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vendredi 27 décembre 2013

Bienvenu en Antarctique

Aprés une semaine de préparation à 100 à l'heure à Ushuaïa, nous avons enfin largué les amarres. Fin prêts et avec une bonne fenêtre météo, nous voilà partis vers le "monstre " Drake, ce fameux passage large de 500 milles, qui relie la terre de feu à la péninsule Antarctique. La neige est au rendez-vous, on s'habitue aux températures négatives... Les premières 24H de la traversée sont mouvementées et humides, ce qui est une habitude aux alentours du cap Horn, mais les conditions s'améliorent rapidement et nous terminons les 400 milles en toute beauté. Les oiseaux sont nombreux lors de cette navigation et ils donnent une superbe présence, là où nous nous sentons seuls au monde. Ils volent autour du bateau, car nous aussi sommes une présence qui semble leur plaire; Damiers du cap, Antarctique pétrels et southern fulmar, albatros fuligineux remarquables par leur grâce, évoluant le plus souvent en couple, et plus rarement des wandering ou royal albatros (les deux étant très similaires et pas faciles à différencier), ces albatros géants ayant une envergure jusqu'à 3,5 m de large sans oublier les skuas, à l'approche des côtes,  qui viennent nous piquer un peu de notre mouton accroché dehors, à l'arrière de Paradise. Le froid se fait de plus en plus intense (-2°c dans le cockpit), mais jusqu'à là tout va bien ... il fait toujours froid en Antarctique, le contraire serait inquiétant, n'est-ce pas ? On n'est pas là pour avoir chaud! L'eau des embruns s'est transformée en glace salée sur les filières et les écoutes, nous voilà arrivés dans ce monde glacé. Nous apercevons les premières iles de l'archipel des shetlands du Sud vers 21h00 et le soleil brille comme en plein jour. Avec un vent quasi nul, nous naviguons sur une mer lisse et brillante comme du mercure et les dômes glacés de ces premières iles antarctiques, brillent sur l'horizon. Nous voyons notre premier iceberg, de plusieurs centaines de mètres de long et d’une dizaine de mètres de haut. Ce monstre de glace s'élevant au loin, procure en le regardant un émerveillement à la hauteur de sa grandeur. "Magnifique, merveilleux, grandiose, féerique, ... quels sont les mots pour te décrire, lieu sacré? Quand le soleil illumine ces déserts enneigés, un sentiment de puissance nous envahit. On se sent si petit, si vulnérable et aussi si privilégié dans ce paradis indomptable qui rend heureux et amoureux". Voilà ce que j'ai ressenti lors de ma découverte avec ce monde unique. Et quelle chance d'avoir eu ce soleil! Mais attention, de 10 à 15 nœuds de vent tranquille, ça peut monter en 5 minutes à 30 nœuds, on se retrouve alors à slalomer entre les icebergs, growlers (moins de 1 mètre), bergybits (environs 1,5m) et brashice (taille d'un hamster); il ne faut rien lâcher! Paradise réagit super bien et malgré un petit stress on s'amuse à tirer des bords sous grand voile seule dans ce décor exceptionnel. Nous sommes relativement tôt dans la saison et malheureusement nous n'avons pas pu aller dans certaines bases comme celle des anglais à Port Lockroy et celle des Américains à Palmer. Il y avait trop de glaces et pour y arriver,les canaux étaient bloqués. Ayant peu de contacts radio nous n'avons pas eu les bonnes infos au bon moment et la première fois,  nous avons navigué jusqu'à 5 h du matin. Nous nous sommes retrouvés bloqués par une mer de glace de plus en plus dense, à quelques miles de Lockroy et, obligés de faire demi-tour, nous avons regagné un mouillage plus au nord. Au fil des jours les clichés "carte postale" s'offrent à nous: les petits manchots papous, jugulaires et Adélie, perchés sur leurs glaçons, plongent et glissent. Ces petits clowns noir et blanc nous font bien rire. Mais dans l'eau on aperçoit leur grâce et leur puissance et lorsqu'ils sautent hors de l'eau tels, ce sont des torpilles brillantes. Nous avons aussi croisé quelques baleines de Minke et baleines à bosse, mais elles ont été timides et disparaissaient en plongeant, nous laissant apercevoir leur aileron dorsal et leur queue. Les paysages de cette splendide Antarctique ne laissent personne insensible. Nous avons fait quelques belles balades à terre, limitées car le danger des crevasses est partout, qui peuvent nous être fatales. Mais en faisant attention il y a beaucoup de coins faciles d'accès. Et en grimpant un peu dans la neige on arrive vite à des point de vue exceptionnels, avec une superbe visibilité dans cet air pur qu'aucune pollution ne vient perturber. Paysages où le blanc domine avec des montagnes tombant à pic dans cette eau glacée parsemée de glaçons en tous genres. On observe d'ailleurs avec plaisir leurs formes variés, et en laissant libre cour à notre imagination: on peut y deviner des visages et une faune en tous genres: félins, oiseaux, etc...L'Antarctique est habité de ces statues de glace flottante. C'est un voyage merveilleux que nous avons vécu pendant 4 semaines.
A refaire!
A bientôt pour de nouvelles aventures sur Paradise.
Morgane.

jeudi 28 novembre 2013

Novembre vers le cap horn

Notre dernière croisière vers le cap Horn et les canaux, s'est très bien passée, malgré une météo fraîche et humide. Nous avons eu droit à une descente vers le cap mythique, musclée (avec des rafales jusqu'à 50 nœuds), mais après une nuit d'attente à calleta Martial, les conditions étaient parfaites pour aller virer le caillou et trinquer au Champagne! Pour la deuxième partie du voyage, nous sommes allés voir notre gaucho préféré pour une balade à cheval sous le soleil mais aussi la pluie; un peu comme en Bretagne, on a dans cette région toutes les saisons dans une même journée. Et c'est sous la neige que nous avons descendu le Beagle pour aller observer les glaciers. Ce n'est pas facile de naviguer dans ces conditions, mais quel bonheur d'admirer ce paysage noir et blanc surplombé par des sommets recouverts de neige fraiche. Les nouveaux équipiers sont arrivés et le bateau est plein à craquer de vivres pour notre prochaine expédition vers l'Antarctique. A priori, demain, les conditions s'améliorent pour notre traversée de 500 miles vers le Grand Sud.
A bientôt.
Morgane et l'équipe de Paradise

