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mardi 28 décembre 2010

En route pour le Cap Horn

Mardi 28 décembre 2010

Bonjour !

Notre nouvel équipage s'est élancé hier depuis Ushuaïa en direction du Cap Horn, et nous avons rallié Puerto Williams dans la soirée, à la faveur d'une jolie brise d'Ouest. Ce matin, c'est la classique cérémonie des papiers, et une fois que nous serons en règle, nous mettrons les voiles, sans doute en direction de l'adorable village de Puerto Toro... le village le plus austral du monde.

Nous semblons avoir de la chance avec la météo, avec des journées assez chaudes et en tout cas pour les jours à venir pas de coup de vent majeur d'annoncé, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, car cela devrait nous permettre d'aller saluer le Cap Horn dans de bonnes conditions.

Nos équipiers se régalent d'avance de la navigation à venir, et de notre côté, et bien nous sommes bien contents de renouer avec cette région qui nous est désormais si familère !

Sur ce, je dois vous laisser, car les militaires Chiliens m'attendent... et on ne plaisante pas avec l'administration ici !

Salutations australes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

vendredi 24 décembre 2010

Joyeux Noel a tous!


Bonjour!
Alors que nous allons bientót demarrer le reveillon de Noel ici, vous devez tous etre en plein dedans...et j ai pense que le moment etait bien choisi pour vous faire un petit cadeau...a savoir une selection de photos de notre grande traversee!
Tout va bien pour Paradise, qui se repose tranquilement a quai en compagnie de pleins d amis, avec qui nous reveillonnerons ce soir, recomposant une grande et belle famille de marins!
Un grand merci a tous ceux qui nous ont suivi dans dans notre periple, et je reprend bientot le clavier pour vous en conter la suite, avec nos prochains equipiers, que nous emmenerons prochainement vers le Horn!
Tres joyeux Noel a tous!
Juliette et Arnaud

mardi 21 décembre 2010

Retour à la civilisation


Bonjour à tous!

Tout d'abord, excusez moi de ne pas vous avoir donné de nouvelles plus tôt...mes excuses seront forcément mauvaises, alors je ne vais pas vous en donner trop... Mais il se trouve que pour nous autres marins, le retour à la civilisation s'accompagne d'une activité débordante, avec des quantités de matériel à trouver, à faire réparer, les retrouvailles avec les amis, etc. Et dans tout ça, figurez vous que je n'ai pas trouvé le temps de me connecter à Internet!

Enfin, nous sommes donc arrivés à Ushuaia vendredi soir, au terme d'une très belle traversée, et nos équipiers nous quittent les uns après les autres, avec à n'en point douter des souvenirs plein la tête.

Il faut dire que je ne vous avait pas conté toutes nos aventures sur le blog au fur et à mesure de la traversée, ce pour ne pas vous inquiéter, essentiellement. Mais outres de sérieux coups de vents, nous avons eu une panne moteur qui nous a fait assez peur... En effet, alors que nous surfions les vagues gigantesques du grand sud, notre moteur a démarré tout seul (ce qui déjà n'est pas commun!!!), puis le démarreur s'est mis en cour-circuit et a chauffé, ce qui lui a été fatal. Heureusement, nous avions un démarreur de rechange à bord, et nous avons donc réparé dès que nous sommes rentrés dans Magellan. L'ancien démarreur est actuellement en révision, et nos soucis derrière nous désormais...

L'heure est donc aux menus travaux, car sur un bateau, il y a toujours quelque chose à faire... Nos nouveaux équipiers arrivent dimanche, et d'ici là, tout sera prêt et nous serons prêts à aller passer le Horn, si la météo nous le permet cette fois!

Car pour la petite histoire, notre choix de rentrer par les canaux après la traversée du Pacifique au lieu de passer le Cap Horn comme prévu, et bien ce fut une idée judicieuse, puisque au Cap Horn, le jour où nous sommes restés au mouillage dans les canaux, il y a eu 140kn de vent, un bateau coulé, un autre à la cote, et deux morts!!!

Bref, sagement amarrés, Paradise et son équipage se requinquent gentiment à Ushuaia, et on commence à préparer les fêtes de Noël, qui à défaut de se passer en famille ici se passent avec les voisins de ponton!

Je mets à jour très vite les photos, et vous dis à très bientôt!
Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 14 décembre 2010

Paisible dans les canaux

Mardi 14 décembre 2010

Position 53°43S
72°02W

Bonjour !

Je m'excuse de ne pas vous avoir rapporté de nouvelles plus tôt, mais j'avoue que la fatigue aidant, je n'en ai pas trouvé le temps ! Nous sommes donc entrés dans le détroit de Magellan dimanche à l'aube, dans une atmosphère mystérieuse en raison du brouillard ambiant. Après 27 jours de mer, c'était étrange de renouer avec la terre, et ma foi pas désagréable de se sentir proche des terriens de nouveau...

Assez vite, les conditions se sont détériorées, et le paisible canal s'est habillé de jolies petites vagues courtes, un vent violent nous poussant à vive allure vers l'Est. Pas de quoi nous faire renoncer au mouillage convoité, que nous attendions tous avec bonheur après ces derniers jours un peu épuisants.

Nous avons rallié en fin d'après6midi dimanche un très bon abri, Caleta Playa Parda, site spectaculaire où nous avons donc relâché les 24 dernières heures, le temps de recharger un peu nos batteries, de chauffer le bateau, sécher un peu tout ce qui s'humidifiait gaiement depuis un moment... et nous voilà repartis à l'aube ce matin.

Notre prochain port sera Puerto Williams, où nous ferons une clearance avant de rallier Ushuaïa, et de nous séparer de nos camarades de mer du dernier mois. La navigation est désormais plus confortable, avec un bateau qui enfin ne roule plus dans tous les sens, les objets et personnes qui ne font plus de vols planés à travers le carré... une nouvelle étape qui commence, et qui nous demande nettement moins d'énergie, ce qui n'est tout de même pas mal !

Sur ce, je vous laisse et retourne à mon dédale de canaux (je ne décris pas trop, car au vu du brouillard, y'a pas grand-chose à dire !) !

Salutations Magellaniques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

samedi 11 décembre 2010

Cap sur le détroit de Magellan

Samedi 11 décembre 2010

Position : 52°35'S
77°30'W

Bonjour !

Eh bien les cinquantièmes se défendent corps et âme pour ne pas faillir à leur réputation, et au vu des prévisions météo alarmantes sur la zone du Cap Horn lundi, nous avons décidé de renoncer à aller contourner celui-ci. Nous faisons donc actuellement route vers le détroit de Magellan, qui est à moins de 100 milles, et nous nous réfugierons bien vite dans un confortable mouillage pour nous reposer un peu et laisser passer le coup de vent.

La météo a quelque peu entamé le moral et le physique de l'équipage ces derniers jours, et on compte de moins en moins de candidats à aller prendre la barre, ce qui revient en clair à prendre une douche glacée. Nous sommes donc 5 à jouer, le capitaine étant hors quart, et deux équipiers trop fatigués pour tenir le guidon.

Je vous rassure, c'est pas la grosse déprime non plus, car l'idée d'apercevoir bientôt la terre - enfin, bientôt c'est pas sûr, vu comme le ciel est bouché - je disais donc l'idée d'apercevoir la terre est une perspective plutôt réjouissante ! Bon et puis même si on en bave un peu, il y a plein de beaux moments, de rigolades, de contemplation, et de plaisir à naviguer !

Depuis deux jours, l'approche de la terre se fait sentir par les nombreux oiseaux qui nous accompagnent, égayant de leur vol majestueux le ciel gris et inhospitalier qui nous entoure ! Ce soir, nous serons en eaux calmes, à l'abri des canaux, ce qui devrait nous changer du chahutage perpétuel que nous vivons à bord depuis une semaine maintenant.

Bref, un nouveau programme se dessine pour nous, et au mythe du passage du Horn se substitue donc la beauté des canaux chiliens... alors, elle est pas belle la vie ?! Je suis sûre que si...

A bientôt pour la suite de nos aventures,

Salutations hurlantes (eh oui, 35-40 kn encore aujourd'hui !)

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 9 décembre 2010

Coup de tabac sur Paradise

Jeudi 9 décembre 2010

Position : 51°53 S
86°36 W

Distance au Cap Horn : 730 Milles

Bonjour à tous !

Les cinquantièmes ont hurlé sur nous hier pendant près de 24 heures, et croyez-moi, on a pris une belle déculottée tellement cette deuxième tempête était violente ! Cette fois, le vent est monté à plus de 60 kn dans les grains, et la mer s'est transformée en un champ de mines résolument décidé à compliquer la tâche du barreur...

De véritables murs d'écume se sont succédé toute la journée, offrant tout de même de jolis surfs en plus de quelques frayeurs. Nous venons donc de battre le record de vitesse du bateau, et c'est Eric qui est l'auteur du meilleur surf enregistré (car on n'a pas pu tous les mesurer...) avec un beau 19,7 kn !

Après cette belle prouesse, les choses se sont un peu compliquées, la mer a grossi et le vent forci, et on n'a pas vu grand monde à la barre avant que ça ne se calme de nouveau. Il y a eu quelques beaux dérapages pas contrôlés du tout, de belles sorties de piste, et plus que tout, de nombreux litres d'eau de mer à courir sur le pont et sur nos
têtes !

En tout les cas, aussi impressionnant que ce soit de vivre une tempête ici au coeur des cinquantièmes, je vous garantis que cela vous laisse une impression indélébile. Ces éléments déchaînés sont d'une beauté à couper le souffle, et un bon rappel de notre condition. Les albatros se jouent de nous dans les vagues, tout comme les jolis petits pétrels bleus, tellement minuscules face à ces immensités liquides, et pourtant tellement plus à l'aise que nous... En bref, une belle leçon d'humilité.

Aujourd'hui, le vent a molli, la mer s'est calmée, et on a même quelques rayons de soleil pour nous sécher un peu... j'avoue que ce n'est pas du luxe ! Après la grêle d'hier et les paquets d'eau de mer enfournés, l'humidité à bord est devenue plus que déséagréable !

Sur ce, l'heure du repas approche, je vais donc aller m'affairer devant les fourneaux. Après l'effort, le réconfort ! A bientôt pour la suite de notre périple !

Salutations ventées,

Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 6 décembre 2010

Entrée dans les cinquantièmes hurlants !

Lundi 6 décembre 2010

Position : 50°00 S
100°39 W

A 1250 milles du Cap Horn

Bonjour !

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas ici à bord de Paradise. Après un week-end agité, le vent puis la mer ont finalement molli, et nous naviguons depuis hier soir avec environ 25 kn de vent, sous 3 ris et trinquette lourde, et quelques tours dans le foc! Notre vitesse moyenne se situe autour de 9 kn, et nous sommes quasiment en route directe sur le Horn, un peu malgré nous dans la mesure où nous voulions reculer au maximum notre entrée dans les cinquantièmes... et repousser ainsi le contact avec les dépressions violentes qu'on y rencontre.

