surnomme la «Saint-Tropez » d'Amérique latine. Ce port a le grand avantage d'être sûr en cas de fort coup de vent et il est gardé par des vigiles. Mais à part ça, la ville n'a pas grand intérêt et l'ambiance saisonnière de cette "ville fantôme " dans un décors de building, n'est pas très attirante. De plus l'air y est frais, il fait en moyenne entre 10 et 15°C, alors que la semaine dernière il y avait des températures inhabituelles de 30° C.

 Les uruguayens admirent le couché de soleil souvent remarquable, entre l'horizon et la                   "Isla de Gorriti"

Nous avions initialement l'intention de passer deux mois à Piriapolis, petit port situé à quelques miles au Nord . On y trouve des services de maintenance intéressants (travel lift, shipchandler et techniciens divers) et l'ambiance y est plus chaleureuse qu'à Punta Del Este, .
 Mais, la pluie aidant, nous avons changé d'avis. Arnaud a excellé dans l'art de prendre une décision : nous partons au Brésil!
La principale raison de ce changement est que la priorité de ces deux mois de chantier est de faire une révision complète du groupe électrogène et du moteur. Lorsque les idées se bousculent dans nos têtes, il  n'est pas toujours facile de prendre les bonnes décisions. Mais n'oublions pas: il faut toujours agir suivant les priorités! Et c'est chose faite, car le meilleur mécano que nous connaissons se trouve à Paraty où nous avons réalisé notre dernier chantier il y a tout juste un an.


Au pied du bateau les petites otaries jouent de longues heures.

Donc avis aux amateurs, nous partons vendredi prochain, le 21 août, pour une semaine de navigation vers des eaux plus chaudes. De quoi bien recharger nos batteries pour affronter une nouvelle saison polaire!

Si cette navigation hauturière vous intéresse, venez vous inscrire sur notre site :
www.club-croisiere.com

A bientôt!

Morgane et Arnaud

jeudi 30 juillet 2015

Notre nouvelle saison 2015-2016 approche à grands pas !!!

Bonjour a tous !

Le blog va bientôt reprendre avec de belles images et le récit de nos aventures.

Notre séjour en France fut très actif, avec un déménagement de locaux, un gros travail de compta       (comme tous les ans !) et toutes ces choses de terriens qui nous tombent dessus lorsque l'on rentre après de long mois d'absence.

Le côté positif  de ce retour est le bonheur de retrouver sa famille, ses amis et les galettes bretonnes !

Aujourd'hui nous préparons activement notre nouvelle saison, avec, entre autres, des commandes de matériel pour améliorer encore et toujours le confort à bord...

Notre avion décollera le 10 août vers l’Uruguay où nous allons retrouver notre Paradise !

 On trouve quand même le temps de naviguer: Régate Cowes - Dinnard avec Kriter V


Nous y resterons jusqu'à début Novembre, pour y effectuer plusieurs travaux.

A bientôt, en Amérique du Sud!

jeudi 16 avril 2015

La magie de la Géorgie...

Bonjour à tous!

Nous sommes revenus il y a quelques jours de notre aventure en Géorgie du Sud. 
Ce voyage fut, pour la plupart, une incroyable découverte, et pour Arnaud et moi un vrai bonheur de visiter une nouvelle fois cette île magique. 
Avec ses 170 km de long cette île sub-antarctique du bout du monde nous a comblés par sa faune spectaculaire et ses paysages grandioses. 

Durant tout notre séjour, nous avons eu un seul jour de pluie et une matinée de neige ; celle-ci d'ailleurs a rapidement fondu sous un soleil étincelant. 

A chaque mouillage nous partions observer la faune abondante et peu farouche, dont nous ne nous lassions pas !

Les otaries femelles et les jeunes peuplaient quasiment toutes les plages ( la période de reproduction étant terminée, les mâles sont à cette époque en mer pour se nourrir ). 

Nous avons croisé des manchots: papous, macaronis et royaux. Avec leur démarche clownesque et humanoïde, c'est un vrai plaisir de les regarder déambuler sur terre alors que sous l'eau ils reprennent toute leur grâce en filant tels des torpilles puissantes. Nous avons pu visiter deux grandes colonies de manchots royaux: St Andrews bay et Sallisbury plain. Elles comportent respectivement 300 000 et 250 000 individus, autant dire que l'on peut les voir à perte de vue. Une fois de plus, on peut passer des heures à les observer. Souvent le mieux est de ne pas bouger et de se laisser approcher par ces petites bêtes curieuses de nous, les humains. 