De Punta Arenas à Ushuaïa

Après la descente depuis Punta del este, nous avons passé une semaine à Punta Arenas. Les premiers abords de la ville ne sont pas très attirants, les bâtiments sont gris et glauques et comme la région, c'est la ville du vent. Le port n'est pas du tout fait pour les voiliers: le quai est énorme et les places disponibles sont en priorité pour les gros bateaux. On se faisait régulièrement virer du quai, obligés de retourner dans notre mouillage exposé aux violentes rafales qui dévalent la plaine de Punta Arenas et à la houle serrée qui rendait la vie à bord insupportable. Mais à part ça, on commençait à se sentir bien dans cette ville Patagonne, on avait nos repères (café, bars, petits restos sympas, ...) et on trouvait les chiliens de plus en plus accueillants. Nous voilà enfin repartis après cette petite semaine citadine. Et c'est avec plaisir que nous avons rencontré nos nouveaux équipiers. Une fois de plus , c'est un melting pot intéressant qui va cohabiter une bonne dizaine de jours sur Paradise; mais cette fois Franco-Anglosaxon. Ils sont une bande de potes rugbymen, décidés à explorer le labyrinthe des canaux, jusqu'à Ushuaïa et à passer comme les grands :"le cap Horn par large". Cet itinéraire peu fréquent (généralement les bateaux préfèrent passer entres les iles, plus protégées des fréquents et forts vents d'ouest), a été soumis à examen de la part des autorités portuaires chiliennes qui nous ont finalement  donné leur accord. Pendant la première semaine nous avons eu un temps pourri: beaucoup de vent et de pluie. Mais on se disait pour se rassurer que les canaux sous un grand soleil ...ne seraient pas les canaux. Effectivement il pleut plus de 300 jours par an dans la partie nord de la terre de feu, le sol est une vraie éponge. Mais le mauvais temps ne nous a pas empêché de faire de bonnes balades, parfois "extrêmes". Nos buts étaient la découverte des lacs que l'on repérait sur la carte et qui étaient (plus ou moins) près du mouillage. Mais les cartes marines, ce ne sont pas des cartes de randonnées, et il n'y a quasi aucune infos sur le relief. Résultat, on ne savait pas trop ce qui nous attendait avant le départ de ces mini- aventures. Une fut épique, au Seno chico, Nous nous sommes retrouvés à faire du pseudo "alpinisme de basse altitude", dans un décor pas très propice et sans matos: Taux d'humidité "300 %", sol ultra glissant et prises en mousse (au premier sens du terme car ce joli végétal constitue la majorité de la flore locale). Et au final, nous avons dû  renoncer à notre but : le lac était inaccessible... on aura tout tenté, en vain. La marche de la veille avait sélectionné les plus téméraires et malgré quelques frayeurs on s'est bien marrés et on gardera plein de bonnes images de ces décors fantastiques. Ces escales à terre nous ont aussi fait découvrir un petit échantillon de la faune Patagonienne. Dont les majestueux condors, qui tournoient au dessus de nos têtes, comme s'ils nous prenaient pour de vulnérables proies. Côté navigation, là aussi ça a aussi été extrême, comme fréquemment dans les "cinquantièmes ". Après une semaine à se faire secouer à Punta Arenas, nous nous sommes pris de bons coup de vent, allant parfois jusqu'à 60 nœuds. Mais l'équipage à l'aise sur Paradise, a apprécié le spectacle grandiose, au portant, avec ce vent d'Ouest du Grand Sud. Les barreurs se sont régalés, tout en essayant de battre le record de l'autre: 15, 16 nœuds, avec trinquette seule, ça fait toujours plaisir! Au fur et à mesure de notre descente, le ciel s'est éclairci et à la fin du voyage nous avons eu un temps de rêve. On a pu enlever des épaisseurs et le bateau a pu sécher. Certains ont même profité d'un petit vent tiède venant des terres pour se baigner au mouillage de Yendegaya. Cette escale fut d'ailleurs ( pour moi en tout cas ) , une des meilleures de tout le voyage. Le mouillage est en face de l'estancia de José: The Gaucho. Il possède une vingtaine de chevaux. Et il offre la possibilité de faire des balades d'environ 3 heures. Et avec cette équipe d'énervés, on a encore passé un super moment, traversant une grande plaine irriguée par une rivière, dominée au loin  de son glacier, tout ça entouré de montagnes et de quelques groupes de chevaux sauvages, on était dans un rêve! On se souviendra aussi des galops mémorables (avec le lendemain de bonnes courbatures! ). Cette croisière a failli être parfaite mais malheureusement nous avons eu quelques problèmes techniques : La grand voile s'est déchirée, un winch s'est cassé et un axe permettant de maintenir les bas étais s'est fendu. Comme souvent , tout s'est enchainé, problèmes après problèmes, un semaine avant la descente vers le cap Horn, le leitmotiv de nos rugbymen! Le passage du cap mythique fut alors compromis. Mais grâce à une équipe super motivée et de bons bosseurs, la voile a été parfaitement réparée, mieux que chez un voilier! Et le winch a lui aussi bénéficié d'une remise en état, il est comme neuf. Mais n'ayant pas l'axe adéquat, nous n'avons rien pu faire pour le mât. Élément vital de tout voilier, nous avons préféré renoncer au passage du cap mythique. D'autant plus que les prévisions météo annonçaient des rafales entre 30 et 40 nœuds, au cap Horn. Le moral des troupe à pris un petit coup dans l'aile, mais de bons moments de rigolade et la beauté des canaux, tout ça avec du soleil, nous on permis de relativiser et de profiter de chaque moment présent qui furent souvent magiques. Le contraire serait dommage dans un des plus bel endroit du monde! Ce voyage s'est terminé avec le passage obligé au Micalvi, le fameux bar de Puerto Williams, qui se trouve dans une épave renflouée et super bien restaurée. Soirée bien arrosée. Le lendemain Paradise a filé vers Ushuaia, son port d'attache pour la saison.