En tout cas, samedi restera une journée inoubliable pour nous tous, marquée par l'intensité des vagues et du vent. On se sent tout petit face à cet océan qui n'a parfois de Pacifique que le nom ! Quand on pense qu'à une centaine de milles plus au Sud, ils annonçaient presque deux fois plus de vent, ça laisse songeur !!!

En tout cas, Paradise a relevé fièrement ce défi, et nous avons essuyé cette première tempête sans aucun dégât. Ce matin, nous récupérons en douceur et remettons un peu d'ordre dans le bateau, et attendons donc tranquillement la suite des évènements.

Notre ETA commence à se préciser, et nous imaginons donc croiser le Horn soit en fin de semaine en mettant les choses au mieux, soit lundi prochain. D'ici-là, nous espérons qu'aucune méchante dépression ne compte chambouler nos plans, et croisons donc les doigts pour que nos pronostics soient justes ! Je vous dis donc à très bientôt !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 5 décembre 2010

Tempête des mers du Sud

Samedi 4 décembre 2010

Position : 48°52 S
108°10 W

A 1500 milles du Cap Horn

Bonjour !

Aujourd'hui, les quarantièmes rugissent vraiment, et croyez-moi, ça n'a rien à envier aux récits de tempêtes au Cap Horn. Après avoir pris 2, puis 3 ris, nous avons finalement affalé la grand-voile ce matin. Le bateau file actuellement à plus de 10 kn sous trinquette seule dans une mer démontée... et il commence à être délicat de barrer pour nos équipiers peu expérimentés !

On espère donc que la situation va vite évoluer, et surtout que la mer se calmera au plus vite, histoire de reprendre un semblant de vie normale ! Pour vous donner une idée, nous sommes malmenés dans 50 kn de vent, et des vagues de 6 mètres... parfois plus. Le jeu est donc de rester assez rapide pour ne pas se faire déborder par les vagues, tout en ne dépassant pas la vitesse critique du bateau... facile à dire, mais une fois aux manettes, ça devient vite sportif !
A l'intérieur, c'est un peu le carnage... surtout lorsqu'on entreprend de nourrir l'équipage ! Il va bientôt falloir que je me fasse construire une armure pour éviter les cocottes minutes qui volent !!!

Je m'arrête donc là pour aujourd'hui, et espère que la météo me donnera plus de temps prochainement pour vous donner de nos nouvelles ! En attendant, on se gorge d'embruns et de visions fantastiques de ces murailles d'écumes qui nous entourent... et rassurez-vous, on est prudents !

Salutations rugissantes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 2 décembre 2010

Ralentissement dans le Pacifique Sud

Jeudi 2 décembre 2010

Position : 48°32 S
117°35 W

Distance au Cap Horn : 1870 milles

Bonjour !

Paradise est quasi stoppé ce midi, alors que la brise vient de nous abandonner momentanément... Heureusement, ce ralentissement ne devrait être que temporaire, au vu de l'état de la mer et des prévisions, et nous devrions bien vite renouer avec des vitesses plus dignes de notre beau voilier.

En attendant, c'est la troisième journée sans pluie, et si le ciel bleu a vite refait place au brouillard et au ciel plombé, il est tout de même agréable de traîner sur le pont. Aujourd'hui est une journée qualifiée de "Gris Clair", ce qui sur l'échelle de cotation des journées dans le Pacifique Sud est une excellente note !

Nous avons profité des dernières journées somme toute assez calmes, en raison du beau temps, pour faire un tour complet du bateau et vérifier que tout était en ordre. Cela m'a valu une petite promenade dans le mât, fort agréable cette fois : d'une, tout était en parfait état, et de deux, j'ai profité de l'occasion pour prendre quelques photos de là-haut ! Ce petit check-up nous a rassurés puisque tout a parfaitement fonctionné, et nous abordons donc la dernière partie du voyage avec une sérénité parfaite.

Nous sommes entrés ce matin sur la nouvelle carte, celle où nous voyons désormais notre but... à moins de 2000 milles désormais. Avec déjà plus de 3200 milles parcourus, on est donc bel et bien sur la deuxième partie de cette traversée, et sauf météo franchement défavorable, nous sommes plus près de l'arrivée désormais que du départ (en nombre de jours comme en distance). Je suis sûre que certains se réjouiront de cette nouvelle, qui signifie aussi donc que d'ici une quinzaine de jours, nous serons enfin tous joignables !

Bref, le moral est bon, et nous espérons renouer avec nos belles vitesses rapidement afin de croiser le Horn avant la mi-décembre. En attendant, on profite au mieux des temps de répit que nous offre la météo, et chacun s'affaire gentiment à ses occupations tandis que je maintiens l'ambiance en cuisinant dès que possible de savoureux gâteaux !

Sur ce, je vous laisse et vous dis à très bientôt pour les nouvelles fraîches du bord !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 30 novembre 2010

Beau temps sur le Pacifique Sud

Lundi 29 novembre 2010

Position : 48°20'S
130°37'W
Distance au Cap Horn : 2300 milles

Bonjour !

Paradise rayonne aujourd'hui, tout comme son équipage, qui après 10 jours passés sans entrevoir un coin de ciel bleu profite depuis ce matin d'une belle journée ensoleillée. Pas de quoi abandonner nos polaires, mais assurément de quoi redonner le sourire à tout le monde et assécher un peu notre équipement avant le retour de la grisaille !

Nous sommes donc toujours en route vers l'Est, tâchant de ne pas tomber dans les anticyclones et dépressions placés de chaque côté de notre route, et bien que le vent et la mer aient bien molli, nous marchons toujours à la confortable vitesse de 9kn, voire 10 à la faveur d'une vague bienfaitrice.

Notre vie quotidienne, rythmée par les quarts, s'agrémente en ces conditions sympathiques de menus un peu plus élaborés. Les jours s'allongent également, ce qui contribue à la convivialité à bord, puisque les repas traînent de plus en plus! Dans la journée, on s'occupe des menus petits travaux d'entretien, on imagine de nouveaux projets, ou bien simplement on se repose...

Bref, rien de bien nouveau ici si ce n'est les rayons du soleil et l'élan d'enthousiasme qu'il suscite... car nous ne sommes pas dupes, cela ne va sans doute pas durer... En tous les cas, on regarde les milles défiler derrière nous, et on commence à se dire que bientôt, nous passerons sur la nouvelle carte... celle où l'on distinguera enfin notre but, mais aussi celle sur laquelle nous attaquerons prochainement notre descente vers le Sud et les cinquantièmes hurlants !

En attendant, les albatros planent de temps en temps au dessus de Paradise, nous saluant de leur vol majestueux et nous invitant à partager encore et encore ce merveilleux océan dont ils sont incontestablement les gardiens.

Salutations ensoleillées,

Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 28 novembre 2010

Au milieu de nulle part

Samedi 27 novembre 2010

Position : 47°28 S
139°38 W

Distance jusqu'au Cap Horn : 2600 milles

Bonjour !

Ce n'est pas une légende, une chose est sûre, le Pacifique Sud est un terrain de jeu très inhospitalier. Ne vous inquiétez pas, nous ne sommes pas en proie à des tempêtes majeures ou autres mers démentielles, mais cela fait maintenant plus d'une semaine que nous n'avons pas aperçu le soleil ! Entre pluie et brouillard, nos journées se suivent et se ressemblent, avec un vent oscillant entre 20 et 30 kn et une mer suffisamment formée pour entraîner de temps à autre de jolis petits dérapages, en général contrôlés !

Le paysage qui se déroule devant nos yeux, loin d'être hideux, est pourtant un tantinet triste. La mer revêt un habit sombre et dur, glacial parfois même. Les lames qui roulent de temps en temps le bateau n'ont en elles que leur force froide et le goût amer qu'elles laissent sur la joue mouillée du barreur malheureux qui s'est laissé prendre à son propre jeu. Oh me direz-vous, après tout, c'est nous qui avons choisi de venir les défier ces mers du Sud...

Et c'est vrai que personne n'a été forcé de venir se frotter aux conditions parfois difficiles de ce périple, et personne ne s'en plaint à bord non plus ! En revanche, depuis quelques jours, le carré se vide de plus en plus dans la journée, chacun préférant la chaleur de sa bannette à la fraîcheur humide qui règne dans le lieu de vie du bateau !

C'est donc de plus en plus vêtus que nous sortons tour à tour prendre la barre (et la douche !), et chaque distraction est la bienvenue ! Hier par exemple, nous avons tous été subjugués par la beauté d'un énorme banc de dauphins se livrant à n'en point douter à une belle partie de pêche à quelques mètres du bord. Et la grisaille ne nous empêche pas d'aligner jour après jour les milles nous séparant de notre but...

Bref, au milieu de nulle part, Paradise vit sa vie tranquillement, et glisse tel un vaisseau fantôme dans la brume du Pacifique, chaque instant le rapprochant un peu plus de l'Amérique du Sud... et comme c'est samedi ce soir, nous fêterons dignement notre belle navigation jusqu'ici autour d'un bon dîner bien chaud !

Salutations brumeuses,

Juliette pour l'équipage de Paradise

vendredi 26 novembre 2010

Gris des mers du Sud

Jeudi 25 novembre 2010

Position : 45°21 S
149°50 W

Bonjour !

Paradise glisse gentiment à plus de 8 kn sur la douce houle du Pacifique Sud, et aujourd'hui, l'équipage est heureux... car le ciel est gris comme d'habitude, mais avec des nuances de gris, variante non négligeable après 5 jours de temps totalement bouché. On ne sort pas les maillots de bain pour autant, puisque depuis deux jours, nous avons radicalement infléchi notre route vers le Sud, et ce petit décalage se ressent assez nettement au niveau de la température.

Bonne nouvelle pour nous également, nous sommes passés de l'autre côté de la carte, ce qui psychologiquement est toujours bon, car on ne voit plus notre point de départ désormais... Bon, la route est tout de même encore longue, donc on ne voit pas encore non plus l'Amérique du Sud... mais ça se précise ! Moins de 3000 milles désormais devant nous...

Loin de la civilisation, nos problèmes à bord sont assez loin de vos réalités, et nous nous engageons donc tous les trois jours environ dans de grands débats au sujet du changement d'heure, qui pour certains doit se faire tous les 15° de longitude (la règle c'est la règle), et pour d'autres doit se faire quand on estime que le jour se lève trop tôt ! Pour finir, en général, nous nous mettons d'accord sans recourir aux armes, voire dans de grands éclats de rire ! En tous les cas, les nuits sont très claires ici, malgré le brouillard chronique et l'horizon trop peu souvent dégagé... et changement d'heure ou pas, il fait de plus en plus jour pendant nos quarts !

