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mardi 30 décembre 2014

Voyage en Antarctique, avec un groupe de 8 russes: Natalia, Pavel et Pavel, Dima, Pacha , Roman, Kirill, Yuri

59°52,38' Sud
63°12,57' Ouest

Temps idyllique aujourd'hui au milieu du Drake.
Nous naviguons avec un ris et le génois déroulé en entier, ce qui est exceptionnel dans cette région des cinquantièmes.
Après notre passage à la latitude du cap Horn, il y a environ 48H00, notre vitesse moyenne était de 7 à 8 nœuds. Actuellement le vent a "molli" et nous ne naviguons plus qu'à 5 nœuds.
L'ambiance est sereine sur Paradise. Le poêle nous offre une chaleur agréable à l'intérieur et dehors le ciel est d'un bleu éclatant. Nous venons de croiser une baleine, farouche...
Nos Russes ont ce caractère que j'imaginais : un peu rude au départ, mais finalement très sympa. Pour la plupart, ils vivent leur première expérience de navigation avec nous et ils se débrouillent plutôt bien pour les manœuvres et la conduite du bateau. Car comme d'habitude nous fonctionnons avec un système de quarts pour nous relayer à la barre.
Cette fois-ci, il y à deux groupes de deux et un de trois, Arnaud étant hors quarts pour être réactif, s'il se passe quoi que se soit d'inhabituel. Deux de nos passagers ont succombé au mal de mer mais aujourd'hui, pour la première fois depuis 48H00, ils sortent de leur couchette pour prendre l'air frais sur le pont.
La moitié d'entre eux parle correctement anglais et bien sûr entre eux, ils parlent russe, mais pour le moment cette barrière de la langue n'entrave pas l'ambiance générale. Et nous terminerons sûrement cette croisière en aillant appris quelques mots de cette langue si différente - j'en ai d'ailleurs déjà ajouté quelques uns à ma toute petite liste.


 Les prévisions météorologiques indiquent un vent faible pour les jours à venir. Ce matin nous avons fait 5H00 de moteur et nous allons surement en faire beaucoup plus jusqu'à notre arrivée.
 Nous venons de traverser la ligne de convergence antarctique (limite entre les eaux "tempérées" et les eaux froides antarctiques) ce qui se sent considérablement au niveau température à l’intérieur du bateau car la coque s'est refroidie au contact de l'eau proche de 0°C.
Nous sommes à 250 miles nautiques de l'ile de Déception (située au nord de la péninsule Antarctique) et nous ne savons pas encore quel sera notre premier mouillage, où, espérons le, nous serons à temps pour fêter le 1er de l'an.

A bientôt, Morgane et l'équipage de Paradise.

dimanche 21 décembre 2014

Fin du séjour ski-voile en Antarctique

Bonjour à tous!

Déjà une semaine  depuis le dernier article...

Nous sommes arrivés à puerto Williams le mercredi 17 décembre, après une journée de navigation très longue et difficile, non pas à cause du vent cette fois, mais au contraire du manque de vent et de la force du courant qui nous ont ralentis des heures durant.
Le jour de notre arrivée, entre 1h00 et 5h00 du matin, nous avons parcouru seulement 4 milles (environ 8 kilomètres, au lieu de 40 km = 20 milles dans des conditions plus normales). La dernière journée fut donc très longue et notre arrivée à Puerto Williams à 23h00 a été un énorme soulagement et une vraie libération pour tout l'équipage. Et le moment tant attendu de cette arrivée pu se dérouler comme espéré (rêvé serait un peu exagéré, quoi que...).
Nous avons passé,  pas une mais deux superbes soirées au Micalvi ( vous  l'aurez compris, c'est le super bateau-ponton-bar de Puerto williams), car nous avons profité du temps qu'il nous restait pour nous reposer dans ce petit village austral paisible.
Cette escale, avant d´arriver à Ushuaia, est,  je trouve, indispensable avant de retourner dans la folie de cette ville (folie relative, il est vrai).
Puis le 19 décembre, nous sommes enfin arrivés à Ushuaïa,  à 23h00  seulement , car le port de Puerto Williams était fermé jusqu'à 16h00 à cause du vent, trop fort - 25 nœuds-, selon les autorités, ...) et suite à  quelques frayeurs chez les douaniers qui n'ont pas trop apprécié le fait que nous perturbions si tard leur garde nocturne, douce et monotone, dans des locaux si chaleureux. Ces derniers ont finalement accepté de nous octroyer "le tampon magique" sur nos passeports pour l'entrée dans le territoire Argentin.
Le lendemain matin, un premier groupe, Gilles, Manu et JR, a pri son avion vers la France.  Le lendemain avec les autres : Ralph, Pierre Luc, Eric et Florian, Arnaud et moi sommes allés manger de la Centolla ( Le king crabe Patagon) et du Castor ( oui oui j ai essayé pour la première fois et c'est bon). Ces derniers nous ont fait un beau cadeau en nous invitant, ce qui, je tiens à le préciser, est assez rare. Ils sont partis ce matin.