Punta del Este to Punta Arenas; Octobre 2013

Punta del Este to Punta Arenas: 1250 miles Avec les Uruguayens: Pablo Jorge y Eduardo et les Français: Jean Yve et Ejvin, Paulo, Morgane et Arnaud Nous voilà arrivés à destination après 10 jours de mer. Avec de bonnes couleurs et le sourire aux lèvres, on se raconte les anecdotes du voyage autour d'une bonne Austral Calafate, la bière de Patagonie. Cette traversée a été un sans faute: beaucoup de soleil, du vent portant plus de la moitié du temps et pas trop fort, en tout cas ça a été gérable (et personne n'a été malade). Ce voyage a permi de belles rencontres, enrichies par le mélange des cultures. Nous avons pu travailler, pour les uns et les autres, notre Espagnol et notre Français; dictionnaires et guides de conversation à porté de main et un Eduardo trilingue qui intevenait quand les mots manquaient. Il y a eu aussi de bons fous rires, surtout à l'heure de l'apéro, on se souviendra de Patrica: La blonde Uruguayenne! Et d'autres belles rencontres: baleines Franches (aperçues au loin et qui semblaient en pleine parade de séduction... c'est la saison des amours ici!), pétrels et Albatros à sourcils noirs- La faune du Grand sud; oui, on y est! Côté navigation, chacun a bien tenu son rôle: Les équipiers, le capitaine et le bateau, ont su répondre aux exigences de chacun, sans casse et avec plaisir. Les Uruguayens font partis du club de voile de Punta del Este et les français ont de solides expériences en navigations. Tout le monde a pu participer aux manoeuvres (prises de ris, changements de voiles - de jour comme de nuit ) et nous avons barré dans toutes les conditions. Nous avons aussi eu une introduction à l'utilisation du sextant par Arnaud, qui l'a beaucoup utilisé lors de ses navigations autour du monde. La maîtrise de cet instrument est indispensable pour tout marin qui souhaite naviguer au large, alors c'était le moment de se mettre dans les conditions. Le passage du Détroit de Magellan fut intéressant au point de vue navigation car il peut s'avérer très technique, voire extrême suivant les vents et les courants. Il y a deux passages étroits "Primera Angostura y Seconda Angostura " où les courant peuvent atteindre huit noeuds (à cette vitesse il est impossible pour nos voiliers d'aller contre le courant) et le vent y accélére. L'effet vent contre courant peut élever la mer sur plusieurs mètres. Le passage y est donc parfois impossible. Je vous laisse imaginer le petit moment de stress quand nous avons lu les instructions nautiques. Nous sommes arrivés à l'entrée du détroit à l'aube et avons commencé par tirer des bords avec un léger courant portant au nord, ayant peu d'influence. Et c'est en fin de journée que nous sommes arrivés à la Primera Angostura: Le point critique du détroit. Le timming était parfait : nous sommes arrivés à l'entrée 3h avant la renverse du courant. Au moment voulu le courant était donc avec nous!!! Yes, vitesse de pointe sur le fond : 12 noeuds, let's go straight to Punta Arenas! Le plus difficile était passé. Au niveau de la Secunda Angostura, nous avions 5 noeuds de courant dans le nez; vitesse moyenne 3 noeuds, mais on avancait, c'est ce qui compte! L'option qui nous a aidés fut de longer la côte à 200 m du bord en pleine nuit, car c'est proche des berges que le courant est le plus faible . Et quel bonheur d'arriver à destination au petit matin, sous un beau soleil, toutes voiles dehors, avec un petit vent de travers. Punta Arenas, en bas de ces montagnes enneigées et au bord du Magellan nous semblait magnifique! Ce sont tous ces contrastes qui font le bonheur des marins. Et merci à notre bonne étoile! Car les deux jours suivant, au mouillage, nous avions un vent d'ouest avec des rafales allant jusqu'à 60 noeuds, c'était... rock and roll! Mais Paradise, habitué à de telles conditions, les affrontait fièrement sur son fidèle mouillage. Voilà une croisière qui nous a mis en forme pour ce début de saison, on est prêt pour les canaux! Morgane Ursault

mercredi 20 mars 2013

Cap Horn & Glaciers - Février 2013

Petit résumé en images de notre dernier séjour en Terre de Feu...De quoi rattraper mes longs moments d'absence!
Paradise est actuellement amarré à Mar del Plata, d'où 3 de nos équipiers sont repartis. Nous repartirons demain à 3 en direction de Parati, retrouver les douceurs du Brésil!
A très bientôt!
Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 12 mars 2013

En route vers le Nord

Mardi 12 mars 2013 Position : 47°05'637 S et 62°21'302 W Bonjour ! Voici un bon moment que je ne me suis pas posée derrière mon clavier pour vous relater le périple de Paradise, veuillez m'en excuser... Cette fois, j'avais tout de même une bonne excuse, c'est que j'ai été terrassée par une vilaine grippe, qui m'a confinée à ma bannette en dehors des heures de quarts depuis le début de cette navigation que nous avons initiée vendredi dernier depuis Puerto Williams. Après une rapide escale à Ushuaïa du 2 au 6 mars dernier, le temps de faire les courses et d'embarquer 3 nouveaux équipiers, nous avons donc relâché deux jours à Puerto Williams, le temps de faire nos adieux à nos amis du coin, et accessoirement de faire le plein de gasoil (et de microbes dans mon cas !). La dernière soirée passée avec les amis au coin d'un barbecue alors qu'il gelait dehors a eu raison de moi et je me suis donc levée le matin du départ dans un état épouvantable... dans lequel ma foi je suis restée à peu près jusqu'à aujourd'hui, où la fièvre et les maux de tête m'ont enfin quittés ! Du coup, le temps a passé, et les milles ont défilé sous la coque de Paradise, puisque nous sommes aujourd'hui sortis largement des cinquantièmes, et les températures remontent doucement mais sûrement. La nav n'a pas été franchement paisible, entrecoupée de pluie, grains et autres giboulées de grêle, mais dans l'ensemble, nous avons bien progressé, et si le temps se maintient, on devrait toucher terre en début de weekend sans doute à Mar del Plata. En attendant, ça roule gaiement à bord (au propre comme au figuré), et petit à petit, on abandonne les gants, bonnets... en attendant avec impatience le moment où l'on pourra sortir sans ciré ! Le moral est donc au beau fixe, et tout le monde savoure à sa manière ces moments de calme que procurent toutes les navigations au large ! Je reviens donc vers vous d'ici quelques jours, sans doute depuis Mar del Plata, pour vous conter les dernières nouvelles du bord ! Salutations du grand Sud, Juliette pour l'équipage de Paradise