Bref, tout va bien pour nous autres ici au coeur du Pacifique Sud, et on profite d'une météo très maniable pour recharger nos batteries et celles du bord avant l'arrivée d'ici quelques jours d'un petit coup de vent de Nord-Nord-Ouest, qui devrait nous faire sortir de la carte et attaquer la suivante... qui elle nous emmènera jusqu'au mythique Cap Horn !

A très bientôt pour les news du bord !

Salutations pacifiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mercredi 24 novembre 2010

Journées agitées et retour au calme

Mardi 23 novembre 2010

Position : 42°16'S
155°43'W

Bonjour !

Me voici de retour devant mon clavier après quelques journées agitées qui n'ont pas permis de s'approcher d'un ordinateur de près ou de loin... Alors que depuis ce matin, le calme est revenu sur Paradise ou du moins sur la région où nous nous trouvons - on ne peut pas dire que c'était le cas dimanche et lundi.

D'ailleurs, ce ne sont pas tant les conditions rencontrées qui se sont montrées délicates, mais plus les actions que nous avons dû entreprendre... Une jolie brise de Nord-Ouest d'environ 25 kn nous poussait bien vite vers l'Est depuis le départ, et tout allait bien jusqu'à dimanche, quand la mer a subitement décidé d'arrêter de coopérer, choisissant de se former, histoire de mettre à l'épreuve nos barreurs peu habitués à la conduite de Paradise au portant.

Bref, jusque-là, rien de bien surprenant, et ma foi, je dois dire qu'on s'amusait plutôt bien à surfer sur la jolie houle du Pacifique, de quoi nous faire oublier la pluie omniprésente. Le hic, c'est que nous avons constaté que nos bas haubans tout neufs avaient été mal fixés dans le mât, et que dans un souci de sécurité, il a fallu vite fait remédier au problème, ce qui en traduction littérale veut donc dire que j'ai dû enfiler mon baudrier et aller opérer la bête.

C'est là que l'histoire devient amusante, quand, perchée à une quinzaine de mètres, je lutte tant bien que mal entre deux embardées pour enfiler une nouvelle goupille, la replier, puis consolider le tout avec un collier. Vu comme ça, pas de quoi en faire un cinéma... sauf que vu l'agitation qui régnait là-haut, ce n'était pas si simple que ça... et il a fallu pas mal de temps pour que je vienne à bout de cette tâche délicate : en gros c'est un peu comme si on vous demandait d'enfiler un fil dans une aiguille alors que vous êtes embarqués dans une voiture de rallye sans ceinture de sécurité... J'ai finalement réussi sans me faire trop mal (la pince étau m'a tout de même méchamment mordue !), et suis redescendue après une bonne heure d'acrobaties, le coeur un peu plus léger de savoir notre gréement sain et sauf !

Comme toujours dans ces cas-là, il a suffi que je m'amuse à faire ça par un temps de chien pour que la météo s'améliore très rapidement, et nous sommes donc revenus dorénavant dans des conditions estivales (pour les quarantièmes j'entends - on va attendre un peu pour les bikinis !). La pluie menace encore lourdement et le ciel reste plombé, mais côté vent, c'est un peu le grand vide, et après avoir aligné plus de 1500 milles en une semaine... et bien la moyenne risque d'en prendre un coup aujourd'hui, alors que nous ne marchons plus qu'à un tout petit 4 kn...

Sur ce, je vous laisse et vous dis à bientôt pour la suite de notre grande traversée !

Salutations australes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 21 novembre 2010

A fond dans les quarantièmes !

Samedi 20 novembre 2010

Position : 41°13'S
168°15'W

Vitesse : 9,6 kn

Bonjour !

Paradise et son équipage filent gaiement à plus de 9 kn depuis quelques jours maintenant, et nous nous rapprochons donc bien gentiment du continent américain, même si celui-ci est encore bien loin. Nous démarrons donc notre premier week-end en mer le sourire aux lèvres, avec quelques mille milles derrière nous, et a priori encore de belles journées devant nous, la météo n'annonçant encore rien de bien méchant pour l'instant.

Bref, tout va bien dans le meilleur des mondes, et même si nous délaissons petit à petit les shorts et t-shirts pour leurs cousins les babygros polaires et autres bonnets, on savoure tous avidement ces beaux moments de navigation. Nous sommes entrés dans les quarantièmes (pas très rugissants) hier, un symbole assez particulier pour la plupart de nos équipiers, qui ne connaissent ces derniers que de nom et de réputation...

Contre toute attente, nous naviguons cependant avec des conditions anticycloniques depuis le départ, soit avec des vents de secteur Nord-Ouest entre 15 et 20 knt, ce qui explique les températures assez douces pour la région. Si tout se passe comme prévu, nous devrions pouvoir continuer encore quelques jours dans cette configuration ma foi très agréable !

On profite donc de cette chance inouie pour progresser vers l'Est et reportons à plus tard les grosses houles et autres tempêtes du Pacifique maintes et maintes fois contées dans les récits de marins, et une chose est sûre, c'est qu'on ne va pas s'en plaindre !

En attendant le prochain récit, je vous souhaite à tous et à toutes un excellent week-end !

Salutations rugissantes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

samedi 20 novembre 2010

Un Pacifique très pacifique !

Jeudi 18 novembre 2010

Position : 39°50'S
176°15'W

Bonjour à tous !

Voici maintenant 4 jours que nous avons quitté Auckland, et pourtant, seulement 3 de notés sur notre livre de bord... et ce parce que nous avons passé hier la ligne de changement de date, revivant donc une deuxième fois la journée du 17 novembre. Ce que je raconte là doit paraître totalement absurde pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce concept, mais le fait est que le 180ème méridien, en plus du décalage de 12 h avec le méridien d'origine, marque le passage d'un jour à l'autre, en fonction du côté où l'on se trouve.

Bref, mes équipiers en étaient tout tourneboulés hier, ne sachant plus vraiment si ils étaient hier ou aujourd'hui, s'ils avaient vieilli plus en revivant deux fois la même journée, si cette dernière serait homologable en record de distance parcourue etc... De mon côté, je suis rassurée que nous soyons repassés de ce côté de la ligne de changement de date pour des raisons bien plus pargmatiques, puisque mon GPS, lui, n'avait pas voulu changer de date lorsque nous l'avions passée dans l'autre sens, et qu'il me mentait donc de manière éhontée depuis déjà plusieurs mois !

En tous les cas, en plus d'avoir gagné une journée, on a gagné quelques milles sur notre cible lointaine également, un gentil vent de Nord-Ouest nous propulsant gaiement entre 8 et 9 knts depuis 24 heures, et le tout sous le soleil ! Les prévisions météo pour la suite sont plutôt bonnes également, et si nous maintenons ce tempo assez rapide, nous devrions pouvoir accrocher le prochain système anticyclonique sans se faire rattraper par la dépression prévue pour la fin de semaine, et qui court derrière nous.

Le moral est donc bon, et la cadence soutenue. Les équipiers s'acclimatent doucement au rythme des quarts, et profitent des belles journées ensoleillées pour flâner sur le pont. Paradise savoure ce beau début de navigation, ma foi bien plus pacifique que nous ne le craignions, ce dont on ne va pas se plaindre ma foi !

Je reviens donc vers vous d'ici quelques jours pour vous donner le verdict de notre course devant la dépression... passera, passera pas ?!

Salutations pacifiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mercredi 17 novembre 2010

Les côtes Néo-Zélandaises disparaissent dans notre sillage


Mercredi 17 novembre 2010

Position : 37°17'4 S
177°00'0 E
Bonjour !

Suite à la lenteur administrative de nos amis les douaniers, nous avons finalement quitté le port d'Auckland hier matin vers 11 heures et non lundi comme prévu. Une petite brise de Nord-Est nous a permis de nous amariner gentiment en tirant des bords dans le golfe d'Hauraki, le temps que tout l'équipage prenne un peu la mesure du bateau.

Après une nuit calme, trop calme dirais-je même puisque nous avons dû utiliser le moteur, le vent est revenu au petit matin, nous laissant pantois devant un merveilleux lever de soleil devant la péninsule de Coromandel, gandiose ! Comme tout bon départ, une petite surprise est venue interrompre notre enthousiasme cette nuit, lorsque notre première bosse de ris a subitement lâché.

Une belle matinée calme et ensoleillée nous a cependant permis de régler le problème dans la joie et la bonne humeur, et de constater une fois de plus qu'il ne faut se fier à personne, puisque ladite bosse avait été installée par les gréeurs Néo-Zélandais (dont c'est tout de même le métier)... et malheureusement pour nous elle était mal passée, et s'est donc coupée sur une arête vive. Un mal pour un bien finalement, puisque ce genre d'incident peut se révéler beaucoup plus gênant lorsque cela arrive lors d'une nuit ventée, et que nous avons pu intervenir rapidement et sans problème.

Au fur et à mesure que nous nous éloignons de la côte, le vent semble forcir légèrement, et nous filons donc pour l'instant à la confortable vitesse de 8 kn, toujours sous un soleil de plomb et une brise de NNW. On aimerait que ce soit ainsi pour les semaines à venir, mais bon, il ne faut pas rêver ! Je vais d'ailleurs devoir vous laisser pour aller prendre connaissance des derniers fichiers météo pour voir ce que nous réserve l'avenir !

Bon début de semaine à tous et à bientôt !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise.

samedi 13 novembre 2010

Prêts pour le départ


Bonjour!
Nous sommes amarrés au Viaduct Harbour, en plein coeur d'Auckland, et avons passé le week-end à finaliser les préparatifs et l'avitaillement. Les soutes sont pleines, les outils rangés, et tout le monde dans les startings blocks !
Les deux dernières journées furent donc bien remplies, et auront aussi permis aux nouveaux arrivants de se familiariser en douceur avec le bateau, et surtout de récupérer du décalage horaire.
Nous nous élancerons donc demain pour la grande traversée vers Ushuaia... 5700 milles au coeur du Pacifique Sud, assurément de quoi écrire de belles histoires de mer !
L'équipage semble heureux et fin prêt à partir, et j'ai donc hâte de renouer avec notre élément préféré et de vous conter nos aventures !
D'ici-là, je vous souhaite à tous un excellent dimanche, et vous dis à bientôt depuis les quarantièmes !

Salutations d'Auckland,

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 4 novembre 2010

Derniers jours à Auckland avant le grand départ!