Merci encore à tous d'avoir participé à cette aventure, où chacun aura son lot de souvenirs plus ou moins agréables :
- le Drake, ce passage "monstrueux" qui semble parfois nous engloutir et nous congeler, bref, nous dépasser,
- un affalage de grand voile avec 40 nœuds de vent et des mains gelées qui se tétanisent et ne servent plus à rien, puis continuer malgré tout à faire des surfs à 15 nœuds dans des belles vagues,
- des gros bobos,
- le mal de mer pour certains, qui fut l'une des pires souffrance de leurs vie,
- des heures à la barre à ce demander ce qu'on fait là et pourquoi on a payé pour ...en baver,
- mais bien sûr aussi, des apéros qui n'en finissent plus,  même si le capitaine surveille le niveau cave du bord,
- des parties de belote mémorables,
- mais surtout la découverte d'un "continent", la Tierra  Incognita, magique, rude, capricieuse et indomptable et sa faune inoubliable, des paysages depuis les sommets et à bord du bateau où l'on se sent alors si privilégié, presque les rois du monde...
- et peut-être, pour certains, une passion découverte : la "navigation extrême".
Avec du recul,  mauvais et bons moment se confondent, la peur et la douleur se dissipent et il ne reste que les meilleurs souvenirs.
Et merci a toi Merveilleuse Planète, si fragile, de nous offrir tes trésors de toute beauté !
Plus qu'un voyage, une vraie aventure, voire même une expédition, forte en émotion, comme on les aime.
Ce fut pour moi le plus beau voyage en Antarctique depuis bientôt deux ans que je suis sur Paradise; aussi parce que ce groupe un peu spécial m´a permis de réaliser un rêve : pratiquer une de mes passions, le snowboard, en Antarctique.
Je vous souhaite à tous un bon retour  et aussi de bonnes fêtes, une bonne année, et tout et tout...

A bientôt.
Morgane et Arnaud

mardi 16 décembre 2014

lundi 15 décembre 2014 : un Drake d'enfer

56°51'09 Sud
63°33'58 Ouest

 Le lundi 15 décembre 2014

 Nous sommes à 150 miles de Puerto Williams, c'est à dire à environ 24H00 de navigation. Nous avons quitté la péninsule Antarctique le vendredi 12 décembre à 11H00. Ce fut un départ chaotique. Des creux de 6 à 8 m et un vent sud ouest de 40 nœuds nous ont pris à froid. Partir dans ces conditions, avec en prime un slalom entre la glaces et la visite d'un groupe d'orques (elles étaient environ 6 ou 7 et surfaient derrière le bateau en s'en approchant à 3- 4 mètres, des images incroyables!!!); restera pour tous mémorable.
 Nous le savions, le Drake est un passage difficile, celui-ci aura été éprouvant.
Et ce n'est pas terminé. A l'heure où je vous écris, le vent s'est enfin calmé mais nous sommes au moteur avec un vent de face (nord-ouest) et il pleut. Cependant notre cap est droit au but. L’équipage se languit car ces derniers heures nous ont paru interminables et nous ne pouvons donner une heure précise d'arrivée : celle-ci dépend du vent (qui est en ce moment assez variable) et donc de notre vitesse.
 Il nous reste à passer proche du cap Horn puis remonter un bout du Beagle, le chenal qui mène à nos destinations finales, Puerto Williams puis Ushuaia.

A trés bientôt.

 Morgane et l'équipage de Paradise.