Sur ces grandes plages, nous avons aussi rencontré des groupes d'éléphants de mer, jeunes et femelles mais aussi des mâles énormes, se prélassant au soleil et grattant mollement leurs mue gênante. Sachez que ces pachydermes des mers, sont d'excellents plongeurs. Ils peuvent parcourir en mer pour pêcher jusqu'à 4000 km , atteindre des profondeurs de 1800 mètres et rester sous l'eau sans respirer pendant deux heures ! Ce sont de bonnes raisons pour ensuite se prélasser des jours entiers sur la plage.

 A Cobblers bay, - la baie des cordonniers- , petite baie très bien protégée dont l'entrée est un passage étroit, nous sommes partis à la recherche de manchots macaronis. Ces manchots relativement trapus sont coiffés d'une crête d'un jaune vif caractéristique. Cette épopée fut mémorable car pour approcher la colonie, il faut traverser un champ de Tussoc, grandes herbes dont le sommet peut atteindre deux mètres. Nous disparaissions parfois, engloutis par la végétation !

Enfin, nous ne pouvions visiter la Géorgie du Sud sans passer voir les albatros hurleurs - Wandering albatross en Anglais-, les plus grands oiseaux marins, pouvant atteindre 3 mètres d'envergure. C'est exceptionnel de pouvoir les observer chez eux, sur leurs nids.Le plus souvent nous les croisons au large, ils nous ébahissent par leur grâce et leur aisance à planer dans des vents parfois très violents. Ces seigneurs du Grand Sud peuvent parcourir 7500 km et atteindre des vitesses de 135 km/H. Autres caractéristiques de ces oiseaux magnifiques : ils restent souvent toute leur longue vie avec le ou la même partenaire ! 

Je pourrais encore vous raconter en détail notre voyage exceptionnel, mais les photos parlerons d'elles-mêmes. Ce voyage fut le plus magique de notre saison. 
De plus, nous avons eu un super groupe avec de bons marins et d'autres moins expérimentés mais souvent disponibles pour nous aider aux tâches quotidiennes. Lors de cette aventure, l'aspect navigation n'était pas à négliger. Il fallait être motivé pour naviguer dans une mer souvent difficile tout en souffrant du mal de mer pour certains. C'est le prix à payer pour accéder à la Géorgie du sud, distante de 1400 km des îles Malouines d'où nous sommes partis et de 2800 km de notre port final d'arrivé, Punta del Este en Uruguay.

 Merci à tous pour ce voyage extraordinaire et surtout merci à note capitaine, Arnaud, de nous emmener loin des sentiers battus où peu de marins osent aller.

 Actuellement Paradise est au port de Punta del Este où il va rester 3 mois avant de prendre la route du Brésil. Au programme des jours à venir, un grand nettoyage du bateau, avant, pour nous, de rentrer en France afin de préparer le saison prochaine et aussi de profiter un peu de la vie à terre ... 

De retour en France, je prendrai le temps de réaliser des montages des différents voyages de la saison. A bientôt. 

Morgane, Arnaud et Caroline

Source: "A Visitor's guide to South Georgia" Sally Poncet et Kim Crosbie.



























jeudi 19 mars 2015

La Géorgie du Sud, perle des Mers du Sud



5 jours de navigation entre les Malouines et la pointe nord-ouest de la Géorgie du Sud, avec des conditions très variées, allant de la pétole au coup de vent. La bastaque bâbord a rendu l’âme, manquant d’assommer notre valeureux capitaine. Les albatros et pétrels ont accompagné notre navigation par leurs longs vols planants qui nous fascinent toujours autant.
La veille de notre arrivée, les températures ont chuté brutalement, rendant les quarts plus rudes, d'autant que l'entrée dans le zone Antarctiques nécessite aussi une veille attentive des icebergs.
Le premier fut repéré de nuit, d'abord au radar et puis de visu.

Terre en vue, saluée par 2 baleines et les premières otaries. Nous embouquons la Baie des Iles et essuyons nos premiers williwaws (vent catabatique dévalant les pentes montagneuses à plus de 60 nœuds). La mer fume, le bateau dérape et gite…. à sec de toile, au moteur. Les otaries se jouent des rafales, batifolant de plus belle autour de nous, alors que nous sommes impressionnés par la force des éléments. Le capitaine impassible et confiant nous emmène dans les eaux abritées de Rosita Harbour, dans un petit mouillage abrité de sa connaissance, afin d’effectuer une réparation provisoire sur la bastaque. Nous célébrons dignement notre arrivée en Géorgie du Sud.