Bonjour à tous!
Paradise revêt petit à petit ses vêtements de soirée...et c'est dans une petit dizaine de jours à peine que nous nous élancerons pour la plus grande des traversées de notre tour du monde, entre Auckland et Ushuaia.
Depuis le carénage, de nouveaux travaux ont été entrepris, et nous nous attelons chaque jour à lui apporter de nouveaux attributs. Les voiles sont revenues de révision hier, et notre GV est donc à poste. Tous les winchs ont été démontés, révisés et remontés. J'ai repeint tout le pont supérieur, et en ce moment, nous sommes en pleine révisions de nos deux moteurs...et nous posons un nouveau guindeau, dernier gros travail avant le départ.
Nos équipiers nous rejoignent petit à petit, et nous serons donc huit équipiers, Cinq hommes et trois femmes à nous lancer dans à coup sur la plus intense des traversées, en direction du Cap Horn...près de 6000 milles de navigation dans le pacifique sud entre les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants!
Le vent de Sud Ouest qui souffle ici en Nouvelle Zélande nous donne un avant goût frisquet de cette prochaine aventure dans laquelle nous nous lancerons avec un bateau fin prêt!
Dès dimanche prochain donc, vous pourrez nous suivre au jour le jour avec des récits bien vivants de notre vie à bord...un bon enchainement après la route du rhum!
D'ici là, je vous souhaite à toutes et à toutes une excellente journée et vous joint une image de notre périple en Polynésie!
Salutations Kiwis,
Juliette pour l'équipage de Paradise

vendredi 8 octobre 2010

Carénage terminé pour Paradise


Bonjour à tous!
Notre cher Paradise a été remis à l'eau mardi dernier, après trois semaines assez intenses de carénage. Paradise a donc été repeint, démâté avec une révision complète du gréement, la pose d'un nouveau rail Harken, les voiles sont en train de se refaire une santé chez le voilier, toute l'hydraulique a été réviséee et d'autres menus travaux ont été entrepris. Bref, le bateau est prêt à repartir vers de nouvelles aventures!
Arnaud et moi avons donc laissé le bateau pour quelques temps à Gulf Harbour pour prendre un peu de repos...ma foi bien mérité! Pour ceux qui souhaitent nous contacter, Arnaud sera donc en France pour 3 semaines, et sera ravi de prendre vos appels:+ 33 685 884 827 .
Quant à moi...je profite de cette pause pour rendre visite à mes amis et collègues marins en Australie, et je suis donc toujours joignable par e-mail pour répondre à toutes vos questions : paradise.expeditions@gmail.com
Avis aux amateurs, il nous reste quelques banettes de libre à bord de Paradise cet hiver pour aller passer le Horn, et nous proposons ensuite un parcours inédit, avec notamment une belle croisière au Brésil jusqu'à Belem, une traversée vers les Antilles, Martinique-Cuba, Cuba-New York, puis une très belle transat retour jusque St Malo. Tout le programme est en ligne sur http://www.club-croisiere.com
De quoi écrire encore de longue pages d'aventures nautiques!
Alors à bientôt à bord j'espère!
Salutations de Brisbane,
Juliette

jeudi 16 septembre 2010

Dématage de Paradise


Bonjour à tous!

Nous avons quitté Whangarei lundi dernier pour venir retrouver une marina plus adaptée à la taille du bateau, à quelques milles d'Auckland dans le célèbre Golfe d'Hauraki où avait lieu la Coupe de l'América il y a quelques années.

Nous sommes donc à Gulf Harbour depuis lundi soir, et nous n'avons pas chômé puisque Paradise s'est déjà démuni de son mât mercredi matin! Nous nous affairons donc depuis à préparer ce dernier, notamment en révisant le gréement et en démontant le rail de grand voile.

Lundi, un nouveau rail arrive, Harken s'il vous plait! Puis jeudi, nous poursuivons le chantier en sortant de l'eau notre beau Paradise pour un carénage et quelques menus travaux.

Bref, les jours se suivent et ne se ressemblent pas à bord! Marc et Paul nous ont quitté mardi, et depuis, nous n'avons pas eu beaucoup l'occasion de sortir la tête de notre chantier. Nous y remédierons ce WE en allant nous promener à Auckland!

D'ici là, je vous souhaite à tous un très bon week end, et vous dis à bientôt pour les nouvelles de Paradise!

Salutations Kiwis,
Juliette pour les travailleurs de l'ombre!

vendredi 10 septembre 2010

Un demi tour du monde !


Vendredi 10 septembre 2010

Position : 35°50'S
174°28'E

Bonjour à tous !

Voilà, cette fois c'est fait, Paradise a rejoint ce matin le port de Marsden Cove, port d'entrée en Nouvelle-Zélande, et ultime escale de ce stage avant de rejoindre le fond de la baie où se trouve la ville de Whangarei, où nous avons prévu d'arrêter le bateau pour démarrer un chantier de printemps.

Le fond de l'air est frais, mais les conditions superbes rencontrées ces dernières 24 heures alors que nous découvrions avec bonheur les côtes Néo-Zélandaises nous ont remplis de joie, et c'est donc un équipage ravi qui a touché terre ici il y a à peine une heure. Le soleil est revenu après une belle phase pluvieuse, et on espère qu'il compte rester un moment bien vissé au-dessus de nos têtes.

Enfin voilà, pour l'heure, nous attendons les douanes, et sommes reclus au ponton de quarantaine, avec interdiction de débarquer avant la visite des douaniers et inspection du bateau. Un peu frustrant, mais pas assez pour nous retirer le sourire qui illumine nos visages depuis hier.

Un beau final donc pour clore un demi tour du monde parcouru depuis St-Malo, dont nous sommes cette fois bien aux antipodes. On ne pourrait guère être plus loin maintenant ! Ainsi s'achèvent donc 30 000 milles, et autant de joies, découvertes, rencontres, nuits étoilées, mouillages idylliques, mers démontées, lagons envoûtants, fatigues excessives et avant tout, plaisir d'être sur l'eau.

Nos vacances à nous vont donc démarrer très vite, vacances surtout pour le bateau qui va se refaire une beauté, et repos pour nous tout de même. Avant d'attaquer le programme des travaux à faire, nous allons retrouver sans doute dès ce soir nos amis français qui comme nous s'apprêtent dans quelque temps à rallier Ushuaia.

Bref, pas un nuage dans le ciel de Paradise, qui nous a mené ici contre vents et marées, et à qui sans doute plus que tout, nous devons tous un grand merci. Je vous remercie aussi tous et toutes de nous avoir suivis jusqu'ici, et reviendrai vers vous avec quelques photos de mer de la dernière virée, et vous tiendrai au courant des aventures Néo-Zélandaises de notre fier bateau. Pour les récits de mer, il faudra désormais attendre la mi-novembre pour le nouveau départ de Paradise.

D'ici-là, je vous souhaite un excellent weekend, et vous dis à très bientôt !

Salutations Paradisiaques et Kiwi,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 7 septembre 2010

A moins de 300 milles des côtes Néo-Zélandaises


Mardi 7 septembre 2010

Position : 29?10'S
174?20'E

Bonjour !

Nous sommes plus près que jamais de la Nouvelle-Zélande, et c'est un peu agaçant pour tout vous dire, puisque c'est le moment qu'a choisi Eole pour nous abandonner... Alors qu'à deux jours de mer à peine se dessinent les côtes du pays qu'il nous tarde de découvrir, Paradise stagne presque au mileu de nulle part. Bon, j'avoue, j'exagère un peu... Il faut dire que depuis le début, le compteur n'est jamais descendu vraiment au dessous de 7 noeuds, et depuis hier soir, on flirte plutôt avec les 3 ou 4 noeuds, quand on n'est pas carrément obligés de mettre le moteur.

Enfin, cette petite contrariété a du bon, puisque cela nous permet de préparer notre arrivée, et plus précisément notre entrée en douane en Nouvelle-Zélande. Le jeu est particulièrement amusant, puisqu'il est interdit d'entrer dans le pays avec des produits frais, mais aussi d'importer tout ce qui est graines, coquillages, artisanat en bois, fibres... Bref, nous devons en quelque sorte nous gaver pour finir la viande qui garnit notre congélateur, sans parler du fromage, des légumes, etc. Vous me direz, jusque-là c'est plutôt sympathique ! Mais par ailleurs, nous rusons pour trouver un moyen de rentrer sans nous démunir des dizaines de colliers de coquillages offerts par nos amis à Papeete, tenter de sauver quelques bocaux de confiture, toutes nos précieuses épices, ou encore une boîte de confit de canard...

Bref, une petite phase sans gîte ne fait finalement pas de mal, puisque ce sont les conditions idéales pour s'adonner à un peu de rangement et de ménage. L'équipage va bien, et le gros de la troupe se repose en rêvant de jours meilleurs et de vitesses démentielles. Paradise est bien calme et la vie à six se révèle bien plus reposante que les croisières passées, où le nombre des équipiers atténuait quelque peu le volume de notre beau bateau. Je passe enfin sur le fait que tout le monde est évidemment ravi d'être forcé de manger des desserts tous les jours, puisqu'il faut tout finir... non, non et non, ils n'auront pas notre chocolat !

En attendant, l'air de rien, nous passerons très prochainement le 30ème degré de latitude Sud. Les nuits commencent à être fraîches, et les cieux se peuplent d'oiseaux qui nous sont familiers. De loin en loin, on aperçoit un albatros, et de plus en plus, des pétrels et puffins viennent jouer dans notre sillage, nous prouvant que même avec peu de vent, eux peuvent aller bien vite ! Quoi qu'il en soit, rapides ou lents, nous devrions toucher terre tout de même assez vite, sans doute vendredi.

D'ici-là, je vous souhaite donc à tous et à toutes une excellente semaine !

Salutations Pacifiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 5 septembre 2010

Plein Sud !

Samedi 4 septembre 2010

Position : 22°20'S
175°29'E

Bonjour !

Voici deux jours que nous avons quitté les Fidji, et deux jours ma foi que Paradise file gaiement vers le Sud, alignant tranquillement les milles et laissant derrière nous un sillage à peine troublé par notre ligne de pêche. Ligne qui hier d'ailleurs nous a rapporté une jolie petite bonite, dont nous nous sommes délectés en tartare hier midi !

L'équipage va bien, et profite de doux moments ensoleillés pour se reposer, en prévision de journées moins paisibles. Car rappelons-le, de ce côté-ci de l'équateur, filer au Sud ne fait que nous rapprocher du mauvais temps ! Heureusement, on va vers les beaux jours en Nouvelle Zélande, où nous arriverons pour le début du printemps. Il n'en reste pas moins qu'après 4 mois au soleil, et seulement deux jours de route au Sud, on commence déjà à renfiler des épaisseurs, et les shorts ne seront sans doute bientôt qu'un doux souvenir !

Le moral reste bon quoi qu'il en soit, et nous révisons notre anglais chacun à sa manière, tout en épluchant les guides touristiques de la Nouvelle Zélande. Une chose est sûre, ce pays a l'air étonnamment beau ! En attendant, nous nous concentrons sur notre progression, et espérons, au vu des infos météo reçues, arriver à Whangarei en fin de semaine prochaine, juste avant le weekend, de quoi pouvoir fêter comme il se doit cette dernière belle étape du Pacifique Sud !

D'ici-là, je vous souhaite à tous, amis terriens, un excellent weekend, et une douce rentrée pour ceux qui en sont là !

Salutations pacifiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 30 août 2010

Nouvelles photos en ligne!


Bula de nouveau!
Juste une ligne pour vous dire que les photos sont en ligne sur le diaporama ci-contre!
A bientôt pour la suite du voyage de Paradise!
Juliette

Dernière escale aux Fidji


Bula Bula!