mercredi 10 décembre 2014

Le 8 Decembre 2014 : Port Lockroy

64°49'23 Sud
63°29'18 Ouest

Au mouillage à Port Lockroy- Base Anglaise.
Vent faible avec quelques rafales. Neige.
 Si certains se sont impatientés d'avoir des nouvelles de leurs proches, je m'excuse de vous avoir fait attendre, le temps file trop vite sur Paradise...
Nous sommes arrivés il y a déjà six jours. Nos escales furent :
- la baie d'Enterprise - pendant deux nuits nous étions à couple d'une épave où habite une colonie de sterns. - puis Paradise baie également deux nuits
- et enfin port Lockroy pendant trois nuits.
 L'Antarctique est majestueux, grandiose, on peut même parfois le qualifier de 'surnaturel" tellement décors et lumières peuvent être incroyables.
 Notre équipe de skieurs a pu profiter de la beauté du lieu, avec un début de séjour ensoleillé. Tous les jours excepté aujourd'hui, ils ont pu skier, accompagnés de Manu et Gilles, leurs guides.
A partir des mouillages où nous sommes, il y a souvent plusieurs possibilités pour les balades à ski. *
J'ai eu le privilège de les accompagner une fois, ce fut pour moi une première dans le monde du ski de rando et ça y est je suis accro! La montée n'est pas évidente, il faut prendre son temps pour ne pas trop se fatiguer, mais quel bonheur de pouvoir admirer ces paysages d'Antarctique vu d'en haut et, bien sûr, de glisser sur ces pentes "sans traces". La hauteur nous offre une autre dimension : l'horizon chargé d'Icebergs (les plus gros) et de Growlers (les plus petits), les sommets enneigés et glaciers à perte de vu, et au milieu de ce décor idyllique, Paradise dérivant au milieu des glaces dans une baie protégée, avec à bord, Arnaud, attendant le retour des skieurs (et profitant de ce moment pour bricoler...).
 Depuis hier la météo s'est dégradée. Aujourd'hui, pour la première fois de notre séjour il neige. Mais soyons positifs, ceci n'entrave en rien notre programme. Hier soir, nous avons jeté l'ancre au pied de la banquise et d'un glacier, dans une petite baie protégée, où se trouve la base Anglaise de Port Lockroy. C'est un des sites les plus visité d'Antarctique (d'ailleurs, autre détail qui gâche un peu le paysage, un paquebot avec quelques 200 touristes vient d'arriver). Dans cette base, on trouve un petit musée expliquant la vie des premiers explorateurs. Les trois bâtiments qui composent la base siègent au milieu d'une colonie de manchots Papou qui commencent à pondre leurs œufs d'où les poussins sortirons dans un mois.
Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Gilles, nous fêterons ça ce soir, avec quelques côtelettes d'agneau (ce dernier étant accroché au frais à l'arrière du bateau) et un gâteau pour y déposer ses quelques bougies... Nous entamerons la remontée du Drake aux alentours du 11 décembre. Nous commençons à étudier la météo, afin de déterminer quel sera le moment le plus favorable pour notre traversée, qui n'est pas le moment le plus apprécié de ce voyage.
Le passage du Drake est dur, l'Antarctique se mérite!
A bientôt. 
Morgane et L'équipage de Paradise.

lundi 1 décembre 2014

lundi 1er décembre 2014 : au milieu du Drake...

Au milieu du Drake, à l'allure travers, avec une mer peu agitée, un vent modéré à fort, nous filons à 9 noeuds sur Paradise.

Nous avons quitté, vendredi 28 novembre, le petit port chilien de Puerto Williams. Le plein de gasoil nous obligeait à faire cet arrêt technique, mais c’était aussi une bonne occasion de visiter le village le plus austral d’Amérique du Sud, voir du monde. Cette bourgade située au Nord de l'ile Navarino, est composée de quelques 3000 âmes. Il y règne une ambiance sereine, surtout après une escale, un peu stressante, à Ushuaia.
 Malheureusement lors de cette halte, nous n'avons pas pu prendre l'apéro au Micalvi, le ponton-bar si connu des marins du coin,

Beagle Channel

car il était réserve ce soir là, pour une soirée privée. Espérons que nous pourrons y fêter notre arrivée, dans trois semaines.
 Je vous écris donc du "drake", ce passage étroit séparant le pacifique et l'atlantique, d'une largeur d'environ 800 kilomètres entre le cap Horn et la péninsule Antarctique, où vents et courants s'engouffrent comme dans un entonnoir, d'ouest en est.
 Depuis deux jours que nous avons laissé le cap Horn sur notre tribord, les conditions sont plutôt favorables et nous filons entre 8 et 10 noeuds, au cap (ce qui n'aurait pas été le cas si le vent venait du sud, mais il est actuellement entre secteur nord ouest à Sud ouest). Que demander de plus?! Allez si, soyons exigeants, un petit rayon de soleil ne serait pas de trop...
 Nous ne croisons pas grand monde lors de cette navigation, mais nous sommes souvent escortés par une multitude d'oiseaux du "Grand sud": Pétrels géants, Damiers du cap, Albatros fuligineux et albatros géants, pour ne citer qu'eux. Dans ce désert d'eau et de vent nous sommes une présence qui les intrigue, ou simplement espèrent-ils que nous leur jetions de quoi manger. Mais ils n'auront droit qu'à quelques miettes.