Le lendemain, sous un magnifique soleil et des éléments apaisés nous contournons un superbe iceberg et longeons les montagnes verdoyantes et enneigées de la côte en direction de Grytviken, première station baleinière, désaffectée depuis 1964 et « capitale » de la Géorgie : 43 habitants en été, 10 en hiver ! Après avoir visité le musée, nous être recueillis sur la tombe de Shackelton  et finalisé la réparation de le bastaque, grâce a l'atelier local.

Nous sommes repartis aujourd’hui vers Jason Harbour. Nous avons fait ici notre première rencontre avec les manchots royaux dont l’élégance nous a tous subjugués et admiré les éléphants de mer.

Demain, cap vers de nouvelles aventures.





Paradise, 54° Sud, ….

lundi 9 mars 2015

Stanley : dernière escale avant la Géorgie du Sud.

Paradise et son nouvel équipage ont quitté la Terre de feu il y a une semaine en direction de l’Est : L’archipel des Malouines ou Falklands.

 Lors de notre traversée depuis Puerto Williams, d’environ 400 miles (plus ou moins  800 kilomètres),  nous avons eu des conditions de rêve : du vent portant, du soleil et des vitesses moyennes de  8 à 9 nœuds, ce qui pour Paradise est très rapide.
 Nous sommes arrivés il y a trois jours à la capitale des Malouines, Stanley.  Le contraste est étonnant, après  plus de 6 mois en Amérique Latine, nous voici transportés en quelques milles nautiques en Angleterre. Rien n’échappe au style Anglo-saxon :  des jardins proprets et  bien entretenus où poussent des roses et nains de jardins aux couleurs éclatantes, pubs et fish n’ chips.

Nous avons profité de ces quelques jours d’escale pour faire un peu de shopping et parfaire notre épicerie du bord avec des produits « British », certains se sont promenés et  ont observé des manchots de Magellan, d’autres ont goûté aux plaisirs suprêmes d’une grande piscine comprenant sauna et jacuzzi et nous avons tous pu rencontrer des autochtones aux (trois) pubs du coin.

Aujourd’hui, comme les jours derniers,  le vent souffle fort. Nous sommes à quai,et le bateau gîte.

Mais les Malouines ne sont qu’un petite halte avant notre grande aventure!

Nous serons 9 à vivre cette expédition particulière qui va nous mener sur une île du bout du monde : la Géorgie du Sud. Elle se trouve à 700 milles (environ 1400 kilomètres),  du dernier lieu civilisé, les Malouines. Les conditions peuvent être extrêmes, ce qui aux premiers abords rend cette île subantarctique inhospitalière. Mais une fois sur place la récompense est là. Nous pouvons approcher les seigneurs du grand Sud, car nous sommes chez eux : Albatros royaux, fuligineux et  à sourcils noirs, éléphants de mer et otaries, plusieurs espèces de manchots : Royaux, à jugulaire, papous ,et gorfous sauteurs, ainsi qu’une multitude d’oiseaux marins dont les pétrels, etc… Pour les amateurs de nature et de grands espaces que nous sommes, c’est un vrai paradis, un  joyau de la biodiversité !

Nous larguons les amarres aujourd'hui, heureux de prendre le départ pour une grande aventure.

Nous terminerons notre voyage en Uruguay aux alentours du 10 avril.

A bientôt, avec pleins d'histoires incroyables à vous raconter.

Morgane et l'équipage de Paradise : Arnaud, Christophe, Jean Pierre, Caroline, Claire, Fréderic, Dominique et Didier.

lundi 23 février 2015

Cap Horn / glaciers

Bonjour à tous.