Nous voici rendus à Port Denarau, près de Nadi, pour notre ultime escale avant de filer vers la Nouvelle Zélande. Hugo nous a quitté ce matin, et Paul nous a rejoint hier...nous serons donc 6 pour rallier le pays des kiwis!

Mais en attendant, nous sommes bien au chaud aux Fidji, dans une marina très moderne, un vrai changement après un mois loin du confort moderne! Il y a même un Hard Rock Café au bout du ponton...aussi invraisemblable que cela puisse paraitre!

Nous avons donc quitté Savu Savu samedi dernier, après une journée bien remplie. Tour de l'île en 4x4 pour Marc, Patrick et Tristan, et plongée extraordinaire pour HUgo, son père et moi. Mouillés devant l'hôtel Cousteau, Paradise nous a donc amené jusqu'au plus beau site que nous ayons jamais vu sous l'eau. Coraux fantastiques aux couleurs chatoyantes illuminés de milliers de petits poissons multicolores, étoiles de mer, coquillages, bancs de poissons, Napoléons, Raies, Requins...on ne savait plus où donner de la tête! Nous sommes donc revenus comblés, et lotis de 6 beaux poissons, de quoi envisager de savoureux repas!

Après un diner de Mérou, nous avons mis les voiles en direction de l'île du Sud, Viti Levu, et avons profité du clair de lune pour progresser à la faveur d'une légère brise de sud est. Nous nous sommes arr^tés sur une petite île déserte dimanche en fin d'après midi, terrain idéal pour aller faire du kyte surf...ne fut une brise mollissante mettant fin aux tentatives d'Hugo! Pour se consoler, nous avons débarqué sur une jolie plage où nous avons fait un grand feu, trinqué à nos navigations et nos découvertes, avant de griller nos derniers poissons accompagnés de pommes de terres à la braise. Bref, une superbe petite fête loin de tout...une pause du bout du monde, un moment qui restera gravé en nous encore bien longtemps!

Aujourd'hui l'heure est au grand ménage et à l'avitaillement en vue du grand départ vers le sud. On essaie de ne pas penser aux températures qui vont aller en descendant et on profite d'être à quai pour profiter des multiples services qu'offrent la marina.
Le temps de faire tout ça, et nous serons de nouveau en mer...
Le voyage continue, Paradise va bien, et son équipage, quoique un peu fatigué reste d'attaque pour un dernier tronçon qui devrait nous voir renouer avec des vitesses sympathiques!

La suite donc d'ici quelques jours!
Salutations Fidjiennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 26 août 2010

Arrivés aux Fidji


Bula!

C'est ainsi que l'on dit bonjour ici à Savu Savu aux Fidji, où Paradise est arrivé hier, au terme de presque un mois de mer. Une petite rivière bordée de mangrove, de belles plages de sable blanc a l'entrée de la baie, juste derrière un fabuleux récif...

Encore une fois, nous découvrons avec bonheur un nouveau paradis, et tenterons au cours des jours aui viennent de bien en profiter. Nos camarades Anne-So, Pierre-Yves et Erwan nous quittent cet après-midi pour aller rejoindre l'aéroport international qui se trouve sur une autre île.

La fin d'une équipée donc, et un peu de repos également pour nous autres qui sommes partis depuis déjà longtemps, et qui nous dirigerons bientôt vers des climats bien différents...

Au menu donc pour les prochains jours : weekend en famille et plongées pour Hugo, Arnaud et moi qui restons a bord, et découverte de l'île pour ceux qui ne partent pas cet après-midi.

Voilà voilà pour les dernières nouvelles du bord. Certains auront donc le plaisir de retrouver leurs proches dans quelques jours tandis que d'autres devront patienter encore un peu... Je tenterai de vous donner de belles nouvelles aussi souvent que possible d'ici-là !

Salutations fidjiennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 23 août 2010

De l'autre côté de la ligne de changement de date


Lundi 23 août 2010

Position : 16°30'S
175°18'W

Bonjour !

Nous venons de vivre hier une journée plutôt étonnante... Tout d'abord, au lever du jour, nous étions alors samedi 21 août, et en étudiant la carte, nous avons constaté que nous avions franchi la mystérieuse ligne de changement de date. Vaillamment, nous avons donc admis non sans mal que nous étions déjà dimanche, non sans mal puisque cela nous a forcé à faire une croix sur la traditionnelle fête du samedi soir, sans compter que le dimanche, on doit faire dodo tôt. Mais disais-je, vaillamment, nous avons accepté la fatalité et avons décidé de nous concentrer sur autre chose.

Ca tombait plutôt bien, puisque droit devant nous, à une vingtaine de milles, se dressaient les silhouettes prometteuses de deux îles ayant eu la bonne idée de se poser sur notre route. Un coup d'oeil à la carte, un coup d'oeil à l'horizon... oh puis zut alors, on va tout de même pas passer devant deux îles perdues au coeur du Pacifique Sud, tout ça pour grapiller quelques heures sur l'arrivée ! Retour à la carte pour vérifier la topographie, et puis, hop, c'est bon, le chef nous demande de loffer un peu, les derniers bienheureux dormeurs de notre week-end impromptument raccourci glissent de leur bannette sous l'effet de la gîte, et voila que les masses noires à l'horizon se transforment en petites collines verdoyantes.

Niuatoputapu ! Non, ce n'est pas une insulte... C'est le nom du groupe d'îles que nous approchons. Tout bien réfléchi d'ailleurs ça pourrait bien être une insulte après tout, va savoir ! En tout cas, on s'est fait avoir d'une journée, raté la messe et la sortie en discothèque, mais cette escale surréaliste, on décide de ne pas la rater !

Alors que chacun s'exprime à prononcer ou écrire dans son journal le nom barbare des îlots de beauté qui grossissent dans nos viseurs, une autre vision surréaliste apparaît à une centaine de mètres devant nous : une immense baleine saute hors de l'eau, retombant dans un fracas ahurissant et une cohue de vagues sans doute aussi scélérates qu'impressionnantes. Le temps qu'on s'en remette et qu'on attrape les appareils photos, madame la baleine est bien loin, et nous nargue de son souffle nauséabond alors que nous nous concentrons sur notre destin de marins : l'escale improbable au nord de l'archipel des Tonga : Niuatoputapu !!!

Petit mouillage donc pour déjeuner, baignade dans les eaux turquoises à quelques mètres des superbes déferlantes qui s'abîment sur cette perle du Pacifique Sud. On se demande pourquoi nous n'avons pas pris deux mois pour faire ce voyage tant il y a d'îles paradisiaques à découvrir... Bah, celle-ci était inattendue, et même si notre escale est furtive, elle n'en reste pas moins inoubliable. Deux trois bricoles plus tard, les coulisseaux remontent dans le rail de GV, le foc se déroule, et nous reprenons notre route vers les Fidji.

Il est presque minuit, le vent mollit un peu. Nous sommes de quart, Tristan, Anne-So et moi, dans trois heures. On a vécu à cent à l'heure aujourd'hui, pris le soleil, nagé dans une eau limpide, vécu 48 heures en seulement 24, et pourtant je me réveille furtivement au changement de quart. Ah oui, j'avais oublié, on est presque à la pleine lune... ça doit être pour ça ! A quelques jours près, on l'aurait eue deux fois ?!

En tout cas, le temps passe de plus en plus vite ici. On se prend à rêver de l'expérience inverse, quand on reculera d'un jour en repartant vers Ushuaïa... avec un peu de chance, on pourrait donc faire 400 milles dans la journée ?! Allez, je dois vous laisser, l'heure tourne. A moins qu'on n'en change encore ? On finit par s'y perdre... avec délices, je vous rassure !

Prochaines nouvelles depuis les Fidji, que nous pensons atteindre d'ici le 25 août. En attendant, je vous souhaite donc une excellente journée à tous.

Salutations Niuatoputapuiennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 19 août 2010

Escale à Pago Pago


Iaorana !

Nous sommes arrivés cette nuit à Pago Pago, capitale administrative des Samoa Américaines, un petit retour à la civilisation en somme ! Bon, les inconditionnels du portable trouvent à redire, puisque le réseau est bloqué ici, mais enfin tout de même, après dix jours loin de toute île civilisée, le retour de la connexion internet a tout de même du bon !

Navigation plutôt tranquille donc depuis Suwarrow, beau temps belle mer, comme souvent ici dans le Pacifique Sud. La pêche fut bonne, et cette fois c'est de tazard que nous nous sommes régalés.

Ce soir c'est donc un peu ambiance de fête, et nous irons dîner tous ensemble au restaurant. Tout le monde a le sourire après avoir pu échanger avec ses proches par mail, skype ou les téléphones du centre ville.

L'escale sera brève, et c'est bien dommage, car depuis le fond du port où est amarré Paradise se dessinent les reliefs d'une île qui nul n'en doute recèle de nombreux petits coins de paradis. Bah... on aura au moins une raison de plus de revenir !!!

En attendant, nous avons prévu de repartir cette nuit, afin de profiter au maximum des Fidji, ultime escale de notre périple, et point de départ pour certains... qui rêvent d'aller retrouver leur moitié à l'autre bout du monde (je pense surtout à notre petite crevette !).

Prochaines nouvelles donc d'ici deux jours environ, alors que nous achèverons notre dernière navigation hauturière avec cet équipage !

D'ici-là, je vous souhaite à tous une excellente fin de semaine !

Salutations Pago Pagotiennes !

Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 17 août 2010

En route pour les Samoa


Lundi 16 août 2010

Position : 12°41'S
164°27'W

Bonjour !

Nous sommes repartis hier de Suwarrow, après avoir finalement passé une escale extraordinaire, malgré une météo pas toujours favorable. Le samedi s'est tout de même révélé ensoleillé, quoique venté, et les groupes se sont séparés, Arnaud, Hugo Tristan et moi-même choisissant de plonger avec Apii, l'assistant du ranger, et les autres profitant d'un peu de temps paisible à terre, qui dans les marmites du diable, qui sur la plage à l'ombre d'un cocotier.

L'expédition plongée à laquelle participaient aussi deux skippers Américains avait pour but avoué de s'offir une grande partie de chasse sous-marine, opération rondement menée puisque nous revenions quelques heures plus tard chargés de beaux poissons. L'idée était de ramener suffisamment de poissons pour organiser le soir un barbecue à terre avec tous les bateaux du mouillage, 12 bateaux regroupant un total de 34 personnes... tout de même !

Nous avons donc passé une soirée très agréable au Suwarrow Yacht Club, l'occasion de rencontrer de nouvelles têtes, de parler un peu anglais et même espagnol... bref, une belle bouffée d'air et un bel échange pour terminer une escale sur une île de rêve. Cette soirée super sympa, c'est aux deux gardiens de l'île que nous la devons, James et Apii, dont l'hospitalité n'a d'égal que leur gentillesse et la sauvage beauté de leur île.