Damier du Cap
C'est un vrai plaisir d'observer ces seigneurs du vent, de les voir frôler le bateau, avec lequel ils semblent jouer. Nos montagnards ont l'air d'apprécier ce début d'aventure qui s'annonce riche en anecdotes. Certains ont un peu plus souffert du mal de mer que les autres, lors des premières 48 heures. Mais aujourd'hui l'ambiance est à la bonne humeur. Chacun fait son quart, de deux heures, par groupe de deux, ce qui nous permet de dormir confortablement pendant 6 heures. Lors de ce quart on se relaie, toutes les demies heures pour barrer. Certains n'ayant jamais barré de leur vie, cela relève du défi, mais les conditions aidant, ainsi qu'une bonne dose de détermination, nous sommes entrain de former une bonne équipe de barreurs!
 Nous devrions arriver dans plus ou moins 24 heures. Nous n'avons pas encore décidé de notre première escale, cela dépendra du vent...
 A bientôt.
 Morgane, Arnaud, Florian, Manu, Gilles, Eric, Ralph, Pierre-luc et Jean-Robert.
59°31'24S,64°31'48W

jeudi 27 novembre 2014

Expédition ski voile 2014. Départ pour L'antarctique imminent!

Bonjour à tous !
Encore une semaine à cent à l'heure, qui se termine au même rythme.

Le bateau est prêt, il est plein à craquer de vivres et de matériels en tout genre dont le matériel de nos montagnards qui se préparent pour cette expédition particulière.

C'est fini l'époque du scorbut, nous allons nous régaler de nombreux fruits et légumes


Ils sont 5, accompagnés d'un guide et de son "second" et vont gravir les pentes quasi vierges de l'Antarctique.

 Nous partons cet après-midi en direction de Puerto williams pour une escale technique (nous y faisons le plein de gazoil).

A très bientôt pour des nouvelles glacées!
Morgane et l'équipage de Paradise

Le 21 Novembre 2014. Retour à Ushuaia

Notre première semaine en direction du cap Horn a été très ventée. 
Cependant nous avons eu des accalmies aux bons moments, comme par exemple lors de la traversée de la baie de Nassau (qui dure environ 6 heures). 

Puis quand nous sommes arrivés à la caleta Martial (un des derniers bons mouillages avant le Cap Horn), un vent fort s'est levé, ce qui est fréquent à cet endroit. Le lendemain, pour notre petite traversée vers le mythique cap, il y avait encore du vent, mais juste ce qu'il faut pour donner de l'authenticité au moment
Le retour vers le nord c'est très bien passé. Nous avons fait une escale à l’île Lennox où nous avons d'abord été escortés par un groupe de dauphins, puis sur l’île, nous avons été accueillis par les gardiens. Cette famille reste une année sur cette petite île sans jamais la quitter. Le père, la mère et les deux enfants nous ont offert café et pain frais, tout cela avec une gentillesse très touchante. Ils étaient également content de terminer leurs séjours dans deux semaines et de retourner dans leur ville natale : Punta Arenas.  
Nous avons fait une autre rencontre étonnante sur l'île de Lennox. Nous avons rencontré le seul manchot de l’île et à ma grande surprise, nous avons eu la chance d'observer le seul manchot royale de la région. Il s'est installé depuis plusieurs années ici, et semble en pleine forme. Il est quand même très étonnant de trouver ici un individus isolé, qui normalement vit en colonie et principalement sur les iles des malouines et de la Géorgie du Sud qui se trouve au plus près à quelques 400 kilomètre de la terre de feu.

Le jour suivant nous avons fait une halte à Puerto toro où nous avons dégusté du crabe locale, les centollas, qui ressemblent aux araignées de chez nous. Nous les avions troquées la veille avec des pêcheurs.

La semaine suivante, nous sommes partis à la découverte des glaciers et avons fait de belles balades à travers la forêt fugéenne, dense et parfois très difficile d’accès. Nous avons pu admirer le magnifique glacier Hollandia depuis le lac où il se jette et nous avons marché au pied du glacier de la calleta Beaulieu.
Aujourd'hui l'équipe de Paradise est heureuse de retrouver son port d'attache pour la saison: Ushuaia.

Dans quelques jours nos nouveaux équipiers arrivent pour une expédition Ski-voile de un mois en Antarctique. 

mercredi 12 novembre 2014

Dimanche 9 novembre - Bienvenue en Patagonie


Bienvenue en Patagonie
 
Je vous écris de Puerto Wiliams, où nous sommes arrivés hier, samedi 8 Novembre.

Il y a deux semaines, à Punta del Este en Uruguay, nous avons quitté Chloé et Yvanne qui retournaient en France, ainsi que Yves qui rentrait également peu de temps après notre départ.
Nous nous sommes donc retrouvés à trois pour notre traversée vers la terre de feu (Arnaud, moi et Charlie). Mais ce qui a fait une différence considérable par rapport aux années précédentes sur Paradise, c' est le nouveau pilote automatique qui fonctionne à merveille. Son premier essai de grande croisière étant concluant, nous pouvons officiellement le considérer comme un équipier permanent. Sans lui, ce genre de traversée d’environ 1000 miles à trois aurait été très éprouvante, mais aujourd’hui la vie à bord est plus facile !