 Nous avons quitté Ushuaia avec notre nouvel équipage le mercredi 11 février en direction de Puerto William, afin d’y effectuer les démarches administratives pour entrer sur le territoire Chilien. Le lendemain, nous étions bloqués au port par les autorités car il y avait trop de vent. Le vendredi 13, nous sommes allés à l’ile Lennox où nous avons rendu visite à la famille de gardiens occupant l’île pendant une année. Nous nous sommes ensuite baladés en direction d’une jolie plage de galets située proche d’une lagune, accompagnés du chien de l’île : Mancha. Le plan d’eau, est habité par de nombreux castors, espèce introduite en terre de feu dans les années 1945 pour le commerce de sa fourrure. Une fois sur place, nous avons eu droit à une scène originale : Mancha a attrapé un castor qui regagnait son refuge. Le chien, chasseur expérimenté, avait surement flairé depuis longtemps la bête peu agile sur terre et l’a attrapée sans aucune difficulté. Devant cette scène, notre instinct de « sauveur » nous a poussé à mettre fin à ce duel où le castor avait peu de chances de survivre. Nous avons alors séparé les deux bêtes, heureux de ne pas avoir assisté à une scène sanglante. J’espère que la prochaine fois, le chien n’aura pas trop de mal à attraper son diner ! Le lendemain nous sommes partis en direction de la baie de Nassau afin d’arriver dans la soirée à l’archipel des Wollaston où se trouve l’ile du Horn. Au petit matin, une lumière éclatante illuminait le Horn d’une douce teinte dorée : moment magnifique. Nos équipiers furent ravis de croiser le cap Horn dans des conditions optimales : il y avait suffisamment de vent et de mer pour donner un aspect authentique à ce moment dont certains d’entre nous rêvaient depuis leur tendre enfance, sans pour autant que cela soit difficile et dangereux lors des manœuvres.
 Après avoir viré au sud du Horn, nous avons fait cap au Nord. Nous avons navigué toute la journée en tirant de nombreux bords. Sur le chemin, nous avons eu la visite d’une vingtaine de dauphins. Ils nous ont offert un beau spectacle : durant plus d’une heure ils ont enchainé sauts, plongeons et autres acrobaties incroyable, pour notre plus grand bonheur. 
Nous sommes arrivés le soir à Puerto Toro, le village (d’une vingtaine d’habitants) le plus austral du monde. Nous y avons retrouvé par hasard des amis qui revenaient d’Antarctique avec pleins d’histoires à nous raconter. 
C’est au petit matin à 6h00, que nous avons quitté Puerto Toro pour arriver à Puerto Williams, à l’heure du déjeuner. Le soir nous avons passé une soirée de folie au Micalvi, le bar du yacht club, avec un groupe de Brésiliens qui eux aussi revenaient d’Antarctique. Ils étaient super motivés pour faire la fête, car chez eux au Brésil, c’était le jour du carnaval ! 
En ce moment nous faisons route vers les canaux à la découverte des Glaciers et de la cordillère de Darwin. Espérons que le soleil soit des nôtres. 

A bientôt. Morgane et l’équipage de Paradise.

vendredi 30 janvier 2015

cap au Horn

Au large de Puerto toro : mer belle, vent faible, grand-voile à trois ris, moteur.

Bonjour,

Voilà 4 jours que nous avons quitté Ushuaïa, avec notre nouvel équipage. Notre séjour à la capitale fuégienne fut fort sympathique car nous avons eu des températures caniculaires pour la région, avec des maximales de 26°c, cela pendant 3 jours. Depuis, le temps est resté très correct. 
Nous sommes huit à bord, sept français et un italien. Nino ne parlant pas français et les autres pas italien, cela nous permet d’améliorer notre anglais et espagnol . 
Maryvonne et Jean-François ont eu la malchance de ne pas trouver leurs bagages lorsqu’ils sont arrivés à Ushuaïa : ils sont restés en transit à Buenos Aires !
Mais avec une bonne dose d’optimisme, ils ont accepté que nous partions à la date prévue, puis nous avons tous mis « la main au sac » pour leur prêter de quoi « survivre » lors de ce séjour. Il faut décidément savoir improviser lors ce ces aventures du bout du monde. 
Hier nous avons passé le Horn et, pour le bonheur de nos équipiers, un nuage bien dense était accroché à l’île du Horn toute la matinée, nous offrant ainsi un vent assez fort, d’environ 30 nœuds, ce qui donna toute son authenticité au lieu. De plus, la houle n’étant pas trop formée, la navigation était agréable.
Carte de l'archipel de Wollaston


Le soir de cette belle journée, nous avons mouillé à l’ile Lennox, escortés par un groupe de dauphins australs. Ensuite, nous sommes passés dire bonjour à la famille de gardien. La mère, le père et leurs deux enfants de 3 et 7 ans vont rester sur cette petite île un an. Ils cohabitent avec le chien, Mancha, qui, lui occupe l’île depuis plusieurs années et ramène de temps en temps à ses nouveaux maîtres un castor, fièrement chassé.

Balade sur l'ile Lennox
Mais la mascotte de Lennox est encore plus originale, c’est un manchot royal (que l’on trouve normalement seulement dans l’archipel des malouines et dans les îles subantarctiques ( Géorgie du sud, îles Kerguelen...) . Ce dernier serait également là depuis plusieurs années. Il a élu domicile proche de la cabane bleu (où se trouve la bouteille de gaz).