C'est promis donc, dans dix ans, on revient ! Peut-être même moins d'ailleurs, tout bien réfléchi ! A l'heure qu'il est, nous filons vers les Samoa, pas bien vite... faute de vent ! La vie est mal faite... nous venons de passer 3 jours au mouillage avec plus de 20 kn de vent, et depuis notre départ, on frôle à peine les dix noeuds dans les risées... On espère tout de même arriver assez vite aux Samoa, histoire de renouer un peu avec la civilisation !

D'ici notre arrivée, je vous laisse donc et vous dis à bientôt !

Ioarana,

Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 15 août 2010

Suwarrow


Samedi 14 août 2010

Position : 13°15'S
163°06'W

Iaorana !

Nous sommes arrivés hier, vendredi 13, dans l'atoll tant attendu de Suwarrow. Arrivée un tantinet douloureuse, puisque le vent s'est évanoui mercredi soir, reculant inexorablement notre arrivée... Pour finir, le vent est revenu vendredi à 4 heures du matin, et cette fois bien fort. Nous avons donc fait notre entrée à Suwarrow dans des conditions franchement mauvaises, entre deux grains. Pour le côté idyllique de l'atoll donc, on repassera, car nous n'avons découvert qu'un grand lagon tout gris déformé par la mer qu'y s'y agitait gaiement.

La passe une fois derrière nous, nous avons contourné l'île principale pour trouver au mouillage une flottille de déjà 7 voiliers ! Dans l'heure qui suivait, deux nouveau arrivaient, et ce matin encore deux. On s'attendait à une île déserte... euh, encore raté alors ! Ne nous décourageant pas, nous avons donc jeté l'ancre suivie de ses 95 mètres de chaîne, puis sommes allés nous calfeutrer à l'intérieur du bateau le temps de sécher, et surtout dans l'espoir qu'une éclaircie nous permette d'aller mettre rapidement le nez dehors.

Arrêtons-nous ici pour rappeller le côté historique de l'atoll de Suwarrow... un îlot de 800 mètres de long sur 300 mètres de large, jeté dans le Pacifique Sud, à l'écart de toute terre habitée. Sur ce caillou de corail battu par les vents, un homme singulier, Tom Neale, a jeté son dévolu en 1952, réalisant son rêve en s'installant sur une île déserte. Il y construisit une petite maisonnette et entama une vie solitaire qui durera près de 20 ans, entrecoupée de brefs retours à terre, et ponctuée de rares visites de bateaux de passage. De cette expérience de vie extraordinaire il tira un roman, Robinson des mers du sud, bien connu des marins lancés dans un voyage autour du monde. C'est ainsi que d'année en année sont passés de nombreux voiliers, qui ont contribué à faire vivre la mémoire de cet aventurier en entrenant soigneusement la maison de cet aventurier année après année. Aujourd'hui, l'atoll est devenu un parc national, un site protégé donc par deux rangers. Le lieu méconnu est devenu attraction, et la maisonnette ne reflète plus une vie de bonheur tant elle semble avoir été laissée à l'abandon. On appelle ça le progrès...

Revenons-en à notre arrivée pluvieuse... D'éclaircie nous n'eûmes point hier, et c'est sous la pluie que nous sommes descendus Arnaud et moi en éclaireurs pour aller accomplir les formalités d'entrée aux îles Cook. Cela fait, la plupart des équipiers ont donc pu aller se dégourdir les jambes sous la pluie à leur tour. C'était l'escale que Patrick attendait depuis longtemps, dont nous n'avions cessé d'entendre les louanges. Ce dernier fut donc surpris de trouver l'île changée... Une nouvelle maison a été construite, et les dix années passées semblent n'avoir eu comme impact positif que la protection du site et de ses espèces endémiques. Reste donc à espérer que la situation n'empirera pas dans les dix prochaines années, et qu'un gardien courageux
prendra à coeur d'entretenir de nouveau comme il se doit la mémoire de ce lieu singulier.

Ne croyez pas toutefois que mes propos trahissent une déception générale et totale ! Nous sommes tout de même 6 à bord à venir ici pour la première fois, et depuis que le soleil a pointé le bout de son nez, nous apprécions à sa juste valeur l'escale. Ce matin, c'est donc balade à terre pour le gros des troupes, alors que l'après-midi devrait être mis à profit pour aller chasser avec un des gardiens, les fruits de notre pêche devant être grillés ce soir à terre... au Suwarrow yacht club !

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas sur Paradise. Demain nous remettrons les voiles en direction des Samoa, avides de nouvelles rencontres, de nouvelles terres. Les voyages sont faits pour les surprises, et bonnes ou mauvaises, elles amènent toujours en nous des souvenirs incroyables. Je termine donc ici ma brève du jour, vous laissant rêver du lieu exceptionnel où nous sommes pour encore 24 heures !

Pensées du Pacifique,

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 12 août 2010

Pas grand monde sur la route...


Mercredi 11 août 2010

Position : 13°47'S
159°20'W

Iaorana !

Voici déjà près de 4 jours que nous sommes partis de Bora Bora en direction de Suwarrow. Nous venons de terminer notre troisième nuit en mer, une nuit douce et étoilée, comme souvent ici au coeur du Pacifique Sud. Les milles défilent donc sous la coque de Paradise, pas toujours aussi vite que nous le souhaiterions, mais indéniablement, notre but se rapproche. Nous scrutons l'horizon jour après jour sans jamais y trouver signe de vie... Nous sommes résolument seuls sur ce petit coin d'océan, un sentiment plutôt agréable de plongeon dans un autre monde !

Nous devrions voir pointer prochainement la silhouette de Suwarrow devant notre étrave, disons demain soir ou vendredi matin au plus tard. En attendant, la vie à bord s'organise gentiment autour des axes bien connus des repas, du sommeil, mais surtout de la pêche ! Nos différents leurres ont en effet repris du service, nous rapportant une très belle dorade coryphène, plus connue sous ces latitudes comme le mahi mahi. Cru, poêlé à l'huile d'olive, ou mi-cuit avec une sauce vanille... sous toutes ces formes, ce poisson est l'un des meilleurs que l'on puisse remonter ! Nous attendons tout de même la prochaine prise avec impatience, espérant au fond de nous même qu'il s'agisse d'un thon... on a une nouvelle recette à tester !

Les équipiers sont maintenant tous bien amarinés, et tout le monde se délecte donc de cette navigation tranquille. Après un départ plutôt venté, la mer s'est calmée et le vent s'est doucement évaporé, pas assez cependant pour nous faire renoncer à progresser à la voile. Selon l'humeur d'Eole donc, nous avançons en dents de scie, plus ou moins vite et plus ou moins sur la route... Je ne vous cacherai pas que nous avons hâte tout de même de débarquer à Suwarrow, cette île perdue au coeur de l'océan, que trois d'entre nous connaissent déjà. Outre la partie terrestre de l'atoll, il semble que les plongées dans ce lieu isolé soient parmi les plus spectaculaires que l'on puisse faire dans le coin. Je vous les contereai si je survis, car la spécialité du coin fait partie d'une espèce qui a tendance à me faire partir en courant, enfin du moins en nageant... vous l'aurez deviné je pense !

Bref, les pronostics sur l'arrivée vont bon train, et en attendant cette dernière, on profite de la clémence de la météo pour faire un peu de ménage, etc. Je vous rapporterai donc des nouvelles fraîches dès que nous serons mouillés devant Suwarrow !

D'ici-là, je vous souhaite à tous une excellente fin de semaine, et vous dis à bientôt !

Salutations pacifiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

samedi 7 août 2010

Dernière escale aux îles sous le vent!

Iaorana !

Nous sommes une nouvelle fois en escale à Bora Bora, où nous profitons du cadre très accueillant du yacht club pour trinquer une dernière fois à la santé des îles sous le vent !

Nous partirons à l'aube en direction de Suwarrow, île isolée de l'archipel Cook, que les grands lecteurs connaissent sans doute par les récits de Moitessier notamment. Je n'en dis pas plus pour le moment, le temps pour vous de voir où je veux en venir !

L'équipage s'est donc acclimaté en douceur au mode de vie plutôt sympathique à bord de Paradise, et tout le monde affiche un sourire radieux après une journée consacrée à la visite de la perle du Pacifique.

Demain, une brise d'Est devrait nous pousser gentiment vers Suwarrow, où nous espérons retrouver nos amis de Zéphyrus, Andy et Rhian, rencontrés la semaine dernière à Tahaa.

C'est donc un peu la fin de nos escales francophones, sans compter Wallis que nous toucherons tout de même avant d'atteindre les Fidji. Un petit saut dans l'inconnu, et sans doute des escales délicieusement authentiques devant nous... on a hâte d'y être et de vous conter nos découvertes !

D'ici-là, je vous souhaite donc un excellent weekend, et vous dis à bientôt !

Salutations Polynésiennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 3 août 2010

Bye bye Tahiti


Iaorana!

Je n'ai que quelques minutes pour vous annoncer notre départ imminent pour les Fidji. Les derniers préparatifs se terminent, les nouveaux équipiers prennent leurs marques, et d'ici une heure, Paradise mettra les voiles !

Première escale demain à Huahine, fin de semaine à Bora Bora, puis ce sera le grand saut vers Suwarrow ! Les nouveaux ont hâte de partir, les anciens le coeur gros de laisser les amis, mais tous, nous sommes ravis d'aller à la rencontre de nouveaux horizons ensoleillés !

Je reviendrai donc vers vous d'ici la fin de semaine, avec des nouvelles fraîches, et un peu plus fournies.

L'équipage de Paradise vous envoie de belles bises de Polynésie, et quelques photos, en attendant que la connexion me permette de les mettre toutes !

Juliette

samedi 24 juillet 2010

Barbecue au Bora Bora Yacht Club

Iaorana !

Notre belle croisière nous amène pour le weekend à Bora Bora. Soirée impromptue ce soir, puisque nous avons été invités à participer à un Quiz au yacht club, où grillent en ce moment nos côtes d'agneau et quelques merguez...

Bon, j'avoue, la vie n'est pas trop dure sur Paradise, qui a vogué aujourd'hui dans les eaux turquoises du merveilleux lagon de Bora Bora, tandis que certains découvraient courageusement l'île à pied. Pour nous autres adeptes de la plongée, ce fut l'émerveillement sous l'eau alors que nous palmions gaiement au coeur d'un splendide jardin de corail.

Demain, nous quitterons la perle du Pacifique pour une autre île de charme, la discrète Tahaa. Là, nos équipiers iront faire un tour ethno-botanique de l'île avec notre ami Alain, qui propose une surprenante visite de l'île à bord de son 4x4. Parfum de vanille, ambiance polynésienne, à coup sûr, nos équipiers seront aussi séduits que nous il y a à peine 10 jours !

Mais pour l'heure, chacun savoure la douceur de vivre ici sur le ponton du yacht club de Bora Bora, la tête déjà pleine de souvenirs... les pieds à peine sur terre, le coeur résolument tourné vers la beauté sauvage des lieux que nous visitons.