mercredi 27 février 2013

Navigation dans les canaux de Patagonie

Mercredi 27 février 2013 Position : 54°54'779 S et 69°25'000 W Bonjour, Le temps est encore une fois passé bien vite depuis mon dernier post, et comme le veut l'adage, si je n'ai pas donné de nouvelles, c'est qu'il n'y avait que des bonnes nouvelles ! En effet, nous avons quitté Yendegaya samedi matin sous un soleil de plomb, qui ne nous a pas lachés de tout le weekend, pour notre grand plaisir. Profitant de cette aubaine, nous avons donc fait une belle rando à caleta Olla, suivie d'un sympathique barbecue au feu de bois sur la plage à notre retour. Le lendemain, idem, c'est en T-shirt que nous avons quitté le mouillage pour nous rendre à Pia, où nous avons profité des conditions exceptionnelles pour rejoindre un des plus beaux mouillages du coin : la bien nommée caleta (anse) Beaulieu. Il faisait tellement beau que deux d'entre nous avons même poussé le vice jusqu'à aller nous baigner... il faut dire que ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de plonger en face d'un glacier alors que la température extérieure avoisine les 25 degrés ! Lundi, la météo est redevenue plus typique de la région, avec différentes nuances de gris et l'occasionnel rayon de soleil, et nous avons fait route au fond du bras ouest de Pia. Nous avons stoppé le moteur au pied du glacier, et avons déjeuné de centollas (araignées de mer géantes) fraîchement pêchées du matin. Ensuite, nous avons mis le cap sur Tres Brazos, où de nouveau nous sommes descendus à terre admirer le paysage. Hier, la pluie menaçait mais s'est finalement tenue tranquille, et nous avons donc fait une courte étape entre la caleta 5 estrellas où nous avions passé la nuit et la caleta Morning. Le groupe de vaillants randonneurs s'est alors scindé en deux, les filles optant pour la cueillette de poivre tandis que les garçons gravissaient la colline pour aller admirer la vue sur le Beagle. Ce matin, après avoir trouvé dans notre casier une dizaine de petites centollas, nous avons quitté notre mouillage vers 10 heures, et faisons route tranquillement vers Yendegaya, où nous espérons passer une bonne nuit avant d'aller demain faire une belle rando à cheval. D'ici-là, je vous laisse et reviens vers vous sans faute tout début mars ! Salutations du bout du monde, Juliette pour l'équipage de Paradise

samedi 23 février 2013

Après le Cap Horn, les canaux...

Samedi 23 février 2013 Position : 54°56'979 S et 68°47'381 Bonjour ! Eh bien le temps est passé bien vite depuis mon dernier post, et ma foi, les milles ont eux aussi défilé sous la coque de Paradise. Nous avons finalement décidé de nous arrêter mercredi après-midi sur l'île de Lennox, choisissant de nous promener à terre plutôt que de tirer des bords de près interminables dans une mer formée. Jeudi matin à l'aube, nous avons mis le cap au Sud en direction du Horn, que nous avons atteint en début d'après-midi... par une météo atypique dans la région, calme plat. Profitant de l'aubaine, nous avons donc pu débarquer (une première pour Paradise !) et aller saluer le gardien et sa petite famille, avant de regagner bien vite le bord, où Arnaud et 3 équipiers nous attendaient bien gentiment. Nous avons immédiatement après mis le cap vers Puerto Williams, que nous avons atteint juste avant 7 heures hier matin. Le temps de remplir quelques bidons de gasoil, de faire un tour par la capitainerie pour obtenir les autorisations de navigation, et nous étions repartis, cette fois vers l'Ouest et les grandioses canaux. Nous avons mouillé hier vers 23 heures dans la baie de Yendegaya... où nous avions prévu de passer la journée aujourd'hui et d'aller se balader à cheval cette fois... mais malheureusement, ce n'était pas possible ce matin, notre ami gaucho ayant prévu une sortie avec d'autre personnes. Nous avons donc reporté notre chevauchée fantastique à la semaine prochaine, et repris la mer vers l'Ouest, avec en ligne de mire pour cet après-midi le beau mouillage de caleta Olla. Je vous laisse donc pour aujourd'hui et reviens vers vous très vite avec le récit de nos aventures ! Salutations fuégiennes, Juliette pour l'équipage de Paradise

mercredi 20 février 2013

Nouveau départ vers le Horn

Mercredi 20 février 2013 Position : 54°55'066 S et 67°26'611 W Bonjour à tous ! Comme toujours à bord de Paradise, le temps file et cela fait donc déjà quelques jours que je n'ai pas posté de messages, mais comme le veut l'adage, pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! Nous avons donc embarqué dimanche un nouveau groupe d'équipiers, au nombre de 8 cette fois, d'horizons et d'âge très divers, mais ma foi, ce mélange original semble fort bien s'entendre et nous sommes donc partis lundi midi, juste avant que les autorités nous ferment la porte du port, le vent forcissant grandement au moment de larguer les amarres. Après une navigation rapide sous trinquette seule, nous avons donc rejoint Puerto Williams en fin d'après-midi, et y avons mouillé faute de place à couple du célèbre Micalvi. Une fois les traditionnelles formalités accomplies, nous avons pu nous balader un peu, avant de rejoindre le bord pour la nuit, qui comme promis fut bien ventée. Malheureusement pour nous, la journée d'hier a elle aussi tenu ses promesses en terme de vent, et le port est donc resté soigneusement fermé, ce qui nous a donc forcés au "repos". Afin de ne pas rester enfermés à bord, nous avons donc revêtu nos équipements de randonnée et sommes partis gravir le Cerro Bandera, une très belle balade, ponctuée de-ci de-là de jolis grains, de pluie, neige ou grêle selon les moments. Une fois en haut, c'était un peu comme si nous venions d'arriver dans une soufflerie, mais la vue est si belle que ça en valait largement la peine ! Quelques boules de neige plus tard nous sommes redescendus ragaillardis par cette petite grimpette, et avons retrouvé la douce chaleur du carré avec plaisir, non sans avoir picoré en cours de route les délicieuses baies de Calafate... Ce matin, le vent est tombé complètement, et après nous être battus avec succès contre une farouche armée de kelp (grandes algues locales) à coups répétés de machette, nous avons pu quitter le mouillage et faire route en direction du Horn, que nous espérons atteindre ce soir... mais d'ici-là, Dieu seul sait ce qui peut arriver ! Je vous laisse donc pour aujourd'hui et reviens vers vous d'ici quelques jours avec les nouvelles assurément fraîches du bord ! Salutations du bout du monde, Juliette pour l'équipage de Paradise