C’est aussi grâce à une météo plutôt favorable, que cette croisière c’est super bien passée. Nous avons eu beaucoup de pluie les deux premiers jours  : ce fut une mise en conditions vers le « Grand sud » un peu radicale après deux mois de vie sous le soleil…et l’occasion de ressortir pour la première fois notre équipement du « froid ». Mais ensuite quasiment pas une goutte et la plupart du temps nous avions du vent de secteur nord portant, ou un vent du sud modéré.

Cependant ce serait mentir de dire que la vie en mer est toujours idyllique. Je me souviens qu'il y a deux jours, nous étions aux alentours des "54èmes" degrés de latitude, juste avant ’arriver au détroit du Le Maire (le passage entre l’ile de la Terre de Feu et l’ile des Etats). La température avait évidemment considérablement chuté depuis les dix derniers jours, nous passions une nuit un peu difficile, il faisait froid, la lune étant voilée par les nuages la nuit était noire, et nos poignets commençaient à souffrir de devoir tenir la barre dans une houle assez forte. Bref, nous étions tous fatigués de ces dix jours en mer. Et lors de ce quart où nous devions nous relayer à la barre toute les trois heures, il m’est arrivé de me dire « Mais qu’est-ce que je fais là ?! ».

Puis le lendemain, surprise : une météo parfaite. Nous étions juste à temps au niveau du « Le maire » pour que la marée descendante nous porte au Sud vers l’entrée du Beagle ! Nous arrivions enfin à destination et pourrions bientôt passer notre première nuit au calme.

Néanmoins le timing était très juste car les prochains équipiers avec lesquels nous faisons notre première croisière de la saison entre le Cap Horn et les canaux sont arrivés hier à Ushuaia. Nous avons eu beaucoup de chance qu’un amis d’Arnaud face un allez retour entre Puerto Williams et Ushuaia, afin de les accueillir et les ramener ici. Il aurait était difficile pour nous d’arriver directement à Ushuaia (qui est à 25 miles de Puerto Williams, car nous n’aurions pas eu le temps de préparer le bateau pour un nouveau départ.

Nous partons demain en direction du Cap Horn, si le vent le veut bien car il y a un risque que les autorités Chiliennes nous interdisent de sortir à cause d’un fort coup de vent prévu entre ce soir et demain…

Bienvenue en Patagonie, la terre du vent.

Morgane et l’équipage de Paradise

mercredi 22 octobre 2014

Au large de Florianopolis – Départ du Brésil


29°27’76 S  -  48°51’74 W
Voici 5 jours que nous sommes partis de Paraty. Nous avons pris notre temps avant de quitter définitivement le Brésil car nous devions faire quelques escales techniques, dont une à cause de la météo  :  nous avons attendu qu’un coup de vent passe (vent du Sud avec une moyenne de 35 nœuds). Quand on a un peu de temps, mieux vaut attendre que les conditions s’améliorent car comme dit Arnaud : « ça ne sert à rien d’abimer le bateau ».
Nous avons même eu un beau cadeau lors de cette escale  : un petit pêcheur est venu frapper à « notre coque » et à notre grande surprise, il nous a offert 5 beaux poissons, avec lesquels nous nous sommes régalés pour deux repas. C’est étonnant et presque dérangeant tant de gentillesse...
Désormais c’est parti pour de bon, nous faisons cap tranquillement vers L’Uruguay, où nous devons être dans 3 ou 4 jours.
La météo est clémente, la mer est belle, tout se passe bien à bord de Paradise.
L’équipage est en forme et les nouveaux matelots et matelotes, Yvanne et Chloë, se font très bien à la vie en mer et à la navigation en général.
Mais le grand évènement de cette croisière, est que nous naviguons avec un pilote automatique et il fonctionne à merveille !  
 Pas de panique, l’ambiance à bord n’a pas radicalement  changé pour autant, nous l’utilisons avec parcimonie, car il consomme quand même un peu d’énergie, si précieuse.  Nous continuons donc à nous relayer à la barre et utilisons le pilote seulement quelques heures par jour.
C’est avec regret que nous quittons le Brésil, où la vie est si facile. Fini les baignades quasi quotidiennes et la vie en tongs et  t-shirt. Nous commençons à sortir les vestes de quart et les polaires.
Aujourd’hui, il fait un temps magnifique avec un vent portant, nous sommes tous en t-shirt sur le pont.
A bientôt
Morgane et l’équipage de Paradise , Arnaud, Yves, Charlie, Chloë et Yvanne

lundi 13 octobre 2014

La "Saudade do Brasil". Retour vers le Grand sud.