Manchot royal


Actuellement, nous remontons en direction de Puerto Williams, pour demain, nous diriger vers les canaux de Patagonie, à la découverte des Glaciers.


En quittant Puerto Williams

A bientôt.

Morgane et l’équipage de Paradise. 


mercredi 21 janvier 2015

De retour de notre croisière russe.



Nous sommes de retour à Ushuaia, depuis deux jours et ici c'est le vrai retour à la civilisation, dans une région agréablement peu développée.

Depuis notre retour d'Antarctique il y a déjà une semaine, nous étions à Puerto Williams, ce village d'un peu moins de 3000 habitants, dont le port de plaisance est un abri quasi parfait, calme et reposant.

Nos huit russes sont bien repartis et ils ont été enchantés par cette aventure australe.
Tous, sauf deux, ont vécu avec nous leur première expérience de navigation. Ils ont eu une chance incroyable au point de vu météo. Le passage du Drake aller/retour fut relativement calme.
La plupart du temps nous naviguions avec un ou deux ris alors que normalement c'est plutôt avec trois ris que le "Drake" se traverse (à trois ris, la grand voile est moins puissante car elle ne monte environ qu'à un tiers du mat) .


Un Drake incroyablement calme
Nos apprentis marins ont donc peu souffert du mal de mer (seulement deux à l'aller et personne au retour, ce qui est aussi une très bonne moyenne) et ils ont tous pu participer aux manœuvres et aux quarts. Seuls les quarts vaisselles étaient plus difficiles à faire appliquer par rapport à la moyenne de nos passagers. Un tableau de "quart-vaisselle" a simplifié les choses.

Sur place nous avons également eu de bonnes conditions et de superbes spectacles avec la faune antartcique.

Nous avons pu observer les trois espèces de manchots: Papou, Jugulaire et Adélie. Nous avons vu des phoques de Wedell, des phoques Léopard (de très près: l'un d'eux s'est mis à nager derrière nous, jusqu’à un ou deux mètre du bateau, dans une eau calme et limpide, spectacle grandiose) et nous avons également passé un moment magique en compagnie de trois baleines Mink qui ont joué avec Paradise deux jours de suite pendant presque une heure à chaque fois. Elles nous ont offert une danse gracieuse au milieu des glaces.

Manchot Papou

Manchot Adélie



Manchot Jugulaire


Baleine Mink

Phoque léopard


Mais ce que notre groupe n’oubliera jamais, c'est surtout le reveillon qu'ils ont passé à la base russe et le Noël orthodoxe lors duquel nous étions, à la base Ukrenienne de Vernadsky (tous faisant preuve de bon sens, ils ont mis l'aspect politique de leurs pays de côté pour profiter de ces moments entre russophones). Lors de ces moments, ils se sont vraiment sentis chez eux en Antarctique.

Et comme de coutume dans leur pays, ils se sont tous baignés, à deux reprises.... maximum 5 secondes...


La barrière de la langue fut parfois un peu difficile pour la vie quotidienne et les manoeuvres, mais heureusement trois d'entre eux parlaient Anglais. Cette culture est certe très différente mais aussi assez attachante. Et ils sont remplis d'une énergie débordante; ils n'ont pas arrêté de rire et d'avoir des discussion enflammées.


L'Antarctique est un terrain de jeu difficile, mais sa beauté lui excuse tout.
Pour ceux qui se posent la question, car beaucoup d'entre nous se la sont posé: "est ce qu'il n'y a  pas eu de problèmes avec l'alcool ?" et bien la réponse est : "non !" Ils n'ont pas plus bu qu'un équipage français. Étonnant mais rassurant!

Par contre ils se sont rattrapés lors des 3 jours que nous avons passés à Puerto Willimas; ils ont mis le "feu" au Micalvi - le ponton/bar de Puerto Williams ( seulement au second degré pas de panique). Luis, le patron, a eu la gentillesse, certes commerciale, mais tout de même, de les garder chaque fois jusqu'à 5H00 du matin.

Nos Russes en ont bien profité jusqu'au bout !

De notre côté, nous continuons a nous reposer aprés cette aventure originale mais un peu fatiguante.

Nous préparons le bateau pour les deux prochaines croisières qui nous attendent, entre le cap Horn et les glaciers, que nous allons effectuer en janvier et février.

Puis vers le 28 février, nous quitterons définitivement Ushuaia, vers les Malouines et enfin la Géorgie du Sud !

A bientôt

Morgane et Arnaud