mercredi 13 février 2013

Au pied de la cordillère Darwin

Mercredi 13 février 2013 Position : 54°54'44 S et 69°46'04 W Bonjour, Voici déjà 4 jours que nous naviguons au pied de la somptueuse cordillère Darwin, et ma foi nos équipiers ne s'en lassent pas. Après une première journée à caleta Olla, où nous avons profité d'une douce après-midi pour monter au dessus du lac surplombé par le glacier Hollanda, nous avons fait route sous une météo moins clémente vers le fjord Pia. Nous avons finalement réussi à éviter le gros de la pluie et sommes arrivés à la bien nommée caleta Beaulieu juste avant qu'il ne se mette à tomber des cordes. Du coup, l'après-midi a été consacrée à la lecture pour la plupart, et nous autres marins avons profité de cette profusion d'eau pour faire un grand ménage de la coque, des pare-battages, etc. Hier matin, sous un soleil radieux, nous avons pu nous rendre au pied du sublime glacier au fond du bras Ouest et y admirer quelques jolies chutes de séracs. Après avoir déjeuné, nous avons fait route vers Tres Brazos, une baie superbe située sur l'île Gordon. Nous y avons mouillé à caleta 5 estrellas, un des plus beaux mouillages de la région. De là, nous sommes partis randonner, avec des objectifs divers selon les participants, certains ayant visé le sommet et d'autres juste le lac d'altitude... En tous les cas, ce fut une belle balade, et nous sommes tous revenus heureux d'avoir pu une nouvelle foi profiter comme il se doit de ce cadre grandiose. Ce matin, nous commençons notre remontée vers Puerto WIlliams, où nous devons être au plus tard jeudi... donc demain ! Nous n'avons pas encore décidé d'où et quand nous nous arrêterions en route, on laisse la météo choisir pour nous ! Je vous laisse donc et reviendrai vers vous avec quelques images choisies à notre arrivée à Ushuaïa ! Salutations glaciaires, Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 10 février 2013

Premières journées dans les canaux Dimanche 10 février 2012 Position : 54°52' S et 68°44' W Bonjour, Quelques jours ont passé depuis mon dernier post, et ma foi, nous avons aussi fait un peu de route depuis le mouillage venté de Lennox où je vous avais laissés. On a finalement pu quitter Lennox jeudi après-midi après déjeuner, malheureusement sans avoir eu l'occasion de mettre pied à terre, le vent n'ayant pas daigné mollir vraiment durant tout notre séjour là-bas. On a d'ailleurs appris que les rafales la veille atteignaient plus de 65kn... Profitant donc de l'accalmie jeudi après-midi, nous avons fait route au Nord sous le soleil et une nouvelle fois plutôt vite avec une brise autour de 25-30kn, et avons relâché à Puerto Eugenia, une première pour nous puisqu'il s'agit d'un des nombreux mouillages interdits de la région, mais l'armada nous a gentiment donné la permission de nous y arrêter, alors nous n'avons pas laissé passer l'occasion ! Vendredi, nous avons levé l'ancre à l'aube pour rallier Puerto Williams au moteur, et y effectuer les formalités, avant de refaire route vers l'Ouest. Nous sommes donc arrivés vers 21 heures à caleta Ferrari, au fond de la baie Yendegaya, sans doute notre mouillage préféré de la région. Nous y avons retrouvé notre ami José, le gardien de l'estancia, et son ami Cheo. Hier, nous sommes donc tous partis à cheval, profitant d'une belle journée pour partager avec tout le monde cette expérience unique. A notre retour le soir, nous sommes allés, Cheo, Artur et moi, poser un filet dans la baie, puis nous nous sommes tous retrouvés pour un bel asado (barbecue), profitant de la douceur de la soirée pour dîner dans un cadre grandiose. Ce matin, Arnaud et Artur sont partis tôt remonter le filet, et à leur grand contentement, ce dernier avait fait son office et nous aurons donc ce midi notre premier repas de centollas fraîches de la saison ! A l'heure qu'il est, nous faisons gentiment route vers caleta Olla, où nous mouillerons pour la nuit. Selon notre horaire d'arrivée et la météo, nous irons donc nous balader soit cet après-midi, soit demain matin, et faire découvrir à nos équipiers leur premier beau glacier patagon. Je vous laisse donc pour aujourd'hui, et reviens vers vous très vite avec les dernières nouvelles du bord. Salutations de Yendegaya, Juliette pour l'équipage de Paradise

mercredi 6 février 2013

Un Cap Horn musclé !

Mercredi 6 février 2012 Position : 55°17'571 S et 66°50'457 W Mouillés à Lennox Bonjour, Nous venons de mouiller devant le poste de garde de l'armada chilienne situé au Sud-Est de l'île Lennox, après avoir enchaîné deux belles journées de navigation. Hier matin aux aurores, nous avons quitté Puerto Toro pour faire route vers le Sud, avec en ligne de mire l'île Horn. Après un départ paisible, le vent est progressivement rentré, jusqu'à notre arrivée au fameux Cap Horn, et c'est donc avec 3 ris dans la grand voile et la trinquette de brise que nous avons salué ce dernier, bien gîtés dans une mer formée avec environ 40kn de vent. Nos 5 nouveaux équipiers sont donc de véritables Cap Horniers depuis hier après-midi, et le Horn a tenu ses promesses et rendu leur passage mémorable. Après avoir trinqué au Champagne, nous avons tous fait une bonne nuit malgré les conditions météo qui se se dégradaient doucement au cours de la nuit. Ce matin, nous avons fini par nous décider à reprendre la mer à la faveur d'une accalmie... qui ma foi n'a pas duré bien longtemps. Nous avons donc pu montrer à notre vaillant équipage un petit aperçu de ce que peut être la navigation dans ces contrées, avec un vent établi à 40kn et de bonnes rafales à plus de 50kn. Sous trinquette seule, nous avons avalé 45 milles en 4 heures environ, une bien belle moyenne ma foi, et pour nous autres marins, de bons moments de plaisir à la barre. A l'heure qu'il est, nous sommes donc bien salés, et ma foi pas pressés de remettre le nez dehors avant que le vent ne se calme un peu. La balade à terre que nous avions annoncée est donc repoussée à des temps ultérieurs, et nous mettons donc la fin de journée à profit pour nous reposer un peu, trier les photos ou lire un peu. Demain, nous ferons route vers Puerto Williams d'où nous repartirons, une fois le permis obtenu, en direction des glaciers de la cordillère Darwin. D'ici-là, je vous souhaite une excellente soirée à tous ! Salutations de Lennox, Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 4 février 2013

Départ vers le Cap Horn !

Lundi 4 février 2013 Position : 54°55'279 S et 67°28'799 W Bonjour, Paradise est parti ce matin d'Ushuaïa avec à son bord 5 nouveaux équipiers, et notre petit matelot polonais Artur qui a déjà fait plusieurs voyages avec nous l'an passé. Nous aurions dû quitter l'Argentine hier, mais en raison d'un gros coup de vent, les autorités nous ont défendu de quitter le port, et ma foi, c'était sans doute mieux d'y rester que d'aller en mer ! Du coup, notre séjour démarre aujourd'hui, et après avoir fait une "rapide" escale à Puerto Williams, le temps de faire les formalités, nous sommes repartis en direction de Puerto Toro, où nous comptons passer la nuit ce soir, avant de repartir demain matin très tôt en direction du Cap Horn, avant l'arrivée d'une nouvelle dépression qui rendrait notre passage plus délicat. On a donc eu un peu de temps pour faire connaissance tranquillement, et tout le monde se relaie à la barre afin de se familiariser avec le bateau avant d'arriver en haute mer. Aujourd'hui, le temps est clément est c'est donc ma foi bien agréable de rester sur le pont à admirer le paysage, donc tout le monde se régale en attendant la descente vers le Sud. Je vous laisse donc pour aujourd'hui, et reviendrai vers vous dès que nous aurons passé le mythique Cap Horn. Salutations du Beagle, Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 20 janvier 2013

Un Drake de demoiselle

Dimanche 20 janvier 2013 Position : 58°00'000 S et 65°31'518 W Bonjour à tous ! Notre petite équipe progresse gentiment dans la traversée du Drake, qui ma foi se passe sans problème. En comparaison de notre traversée aller, c'est plutôt très tranquille, et nous n'avons pas rencontré de vent fort depuis le départ. Un vrai temps de demoiselle ! Évidemment, ce n'est pas non plus tout rose, car si les conditions de vent ont été plutôt clémentes jusqu'ici, le temps lui n'était pas au grand beau. Voici maintenant 3 jours que nous n'avons pas vu un coin de ciel bleu, sans parler du soleil qui est aux abonnés absents depuis que l'on a quitté la péninsule. Depuis le départ, nous nageons plutôt dans un brouillard épais, qui ne se dissipe que pour faire place à un ciel bouché de temps en temps. Cela a donc entraîné une humidité ma foi assez inconfortable à bord, et tout le monde a donc hâte d'arriver de l'autre côté du Drake et de se poser un peu, sécher les cirés mouillés... et surtout prendre une première vraie bonne douche ! Nous devrions doubler le cap Horn demain matin, puis selon les conditions et l'heure relâcher soit dans un petit mouillage sur la route, soit nous diriger directement vers Puerto Williams. En tous les cas, nous devrions être de retour à la civilisation mardi 22, et je crois que tout l'équipage commence à s'en réjouir d'avance ! D'ici-là, je vous laisse donc et vous souhaite un excellent dimanche à tous ! Salutations du Drake, Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 17 janvier 2013

Bye bye Antarctica !

Jeudi 17 janvier 2013 Position : 64°23'966 S et 61° 50'962 W Bonjour ! Nous avons largué les amarres ce matin en direction du Cap Horn, et c'est donc aujourd'hui notre dernière journée en péninsule antarctique... C'est toujours un peu triste de repartir d'ici, mais ma foi, on garde le sourire puisque ce voyage comme le précédent aura été fantastique au niveau des conditions météo, avec du soleil presque tous les jours, et évidemment des souvenirs plein la tête ! C'est donc au moteur et sous le soleil que nous remontons présentement le Gerlashe strait, en attendant que le vent s'établisse et que nous puissions faire route à la voile. On en profite pour immortaliser ces derniers instants magiques de croisements avec des icebergs, et aussi les rencontres avec les baleines. On aura été particulièrement gâtés de ce côté tout au long de ce séjour, puisque chaque jour quasiment nous avons eu la visite de ces impressionnants mastodontes des mers ! Nos amis skieurs contemplent sur la carte le tracé de notre parcours jusqu'ici, se remémorant les sommets qu'ils ont gravis. Leur dernière ascension date d'hier, une des plus belles selon leurs dires, avec des conditions de neige excellentes et une météo grandiose. Ils ont donc gravi le Mont Harris pour terminer ce voyage en beauté, et nous avons donc choisi comme dernier mouillage pour le bateau le petit coin paisible d'Enterprise. Bientôt, les montagnes céderont la place à des collines d'eau, et c'est les vagues du Drake que nous gravirons ensemble. La météo semble plutôt bonne, avec du vent d'Ouest autour de 25 kn annoncé, un petit passage au Nord-Ouest un peu musclé d'ici deux jours, celui-là même qui nous a décidés à partir aujourd'hui plutôt que d'attendre encore un ou deux jours, afin de ne pas démarrer la traversée directement dans des conditions difficiles. Nous espérons donc arriver au Cap Horn d'ici 4 jours, et aurons donc a priori 3 jours de marge pour arriver à Ushuaïa, ce qui devrait nous permettre d'intercaler une escale au Nord du Cap Horn, puis l'escale obligatoire à Puerto Williams, ainsi notre équipage découvrira autre chose que les montagnes enneigées de l'Antarctique ! Je reviens donc vers vous prochainement avec les dernières nouvelles du bord ! Salutations antarctiques, Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 14 janvier 2013

Retour vers le Nord

Lundi 14 janvier 2013 Position : 65°07'992 S et 64°02'719 Bonjour ! Nous avons récupéré nos skieurs hier après-midi, tous en forme et ma foi pas mécontents de troquer la tente pour le bateau, les conditions météo n'ayant pas été optimales pour eux. En raison du brouillard, ils ont dû renoncer à gravir le mont Peary, mais ont tout de même réussi à gravir le mont Shackleton avant que le ciel ne se bouche, et ils sont donc satisfaits de leur petite expédition à terre. Quant à nous, le séjour à Vernadsky fut ma foi une réussite, puisque nous avons réussi à faire les réparations que nous voulions faire dans le mât, opération délicate qui m'a valu 3 jours pendue dans mon baudrier... quelque part, je me sentais plus proche des montagnards comme ça ! Après une bonne grosse nuit réparatrice, nous avons donc fait route ce matin vers le Nord, et avons prévu de mouiller ce soir devant la base chilienne de Videla, à Paradise Harbour. De là, après une visite de la base, notre équipage devrait rechausser les skis demain matin pour tenter le mont Hoegh, et ensuite, nous poursuivrons la route au Nord, avec l'espoir d'avoir une météo suffisamment belle pour aller tenter un peu de ski dans les Shetlands du Sud, lieu que nous ne connaissons pas pour ainsi dire, ce serait donc intéressant pour tout le monde d'aller voir ce qu'il s'y passe ! D'ici-là, je vous souhaite un excellent début de semaine à tous, et vous dis à bientôt ! Salutations bien fraîches puisque la brise du Sud a bien refroidi le fond de l'air, Juliette pour l'équipage de Paradise

vendredi 11 janvier 2013

Départ pour plusieurs jours à terre

Vendredi 11 janvier 2013 Position 65°14'928 S et 64°15'150 W Bonjour, Tout va toujours bien à bord de Paradise, les journées de beau temps se sont succédé jusqu'à aujourd'hui, où le ciel est un peu gris, mais ma foi, le temps n'est pas horrible non plus. Depuis mon dernier post, nous avons fait un peu de route vers le Sud, et profité d'une magnifique journée pour passer le canal Lemaire, un des sites les plus grandioses de la région. Notre équipe de skieurs nous a abandonnés ce midi pour plusieurs jours, se décidant pour partir gravir si les conditions le permettent le Mont Shackleton et le Peary, avec un campement prévu à terre pour deux nuits. Ce matin, tout le monde était donc bien affairé à préparer ses petites affaires, et au final, les tentes, duvets et la nourriture pour les trois jours à venir ont donc été répartis en 3 pulkas (luges), que nos amis devront donc traîner derrière eux, ce qui leur compliquera un peu la tâche... mais ma foi, ils étaient tous bien heureux de partir un peu à l'aventure, et je suis sûre que l'effort consenti en vaudra la chandelle ! Pendant ce temps-là, nous sommes venus mouiller Paradise devant la base ukrainienne de Vernadsky, où nous allons profiter du calme revenu à bord pour faire quelques travaux d'entretien, et un bon gros rangement, car après 12 jours à bord, les cabines se sont doucement transformées en un grand bazar organisé. Nous avons donc largement de quoi nous occuper en l'absence de nos compères, et je suis sûre que le temps passera vite ! Nous n'aurons que peu de nouvelles de notre équipage jusqu'à leur retour prévu dimanche, hormis un contact quotidien pour nous donner leur position et s'assurer qu'ils vont bien. En attendant qu'ils reviennent et que je puisse vous relater leur petite expédition, Romain m'a chargé de passer un message à Lola et Zoé, comme quoi leurs doudous avaient bien été présentés à leurs cousins les manchots. Et d'ici le retour de notre joyeuse bande, je vous laisse donc et vous souhaite un excellent weekend ! Salutations antarctiques, Juliette pour l'équipage de Paradise

mercredi 9 janvier 2013

Journées de rêve en péninsule

Mercredi 9 janvier 2013 Position : 64°49'490 S et 63°29'100 W Bonjour ! Les jours se suivent et ne se ressemblent pas pour nous autres ici-bas en Antarctique. Depuis mon dernier post, nous avons progressé légèrement vers le Sud, et comme toujours ici, nous avons adapté notre programme à la météo, et ma foi jusqu'ici, on a été plutôt gâtés par les conditions ! Lundi, nous avons donc comme prévu fait route vers Paradise Bay. Si au départ les conditions étaient ma foi correctes, la situation s'est vite dégradée, le vent se levant à plus de 40 kn, pas idéal donc pour aller skier le Mont Hoegh, initialement visé. Nous avons donc laissé de côté ce sommet et sommes allés de l'autre côté de la baie, qui s'est avérée totalement protégée. Notre petit groupe a donc gravi le Mont Bank sous un soleil éclatant, et sans vent, s'offrant ainsi un panorama spectaculaire sur la Baie du Paradis, le détroit de Gerlache, l'entrée du détroit de Lemaire et même jusqu'à l'océan. Après les avoir récupérés à bord comblés vers 16 h, nous avons fait route sur Port Lockroy, une petite navigation bien paisible au début, qui s'est vite transformée en navigation par gros temps, le vent s'étant brusquement levé avec des rafales à plus de 50 kn. Ajoutez à cela une mer courte et forte, des growlers un peu partout, et une cartographie approximative, et vous aurez une idée du moment peu agréable que nous avons passé ! Mais cette petite piqure de rappel de la rudesse de la région a vite été oubliée hier alors que nous nous sommes levés sous un soleil de plomb. Cerise sur le gâteau, Jeanne a gentiment offert de me laisser ses skis, et j'ai donc pu me joindre au groupe et profiter de l'Antarctique depuis la terre. Après une belle traversée sur le plat, nous sommes donc montés au sommet surplombant le mouillage avant de redescendre de l'autre côté où le bateau est venu nous récupérer. Les adjectifs manquent pour décrire le spectacle qu'offre le paysage vu de là-haut, et les efforts consentis pour monter sont largement récompensés à chaque fois que l'on regarde autour de soi ! Et pour couronner le tout, les conditions de neige étaient exceptionnelles et la descente un vrai régal... moi qui ai tant peiné à monter jusqu'au sommet, j'y serais presque retournée (mais avant il me faudra un peu plus d'entraînement !). C'était donc une journée de rêve, et pour clôturer celle-ci en beauté, Jean-Claude nous a sorti la fondue qu'il avait emmenée depuis la Suisse, et nous nous sommes donc régalés de fromage, un vrai luxe ma foi ! Ce matin, Jean souhaitait partir tôt pour gravir un sommet sur Anvers, et nous avons donc déposé nos 8 joyeux skieurs à 8 heures, et devrions les récupérer ce soir. Les conditions sont une fois de plus très belles, pas de vent et beau soleil... ils vont sans doute comme hier avoir plutôt chaud que froid, et risquer les coups de soleil plus que les engelures ! Je vous laisse donc pour aujourd'hui, et reviens vers vous très vite pour les nouvelles du bord. Salutations du paradis blanc, Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 6 janvier 2013