Ça y est nous avons quitté Paraty qui fut notre port d'attache pendant un mois et demi. 
Nous sommes contents d'avoir changé de lieu et de reprendre la mer demain en direction de Punta del Este - Uruguay.

L'équipage pour la descente est au complet : Yves, qui a fait le chantier avec nous, Charlie un brésilien qui à déjà navigué sur deux bateaux de charter dans le grand sud et deux jeunes voyageurs que nous avons rencontrés à Paraty: Chloé et Yvanne (eux vont naviguer pour la première fois!).

Aujourd'hui nous sommes à Angra dos reis et avons fait les papiers de sortie du territoire brésilien ainsi que la fin de l'avitaillement . 
Demain c'est le grand départ.

Malgré la douceur du Brésil, il est bon de retourner dans le grand sud.

A bientôt







dimanche 5 octobre 2014

Bientôt la fin des travaux sur Paradise

 Bonjour à tous.

Ça y est la cuisine est finie ! C’est le grand événement de ce chantier et la grande métamorphose de Paradise. 
Cette transformation n’était pas simple car il y avait une multitude de détails à régler, mais aujourd’hui tout est parfait!  Nous pouvons désormais circuler entre notre cabine et le carré sans déranger les équipiers ayant leur cabine à l’arrière tribord.

Nous avons également récupéré la gazinière, avec ses deux nouveaux feux puissants. On la considère un peu comme le 3ème membre d’équipage permanent à bord, elle est tellement sollicitée...Il faut peut-être qu’on pense à lui trouver un petit nom…

Voilà, le chantier touche à sa fin, nous avons commencé le nettoyage et Mitch s'attelle à l’installation du pilote automatique, autre "future" pièce maîtresse du bord ! Je ne préfère pas trop en parler car la fixation puis le calibrage de cet « engin » peut encore nous réserver quelques surprises.
Nous pensons quitter Paraty dans environ une semaine, afin d’entamer notre descente vers Ushuaïa, où nous devons être le 4 novembre.
Pour ceux qui aiment la navigation hauturière, il reste de la place pour faire la traversée: Brésil, Uruguay, Ushuaïa. Embarquement gratuit, vous ne payerez que la caisse de bord. Contactez nous!

A bientôt.

L’équipage de Paradise Arnaud, Mitch, Yves et Morgane.

Avant...
Aprés!!!

Le nouveau plan de travail.


Oui capiatine, il est de plus en plus beau ton bateau!


On ne se lasse pas de ce paysage

mardi 23 septembre 2014

Marée haute à Paraty

En allant faire quelques courses, en ville hier, nous avons eu la chance de tomber à l’heure de la marée haute, dans la vielle ville de Paraty. 
Nous voilà donc  obligés d’enlever nos "tongues" pour tenter de marcher sur les pavés recouverts d’eau.
Les touristes se croisent et échangent un sourire complice, en partageant cette balade peu commune. Les locaux eux, restent sur le pas de leur porte et regardent les premiers, maladroits.
Au détour d’une petite ruelle, une calèche a rajouté une touche pittoresque à cette scène. 
Depuis le temps que je voulais voir ça! A chaque fois ce n’était  pas le moment d'aller à terre : priorité au  boulot…
A part ça, sur Paradise, les travaux se poursuivent dans la bonne humeur. Aujourd’hui l’électromécanicien est venu poser les alternateurs et démarreurs révisés (moteur et groupe électrogène). Dans quelques jours ça sera au tour de notre nouvelle gazinière (elle est fabriquée sur mesure; et oui on fait du travail de "pros" ici !).
J’aurai bientôt le plaisir de vous montrer les photos de la cuisine qui a subi une certaine métamorphose, nous en sommes aux finitions, ça frôle la perfection.
A bientôt.

L’équipe de Paradise Arnaud , Mich’, Yves et Morgane




mercredi 17 septembre 2014

La belle vie à Paraty

 La vie suit son cours paisiblement à Paraty, une petite routine bien agréable s’y installe et les travaux  continuent.
 Yves « Mister Winch » fait des merveilles, il vient à bout des 14 winchs…
 Mich « Gaver », le magicien des aménagements nous épate par son efficacité à transformer les espaces, Paradise va être méconnaissable.
Arnaud en bon maître d’œuvre organise les travaux et bricole sur différents éléments (pompes, électricité, etc…)
Et moi je m’occupe de la déco, vernis et peinture n’aurons bientôt plus de secrets …
Les journées passent vite et bien. Nos voisins de pontons sont sympa (Arnaud a retrouvé un amis qu’il avait rencontré il y a 25 ans à Cherbourg, encore une fois le monde est petit -il navigue sur son bateau de 10 m avec sa femme) et il y a pas mal de techniciens qui travaillent autour de nous, ce qui est pratique : aujourd’hui un électricien est passé à bord et dans quelques jours ça sera au tour du mécano.
Cette période de travaux est efficace tout en étant agréable, nous travaillons et profitons de la douce atmosphère locale.









jeudi 4 septembre 2014

Chantier à Paraty

Nos vacances brésiliennes sont terminées. Après avoir passé quelques jours à Ilha Grande, où nous avons quitté nos derniers invités Fred et Marie-Anne,  nous voici de retour et ce pour un mois, à la marina de Eugenhio. Cette marina bien équipée se trouve dans la baie de Paraty en face de la ville du même nom.
Nous sommes au ponton et les travaux ont commencé. Avec en particulier l’entretien de tous les winchs, au nombre de 14 et divers nettoyages. Mais le gros du chantier du moment est l’agrandissement de la cabine tribord centrale. Michel, le menuisier attitré de Paradise, fait des prouesses techniques. Il démonte tout et à coup de scie sauteuse, visseuse et autres outils de torture, il redonne volume et  confort !
Tous les soirs, après notre journée de travail,  nous allons à notre bar favori : le Camoka. Nous y dégustons une caipirinha. Non, non, nous ne sommes pas tombé dans l’alcoolisme, mais cette boisson fraîche à base de glace pilée, de sucre, de citron vert et de cachaça, est notre récompense en fin de journée. Moment sympathique également car il nous permet de rencontrer des gens du coin.
Ceux qui travaillent dans les bars et les restaurants sont généralement des argentins, ce qui est un plus pour la communication, car on a encore du mal à formuler une phrase correcte en Portugais. Michel (encore un), un ami d’Arnaud, habite sur son voilier, en face de Paraty. Il est arrivé au Brésil il y a au moins 7 ans. Il pensait y rester quelques mois et aujourd'hui il ne semble pas vouloir quitter ce petit coin de paradis. Cet ancien médecin de Brest nous raconte des histoires d’indiens Guarani et de plantes aux incroyables pouvoirs guérisseurs qui se trouvent dans la jungle à quelques kilomètres d’ici.
Arnaud connait un autre Français : Jean-Luc. Lui est au brésil depuis 40 ans. Il a quitté la Bretagne et est aujourd'hui plus brésilien que breton, ce qui s’entend à son accent franco-brésilien. Il est mécanicien et nous aide beaucoup en nous proposant des trajets en ville avec sa voiture.
Car l’inconvénient ici, est que nous sommes relativement loin du centre-ville (nous mettons environs 15 min en annexe) et sans voiture, certaines courses seraient difficiles.
Aujourd'hui c’est une journée un peu maussade, il pleut quasiment non-stop depuis ce matin. C’est la première fois depuis un mois que nous avons un temps pareil. Il y a trois jours nous avons eu un coup de vent avec des rafales allant jusqu'à 45 nœuds. Ce vent provient d’énormes nuages dévalant les montagnes voisines, apportant également pluie et orage…
Mais malgré ces intempéries, il fait toujours bon vivre sur Paradise et, parole de bretons, ce n’est pas trois gouttes qui vont nous décourager !
A bientôt

L’équipe de Paradise: Arnaud, Michel,  Yves et  Morgane.