Je rassure les personnes qui nous suivent,les statistiques de malades en mer ont remonté dernièrement à bord de Paradise, mais quelques moments de flottement n'ont pas raison de nos vaillantes équipières, qui pour rien au monde ne cèderaient leur place à bord!

Je vous laisse donc méditer ces dernières nouvelles, puisque l'équipage de Paradise va bientôt devoir défendre ses couleurs et tenter de remporter le prix spécial réservé au vainqueur de l'épreuve ! A bientôt donc, pour la suite de notre périple !

Salutations polynésiennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 22 juillet 2010

Les iles sous le vent... nous font oublier le temps !


Iaorana !

Mille excuses pour commencer, le temps passe à une vitesse incroyable ici, à tel point que je vous ai laissé sans nouvelles depuis près de deux semaines ! Il faut dire que les cyber cafés ne courent pas les rues ici, et que mon blogmaster etait en vacances... ce qui n'arrangeait rien !

Enfin, nous sommes donc de retour à Raiatea, après un changement d'équipage express à Papeete. Cette fois, nous sommes neuf à bord, et l'ambiance est on ne peut plus sympathique, tout le monde se délectant des nuances de bleus que nous traversons d'île en île.

Apres deux jours à Moorea, nous sommes cette fois allés directement à Raiatea, que nous quitterons dès demain pour passer le weekend à Bora Bora. Au menu donc, plongées avec les raies manta, visite de l'île, farniente... et les éternels apéros devant le lagon au coucher du soleil ! Eh oui, c'est très difficile la vie à la Polynésienne... enfin, la difficulté doit surtout être d'en partir !

Je pense pouvoir revenir vers vous à Bora Bora, la plus civilisée sans doute des îles sous le vent. A défaut, ce sera de Tahaa que je donnerai plus de nouvelles, puisque nous avons choisi d'aller mouiller là-bas pour fêter mardi prochain mes 30 printemps... devant un spectacle typique polynésien. Je n'en dis pas plus !

Je tâcherai de vous illustrer un peu le voyage ainsi que la croisière précédente depuis Bora Bora, la perle du Pacifique. D'ici -à, je vous souhaite une excellente fin de semaine, et vous dis, cette fois c'est promis, à très bientôt !

Salutations paradisiaques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 11 juillet 2010

Tahaa la sauvage

Bonsoir!

Nous voici rendus à Tahaa, sans doute la plus sauvage des îles sous le vent, et evidement une nouvelle fois une escale de rêve pour nous!

Le rêve ce matin alors que nous observions dans un paysage à couper le souffle l'éclipse solaire, à 94% ici, parés de nos lunettes d'extra-terrestre. Pendant qu'à l'autre bout de la planète se jouait la finale de la coupe du monde, ici en polynésie le soleil disparaissait tout juste après s'être levée. La nuit n'est pas tombée sur le motu devant lequel Paradise était mouillé, mais le spectacle valait tout de même le déplacement, et pour rien au monde nous aurions troqué ce moment de magie pour un poste de télé!

Après une plongée surréaliste dans les rouleaux puis une chasse parmi les coraux tandis que le reste de l'équipage découvrait le lagon depuis la plage d'une île déserte, nous avons mis le cap à l'ouest, pour mouiller devant le Taravai Yacht Club, un bistrot posé au bord de l'eau, tenu par un américain fort ympathique, qui a posé son sac en polynésie à l'âge de 19 ans, et n'en est jamais parti...

Pour tout vous dire, je commence à comprendre pourquoi...car après un mois et demi ici, je me demande bien comment je vais faire pour partir. sans doute y arriverais-je, mais seulement pour mieux y revenir!

Bref, loin du foot, près du soleil, les pieds dans l'eau et la tête sous les bulles, Paradise a trouvé son eden. Je vous laisse sur ces belles paroles pour aller profiter de ce leiu paradisiaque, que nous quittons demain pour Bora Bora...perle du pacifique...mais quel lieu n'est pas une perle ici?

Salutations polynésiennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 8 juillet 2010

Au mouillage à Huahine

Jeudi 8 Juillet 2010

Au mouillage à Huahine

Bonjour!

Cela fait un petit moment que je ne vous ai pas donné de nouvelles, et je m'en excuse! Il faut dire que si Paradise s'est bien reposé pendant une dizaine de jours à quai à Papeete, de notre côté, les journées étaient bien chargées! Nous avons en effet mis l'escale à profit pour régler de menus soucis techniques et peufiner encore et encore notre voilier.

Le week-end dernier, nos nouveaux équipiers nous ont rejoint, et nous sommes donc partis lundi en fin d'après midi pour Moorea, où nous avons passé toute la journée de Mardi, avanet de filer en début de soirée vers Huahine que nous avons atteint hier matin.

Si Moorea impressionne par ses sommets escarpés et ses pentes verdoyantes, Huahine vous coupe le souffle à peine la passe franchie par d'étonnants dégradés de bleus qui semblent ne jamais vouloir finir.

Nous avons navigué près de deux heures à l'intérieur du lagon jusqu'à atteindre un mouillage idylique au sud de l'île, avec d'un côté des plages de sable blanc bordées de cocotiers, et de l'autre le lagon et ses bleus à vous couper le souffle. Au menu donc plongées, farniente, et petits cocktails sur la plage en soirée!

Nous allons repartir vers le nord ce midi, et en fonction de la météo, nous choisirons soit de mettre le cap sur Raiatea ou Bora Bora, soit de rester tranquillement au mouillage devant le village principal de l'île, Fare.

Jusqu'ici donc, encore une fois, l'équipage de Paradise savoure la croisière, s'émerveillant jour après jour de tant de beauté. Si le paradis existe, je pense bien que cela doit ressembler à la Polynésie, tant les paysages sont féériques et les habitants sympathiques!

La suite donc d'ici quelques jours!

Salutations Polynésiennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 29 juin 2010

Photos des Marquises en ligne!

Bonjour !
Les photos des Marquises sont désormais en ligne, il vous suffit de cliquer sur le diaporama ci-contre !
Bon voyage en images !
Juliette pour l'équipage de Paradise

samedi 26 juin 2010

Arrivés à Tahiti

Samedi 26 juin 2010

Bonjour !

Nous sommes finalement arrivés hier soir à Papeete sur l'île de Tahiti, au terme d'une merveilleuse navigation de 26 jours qui nous laisse à tous des souvenirs plein la tête !

La météo ne nous a malheureusement pas permis de nous arrêter à Rangiroa comme nous l'aurions souhaité, et c'est donc directement que nous avons rallié l'île mythique depuis Ahe, notre dernière escale.

Avant notre départ, nous avons eu l'heureuse surprise de rencontrer Netty, l'ami de Moitessier, avec qui il partageait ses journées lorsqu'il vivait à Ahe. Rencontre mémorable, un rien surréaliste... mais lourde de sens pour les marins que nous sommes.

Aujourd'hui, nos chemins se séparent, et tandis que certains ont rejoint l'hôtel en attendant l'avion, d'autres sont sur le départ pour Moorea, et Arnaud et moi avons rejoint des amis qui vivent à une trentaine de kilomètres de Papeete.

Je vais devoir vous demander de patienter encore un peu pour les photos, mais c'est promis, il y en aura je pense demain ! En attendant, j'ai inclus à ce message une photo du spectaculaire mouillage de la Baie des Vierges... ça laisse rêveur !

Je vous dis donc à très bientôt pour la suite en images, et vous souhaite à tous un excellent weekend !

Iaorana,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mercredi 23 juin 2010

Ahe, atoll discret au coeur des Tuamotu

Mardi 22 juin 2010

A quai à Ahe, aux Tuamotu
Position : 14°32'S
146°21'W

Bonjour !

Nous sommes arrivés au petit matin dans la petite passe qui donne accès au lagon envoûtant du petit atoll d'Ahe aux Tuamotu après 4 jours de navigation paisible dans un alizé capricieux, pas pressé de nous amener par ici. Peu connue du grand public, Ahe est pourtant le lieu où Bernard Moitessier avait choisi d'établir son fare, et où il vécut le plus clair de son temps ici en Polynésie. En fait de Rangiroa, c'est donc ici que les vents nous ont amenés, puisqu'en Polynésie, on doit composer avec les marées et la lumière du jour pour pouvoir accéder en toute sécurité à l'intérieur des lagons, les passes étant redoutables en raison des coraux affleurants et des forts courants de marées qui en régissent le passage.

C'est donc en rang d'oignons sur le pont, et moi même perchée dans le mât à veiller les éventuelles patates de corail qui auraient eu le mauvais goût de se trouver sur notre route, que nous sommes entrés ce matin dans notre tout premier lagon polynésien, du moins si l'on exclut celui des Gambier. Les mots sont faibles pour décrire cette scène tant on serait tenté d'en faire un cliché ou de réduire cela à une jolie carte postale. Une infinité de bleus des plus profonds aux plus scintillants, étoilés de-ci de-là par d'innombrables coraux, et bordés de sable blanc où poussent on ne sait comment de jolis petits cocotiers.

Une fois la passe franchie, un chenal balisé mène au village principal, protégé par un véritable port naturel formé par une barrière de corail, le long de laquelle fleurissent d'innombrables fermes perlières. Comble du luxe, un quai tout propre nous tend les bras, et ce sera la première fois depuis longtemps que nous passerons la nuit amarrés à terre.

Quelques pas dans le village suffisent à vous enivrer du parfum de Tiare qui remplace ici le bourdonnement des villes et le bruit des 4x4. La visite est succinte : quelques maisons, deux ou trois chantiers, une école, l'église, une épicerie, un dispensaire et le bureau de poste, voici en gros les seuls éléments dont se pare ce village accroché sur un banc de sable perdu dans l'immense océan Pacifique. Impression d'apesanteur... Le temps s'est arrêté en route et semble n'avoir pas ratrappé Ahe, où l'on retrouve la vie dans son plus simple appareil. Un lagon poissonneux, des jeunes hommes tatoués ramant sur des pirogues irréelles, une industrie perlière qui dégage pas mal de bénéfices et fait vivre tout le village, quelques cocotiers... finalement, on n'a pas besoin de beaucoup plus. Les villageaois s'en accomodent bien, et il ne nous en faudrait pas beaucoup pour nous en accomoder non plus sans doute... Ne seraient-ce les paraboles et les téléphones portables, on se croirait bien dans un monde meilleur, où l'homme et la nature ne font qu'un.

Finalement donc, cette escale impromptue qui a remplacé Rangiroa pour une question de timing s'avère riche et apaisante. Et puisqu'on n'a qu'une vie, nous avons décidé de partir à l'aube demain histoire d'aller voir si tout de même on ne pourrait pas aller vite fait voir à Rangiroa si le lagon est aussi beau...