Bien arrivés au paradis blanc

Dimanche 6 janvier 2013 Position : 64°41'326 S et 62°38'098 W Bonjour, Nous sommes arrivés hier midi à Melchior, notre premier mouillage en Antarctique de ce voyage, petit archipel niché entre les deux grandes îles d'Anvers et de Brabant. Depuis mon dernier post, nous avons donc pris du Sud, et ma foi, les derniers milles, s'ils furent rapides, n'ont pas été sans quelques émotions pour nos équipiers. En effet, vendredi, après une petite accalmie, une bonne brise d'Est nous a rendus les dernières 24 heures bien musclées, et pour le moins fraîches et humides. Nos équipiers se sont néanmoins débrouillés comme des chefs, et les quarts ont continué à être tenus nonobstant les conditions difficiles. Les barreurs ont tous eu le droit de déguster de belles vagues bien fraîches, en alternance avec de bons rinçages à la neige, ça vous donne une idée de l'ambiance. Cela aura donc été la traversée du Drake la plus rapide de Paradise, moins de 3 jours depuis le cap Horn... et ma foi le petit retard pris au départ a largement été rattrapé grâce à cette traversée express. Du coup, Jean a bien vite motivé les troupes et hier après-midi, à peine le déjeuner avalé, notre joyeuse troupe chaussait les skis, et partait se dégourdir les jambes sur la colline derrière le mouillage... qui culmine à 210 mètres ! Bon, en effet, ce n'est pas une grosse perf, mais l'idée était surtout de dérouiller tout le monde et de vérifier le matériel, sans oublier évidemment de profiter du paysage ! Ce matin, nous avons décollé à 7 heures et avons rejoint Cuverville, d'où nos équipiers ont débarqué pour aller skier sur le Mont Tennant, cette fois un vrai petit sommet à 1000 mètres, où ils se sont bien régalés, même si la qualité de neige n'était pas fantastique. Et outre le ski, aujourd'hui nous avons eu le droit à un festival d'animaux, avec de nombreuses orques autour de nous alors que nous traversions le Gerlache, puis des baleines Minke, et enfin deux superbes baleines à bosse qui sont venues nous saluer juste avant que nous ne récupérions nos matelots redescendus de leur montagne. Vous l'aurez compris, la vie est belle pour nous à l'autre bout du monde. Demain, nous rejoindrons Paradise bay, celle à laquelle notre bateau doit son nom, d'où nos amis rayonneront sans doute pendant quelques jours sur les petits sommets alentours. D'ici les prochaines news, je vous souhaite donc une excellente semaine à tous ! Salutations antarctiques, Juliette pour l'équipage de Paradise

vendredi 4 janvier 2013

Drake Express

Jeudi 3 janvier 2013 Position : 60°02'S et 65°38' W Bonjour ! Paradise navigue actuellement dans les soixantièmes Sud, et on a à peine eu le temps de s'en apercevoir tellement la descente jusqu'ici a été rapide... Partis en fin d'après midi mardi de Puerto Williams, nous avons rencontré assez vite un fort vent contraire, ce qui nous a amené à stopper à Puerto Toro pour la soirée, et à repartir vers le sud après que le vent ait tourné, donc hier matin. Après un début de journée paisible, la brise s'est installée à l'approche du Horn, et ne nous a pas lâché depuis, se renforçant même au point de nous faire suivre un rythme appuyé depuis le départ, ce qui fait qu'après seulement 36 heures de mer, nous avons déjà fait plus de la moitié de la route qui nous séparait de notre point d'atterrissage en péninsule antarctique. Romain a signé le record de la journée avec une pointe à 16,8 kn, record qui sera dur à battre puisque la brise mollit et que désormais Paradise ne part plus guère au surf, même s'il maintient des vitesses très honorables autour de 9 kn. L'objectif visé est pour l'instant l'archipel Melchior, que nous devrions atteindre samedi dans la matinée. Nos équipiers se portent comme des charmes et s'avèrent être tous ravis de naviguer, si ce n'est une personne qui souffre un peu du mal de mer. Samedi, ce sera donc repos et découverte, avant de chausser les skis et de faire les premières descentes ! Bref, tout va bien sur Paradise, et nous espérons demain apercevoir peut être les premières terres en soirée... D'ici-là, je vous laisse donc et vous souhaite à tous une excellente fin de semaine. Salutations du Drake, Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 1 janvier 2013

Nouveau Départ vers l'Antarctique!

Mardi 1er Janvier 2013 Amarrés au Micalvi, Puerto Williams Bonjour à tous! Tout d'abord, je vous envoie tous mes voeux pour cette nouvelle année qui démarre, vous souhaitant qu'elle soit douce et heureuse, et qu'elle voie tous vos projets se réaliser. Pour nous, elle démarre en douceur à Puerto Williams, où nous sommes arrivés hier soir avec le nouvel équipage de Paradise, cette fois constitué de vaillants skieurs. Ces derniers ont eu quelques soucis logistiques pour nous rejoindre, leur avion n'aillant pas décollé comme prévu depuis Paris, mais motivés comme ils l'étaient, ils ont su déjouer l'adversité et après un itinéraire original via Rio Grande, qui s'est achevé en voiture, ils sont arrivés à bord dimanche, fatigués mais heureux. Hier, nous avons donc quitté Ushuaia en fin de matinée, et avons initié nos équipiers à la vie du bord, initiation ma foi bien paisible, le vent n'étant pas vraiment au rendez vous...mais le soleil si! Pour fêter dignement la fin d'année, nous avons dégusté un succulent foie gras amené par Jean, puis dîner copieusement comme il se doit, avant d'aller trinquer avec les autres équipages présents à bord du Micalvi. Nous attendons ce matin que la douane daigne ouvrir, afin d'effectuer les formalités obligatoires avant de nous élancer dans la traversée du Drake, et de faire découvrir à tous la magie de l'antarctique! Nous allons rater de peu repassage des premiers concurrents du Vendée Globe autour du célèbre Cap Horn, mais aurons évidemment une pensée pour eux en doublant le fameux rocher! Je reviens donc vers vous dans quelques jours avec les nouvelles assurément fraiches du bord...puisqu'on ne va pas vers le chaud! Salutations du bout du monde, Juliette pour l'équipage de Paradise