Balade à Ilha Grande
Les deux nouveaux équipiers de Paradise

Pluie sur Paraty



Nuage violent




mercredi 27 août 2014

Retour à Ilha Grande

Bonjour,
Je vous écris du village d’Abraao, la capitale d’Ilha Grande, où nous  sommes retournés avec notre nouvel équipage. Un petit coup de vent, rarissime dans la région, nous a poussé à plus de neuf nœuds sous trinquette seule. Ça roulait un peu, mais tout le monde à bord avait "bon pied, bon œil" de « marin ».
Marie-Anne et Fred restent avec nous quelques jours et nos deux nouveaux équipiers, Michel et Yves, (des amis d’Arnaud), nous ont rejoints lundi 25. Ils restent avec nous jusqu’à la fin du mois d’octobre et repartiront d’Ushuaïa.
 Victor et Céline ont repris leur route vers le Sud. Ils sont partis vers L’Uruguay : 1400 kilomètres de marche et d’auto-stop ; ils veulent éviter de prendre le bus. Pour eux c’est une nouvelle aventure qui commence. Ça a été un plaisir de les avoir à bord, ils nous ont bien aidés. Victor qui n’avait quasiment  jamais mis les pieds sur un voilier il y a de ça quelques mois, est aujourd’hui un très bon matelot. Céline, qui avait un peu peur de la mer, s’est finalement habituée à l’univers marin. Elle s’est révélée super active à bord (le bateau était toujours nickel, c’est une vraie fée du logis), elle m’a beaucoup aidée et nous a montré ses qualités de cuisinière en nous faisant de très bons plats.
Nous nous retrouvons donc à 6 sur Paradise, jusqu’au vendredi 29. Ensuite Marie-Anne et Fred vont nous quitter pour continuer leur séjour Brésilien, cette fois par la terre.
Hier soir, en rentrant du village, le capitaine a eu une idée de génie : un petit coup de barre et de poignée de gaz à droite  pour nous diriger vers un petit pécheur au mouillage ; et après une négociation amicale - et peu efficace - nous sommes repartis avec une magnifique dorade coryphène de 4 kilos qui a avantageusement remplacé les saucisses fumées qui attendront patiemment leur tour dans le congélateur !
Dans une petite semaine, nous retournerons à Paraty à la marina De Eugenhio, où le capitaine à réussi pour le coup, à négocier une place dans des conditions financières optimales (mais chut, nous avons l’obligation de rester discret quant au prix). Nous resterons donc un mois au ponton. Cela va nous être très utile, car nous avons l’intention de faire quelques travaux à bord, nous aurons donc eau douce et électricité à volonté : le luxe !
Nous profitons de nos vacances encore quelques jours sur Ilha Grande, mais aujourd’hui le soleil est timide et nous ne sommes pas très motivés pour nous balader dans la forêt. C’est un bon prétexte pour flâner dans les rues d’Abrao…
Mouillage de parati - mirim


Saco de la Velha

Parati-mirim

Saco de Mamanga
Abraao

Le nouvel equipage sous les couleurs de Paradise !


samedi 23 août 2014

Ilha Grande

Nous voici de retour à Paraty après une semaine de cabotage à Ilha Grande et ses alentours.
La plus grande île de la baie du même nom est considérée comme un des lieux les plus préservés et les plus beaux du brésil. Je suis également de cet avis. Cette île sans voiture, où domine une  forêt primaire puissante et dense, nous a enchanté pendant quatre jours. 
 Nous sommes arrivés à Abraao la ville principale. Seules quelques rues la composent, bordées principalement de magasins de souvenirs et d'agences de voyages proposant des tours organisés pour visiter l’île. Nous avons la chance de pouvoir choisir  librement où aller et de ne pas être dans des groupes de touristes pour visiter cette superbe île. Le tourisme y est assez important mais l’atmosphère reste très agréable.
 L’ile possède  de nombreux sentiers bien aménagés et  le second jour, depuis la baie de Pouso, nous avons pu aller à pied  à la plage de Lopes Mendes. Cette plage de plusieurs kilomètres de long est connue pour être la plus belle du Brésil. C’est surement dû au fait qu’on y accède seulement à pied ou par bateau et qu’il n’y a aucune habitation autour. Le sable y est tellement fin qu’il crisse sous les pieds, sensation surprenante et assez rare.
 Ensuite nous sommes allés un peu plus vers l’ouest vers la Lagoa azul, où nous avons marché dans la forêt et aperçu quelques singes hurleurs ; ils sont tout petits et vraiment pas farouches. Le lagon n’était pas bleu turquoise ce jour-là,  à cause d’un ciel très nuageux, mais le  fait d’être seuls  dans des baie magnifiques suffit à nous combler.
 Après, nous avons découvert la baie dite Bahia Bananal  et visité son village authentique inconnu des touristes.

Nous serions bien restés plus longtemps sur cette  île superbe mais certains repartent en avion dans quelques jours et il faut songer à retourner vers Paraty à la voile. 
Nous avons fait escale dans l'anse de Saco de la Velha, le premier mouillage où nous avions jeté l’ancre à notre arrivée depuis l’Uruguay il y a déjà 3 semaines. 
Nous sommes retournés dans le petit bar déguster une délicieuse caïpirinha, lemon, maracuja ou ananas pour d’autres. Vendredi 22 août nous sommes allés explorer les rives du saco de Mamanga, le seul fjord du Brésil. 
Demain Colette et son amie Américaine nous quittent, suivie par Ruth qui prend l'avion Lundi.
Ce soir c'est le Festival de la Cachaça à Paraty, attention, attention, ça va swinguer...


Aperos avec un bon coktail a base de cachaca...

Arnaud et Fred les vieux potes d´école

Un Capitaine serein et son bateau

Ruth et Celine

Le matelot fière de sa pêche (une belle bonite)

Borbotela

Bambous enormes


Lagoa Azul

En quittant Angra dos Reis