Après une journée de détente, de promenades à terre et en kayak pour certains, nos yeux pétillent de bonheur après encore une fois, une escale magnifique autant qu'étonnante, toujours magnifiée par les chaleureuses rencontres avec les locaux, qui chez eux, qui en pirogue. Il faut vivre ça une fois dans sa vie, et tous autant que nous sommes, on compte bien en profiter jusqu'à la dernière miette !

Sur ce, je vous laisse et reviens vers vous en fin de semaine, pour vous conter les derniers jours de notre périple, et bien sûr, tenter de vous mettre en ligne quelques clichés pour illustrer tous mes textes !

Iaorana!

Juliette pour l'équipage de Paradise

vendredi 18 juin 2010

Le temps s'immobilise aux Marquises...


Vendredi 18 juin 2010

Position : 9°23'S
140°10'W

Au mouillage de la baie de Vaiehu, île de Ua Pou

Bonjour !

Cela fait quinze jours déjà que nous sillonnons le coin, et comme chantait ce cher Jacques Brel, c'est un peu comme si, aux Marquises, le temps s'immobilisait ! On a l'impression d'être arrivés hier... mais aujourd'hui, il est temps pour nous de repartir en direction de Tahiti. Pour finir en beauté notre périple marquisien, nous ferons une ultime halte à terre ce matin sur cette jolie île d'Ua Pou, afin de racheter quelques bouteilles d'eau, un peu de pain, bref, de quoi tenir bon jusqu'à Rangiroa, prochaine escale pour nous, et unique arrêt aux Tuamotus.

Comment décrire donc ces quelques derniers jours passés à Nuku Hiva, la plus grande des îles de l'archipel, également capitale administrative... La tâche est ardue, et au vu des journées bien remplies, je ne sais par où commencer. Reprenons dimanche dernier, alors que nous venions d'arriver à Taipivai. Nous sommes partis au petit matin en direction du site archéologique pour une petite randonnées bien sympathique, avant d'aller nous baigner dans une petite rivière. A notre retour au village, nous sommes tombés par hasard sur la fête de l'école, où l'on nous a gentiment proposé un repas marquisien fort copieux, composé de cochon de lait au caramel, chevreau au lait de coco, poisson cru à la tahitienne, crabes de cocotiers, poulet au citron, riz et comme toujours ici, bananes ! Un vrai régal dans une ambiance peu commune, et l'occasion pour nous d'approcher un peu différemment la culture de l'île.

L'après-midi, un joli mouillage non loin de là nous a permis d'observer de nouveau de magnifiques raies manta, avant de mettre le cap vers la capitale, Taioahe. Nous avons passé deux jours à Taioahe, de quoi faire le tour de l'île en 4x4, découvrir les divers sites archéologiques, et refaire le plein de courses. Mardi soir, nous étions déjà repartis et mouillés non loin de là à Hakatea, un petit paradis à l'abri de la houle...

Mercredi matin, nous étions aux aurores lancés dans une randonnée qui s'annonçait épique, et qui le fut en outre ! Je pose le décor... arrivée dans une lagune derrière une langue de sable noir bordée de cocotiers, cachant de-ci de-là des maisonnettes fleuries. Michel, un villageois nous accueille chaleureusement et nous indique le chemin qui mène à la cascade, but de notre rando... la troisième plus haute cascade du monde dixit le guide, rien que ça ! Nous voilà donc partis fiers et esbaudis en quête de la merveilleuse cascade, prêts à troquer nos chaussures de marche et tenue d'explorateurs contre nos maillots de bain pour un bain de rivière au pied de ladite cascade. L'affaire se corse assez rapidement, le chemin étant interrompu par la rivière, qu'il faut traverser... premier bain d'une longue série pour les chaussures ! Petit à petit, nous nous enfonçons dans la végétation touffue sur un sentier impeccablement construit il y a sans doute très longtemps, découvrant tour à tour des Marae, Tikis et autres autels où ont été perpétrés des sacrifices humains... âmes sensibles s'abstenir ! C'est d'ailleurs près de l'un de ces sanctuaires que nous perdrons définitivement Pierre, qui après moult tentatives décidera de rebrousser chemin, nous laissant un petit mot accroché près d'un panneau... Quant à nous, nous avons finalement rejoint le site de la fameuse cascade au terme de la rando, dans une vallée encaissée formant un véritable canyon... pour découvrir... un petit bassin où tombait, en fait d'une spectaculaire cascade, un mince filet d'eau. Loin de nous décourager, nous nous apprêtions à aller plus loin en avant, armés de nos maillots de bain et à la nage, afin de voir d'un peu plus près si le filet d'eau ne grossissait pas... quand deux pierres se sont décrochées de la paroi, quelques 600 mètres plus haut... retombant au centre de la piscine naturelle dans laquelle nous nous apprêtions à nous rafraîchir ! Courage fuyons, nous avons avalé quelques gorgées d'eau et avons rebroussé chemin, décidant que la rivière ne manquait pas de coins propices à la baignade, et sans doute moins dangereux ! Aussitôt dit, aussitôt fait, Annie, Laurence, Valérie, Arnaud et moi-même choisissons un petit coin ensoleillé parmi les remous, tandis que les autres se baignent un peu plus en amont. Un cri saisissant rompt alors le charme de ce bain champêtre, quand Béné se fait croquer la cuisse par... une anguille !!! Plus de peur que de mal heureusement, mais tout de même, quelle histoire !

De retour au village, nous retrouvons Pierre confortablement installé chez Mathias et Monette, qui nous accueillent à notre tour chez eux et nous régalent de bananes et de citronnade bien fraîche... C'est ainsi aux Marquises, on passe devant une maison, et on vous invite à boire un verre, à discuter... il faut dire qu'ici, ils ne doivent pas croiser du monde tous les jours !

Gorgés de paysages à couper le souffle, repus de fruits frais en tout genre, et le coeur gonflé de rencontres toujours plus belles les unes que les autres, nous avons rejoint hier l'île d'Ua Pou, sixième et dernière île pour nous. Il paraît qu'on y trouve les plus fins sculpteurs des Marquises. Je ne sais pas si on le vérifiera, car on a choisi de mouiller dans le coin le plus sauvage... mais que de beauté ! La nature a déjà sculpté ici de quoi satisfaire nos regards avides. Dans quelques heures, nous filerons vers les lagons poissonneux des Tuamotus. Autres paysages, autres ambiances.

Nos amis d'Eglantine viennent de nous quitter après trois semaines de navigation bord à bord, eux restent encore quelques jours aux Marquises, on les retrouvera en juillet, dans d'autres lieux. C'était beau les Marquises, sans doute l'un des plus beaux endroits du monde, tellement sauvage, tellement palpable... c'est promis, on reviendra !

On se retrouve d'ici quelques jours pour la suite de notre balade ! D'ici là, je vous souhaite un excellent weekend, et vous dis à bientôt !

Belles bises des Marquises,

Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 13 juin 2010

Hiva Oa, le paradis des artistes, et Ua Huka la sauvage


Samedi 12 juin 2010

Au mouillage Baie Haavei, ile de Ua Huka

Position : 8°56'S
139°35'W

Bonjour !

Les Marquises font partie de ces îles que la majorité des gens n'imaginent que sous forme d'un rêve lointain et inaccessible... Ce rêve, nous baignons dedans depuis plus d'une semaine, et croyez-moi, nous ne sommes pas pressés d'en sortir ! Chaque jour se lève pour nous sur de nouveaux mouillages, de nouvelles rencontres, de nouvelles découvertes.

Après la beauté reculée de Tahuata, nous avons renoué avec la civilisation en débarquant mercredi matin à Atuona, la capitale de l'île de Hiva Oa, plus connue pour abriter les tombes des célèbres Paul Gauguin et Jacques Brel. On y trouve des musées dédiés à ces deux hommes illustres, ainsi que le minimum vital pour cette île de 2000 habitants environ, à savoir un petit hôpital, une gendarmerie, une école et quelques magasins plutôt bien approvisionnés, si l'on considère l'isolement de cette île.

Pour parcourir les 45 km nous séparant de l'un des plus beaux sites archéologiques de l'île, nous avons loué des 4x4, et nous sommes élancés gaiement sur les pistes tout juste carrossables de l'île pour une balade somptueuse au coeur d'une végétation luxuriante. Notre captain était aux anges, et l'avancée fut délicate tant il nous suppliait de nous arrêter devant les mangues, papayes, noix de coco, citrons, pamplemousses et bananes qui nous tendaient les bras à chaque virage ! Finalement, nous nous sommes tous retrouvés à Puaumau au Nord-Est de l'île et avons découvert le splendide site où se trouvent les plus grands tikis de toute la Polynésie Française, les tikis étant des statues de pierre. Pour terminer la journée en beauté, nous sommes allés dîner dans le très chic Pearl Lodge Hotel, avec une vue imprenable sur la baie, et des tarifs finalement tout à fait abordables.

Jeudi, après avoir fait le plein de courses, nous avons levé l'ancre en même temps que l'Ara Nui, le cargo/paquebot qui ravitaille mensuellement l'archipel. Nous avons fait escale pour la soirée au Nord de l'île, dans un mouillage aussi grandiose que peu confortable, en raison de la houle d'une part, mais de l'invasion de moucherons et punaises surtout !

Hier, la journée s'est déroulée paisiblement à la voile, et nous avons attrapé un joli Thazar d'1m40 environ, environ à mi-distance de Ua-Huka, l'occasion d'inviter nos amis à nous rejoindre pour le dîner, que nous avons pris dans la baie de Hane, le moins catastrophique des trois mouillages essayés, en termes de confort, j'entends. Car ici aux Marquises, les mouillages rivalisent de beauté, tant et si bien qu'à force, on ne sait plus où donner de la tête.

Ce matin, nous avons mouillé devant deux îlots très sauvages dans le but de réaliser sans doute la plus belle de toutes les plongées que l'on peut faire aux Marquises, tant l'endroit est sauvage. Nous ne furent pas déçus, car si le soleil s'est montré bien discret, les poissons, eux, étaient au rendez-vous, et cette balade au milieu de bancs de carangues étincelants restera sans doute bien longtemps ancrée dans nos mémoires. Coraux grandioses, poissons multicolores, couleurs féériques, ne serait-ce la surveillance discrète des requins, cela donnerait presque envie de devenir poisson ! Et pour ajouter au charme du lieu, deux magnifiques raies manta se sont invitées à la fête, nous offrant un ballet grandiose autour du bateau pendant près d'une demi-heure, pour le plus grand bonheur des plongeurs !

D'ici peu, nous lèverons l'ancre et mettrons le cap sur Nuku Hiva, principale île des Marquises, où nous passerons quelques jours avant de remettre le cap vers le Sud, et surtout vers l'Ouest, car la route est encore longue jusqu'à Tahiti. Je tenterai depuis la capitale de vous faire parvenir quelques clichés.

D'ici-là, je vous souhaite à tous un excellent weekend et vous dis à bientôt !

Pensées Marquisiennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise