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jeudi 24 décembre 2009

Bien arrivés à Ushuaïa !


Bonjour à tous !

Juste quelques mots pour vous annoncer que nous sommes arrivés ce matin à 7 heures à Ushuaïa, et que nous fêterons donc Noël ce soir, à quai, avec nos amis du grand Sud. Nous sommes donc à la fois épuisés, mais ravis d'être là, et la fête devrait battre son plein !
Merci à tous de nous avoir suivis jusqu'ici, et je reviens très vite vers vous pour un récit plus complet, et quelques photos of course !
Il ne me reste donc plus qu'à vous souhaiter à tous, un... JOYEUX NOEL !!!!

A très bientôt !

Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 22 décembre 2009

Dernière journée avant de revoir la terre !


Mardi 22 décembre 2009

Position : 53°01'S
65°22'W

Cap : 170°

Vitesse : 8,4 kn

Garde-robe : GV 2 Ris, Trinquette

Distance jusque Lemaire : 90 milles

Bonjour !

Ca sent la fin pour nous à bord de Paradise, et les milles défilent rapidement depuis maintenant deux jours, avec des vents d'Ouest-Nord-Ouest soutenus. C'est donc pour ce soir qu'est prévue la traversée du Détroit de Lemaire, réputé dans le monde des marins comme étant l'un des plus dangereux.

En fait, cet étroit goulet de 16 milles qui sépare l'Ile des Etats de la Terre de Feu peut se montrer particulièrement délicat dans la mesure où il est le lieu de rencontre entre un courant portant au Nord, et un courant portant à l'Est, ce qui, ajouté à une remontée des fonds et un relief chaotique, donne naissance à de violents courants pouvant atteindre les 8kn, ainsi qu'à des vagues pouvant dépasser les 10 mètres.

Inutile de préciser donc qu'on n'aborde pas ledit détroit à la légère, et qu'on fait donc en sorte de se présenter avec des conditions favorables, soit de préférence par vent faible, et au juste timing par rapport à la marée !

Ce sera le dernier passage à niveau de cette navigation, qui sera ensuite théoriquement plus aisée, à l'abri des hautes montagnes de la Terre de Feu... On peut dire en tout cas que jusqu'ici, nous avons plutôt été vernis au niveau météo. N'eussent été les températures un peu fraîches, on aurait presque pu conserver notre bronzage brésilien vu le soleil
qu'on a eu tout du long... mais les bonnets et autres cache-cols ont en tout cas eu raison du mien !

Je vous laisse donc à vos occupations, les nôtres se tournant dorénavant sur le choix d'une éventuelle escale avant Ushuaïa... et surtout, sur le lieu où nous passerons le réveillon ! D'ici là, je souhaite à tous une excellente journée !

Salutations australes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 21 décembre 2009

Le Sud nous gâte !


Dimanche 20 décembre 2009

Position : 48°02' S
63°02' W

Cap : 215°

Vitesse : 5 knt

Garde-robe : GV 1 ris, Foc

Distance jusqu'au détroit de Lemaire : 400 milles

Bonjour !

Nous sommes quasiment sortis des légendaires quarantièmes, et pour ainsi dire à la porte des cinquantièmes hurlants, et si on pouvait vous envoyer des images de l'extérieur, je suis sûre que vous ne nous croiriez pas !

En effet, la météo est pour le moins douce, et c'est sous un soleil de plomb, une mer d'huile et des vents faibles que nous glissons paisiblement vers le sud, depuis le départ d'Uruguay pour ainsi dire. On n'aurait pas eu le vilain coup de vent d'il y a deux jours, on en viendrait presque à se demander si on est bien là où on pense être !

Tout cela n'est finalement en tout cas pas déplaisant, et notre petit rythme de vie s'installe jour après jour dans le petit cocon qu'est notre bateau. Comme toujours, Hugues parle peu, et barre beaucoup - comme il ne fait tout de même pas bien chaud, personne ne se presse de le priver de ce plaisir ! Il s'est aussi trouvé une passion assez incroyable pour une méthode d'espagnol, et au vu des heures qu'il passe en compagnie de son livre, on espère tous qu'il saura se débrouiller allègrement en arrivant à Ushuaïa. Marc quant à lui reste très proche de son PC, moi de mes bouquins, et les trois autres de leurs lecteurs de DVD, petit plaisir que je m'octroie volontiers le dimanche également !

Rien de bien palpitant donc ce week-end à bord de Paradise, si ce n'est l'échéance de l'arrivée qui se rapproche, et avec elle les envies de terriens qui renaissent... En attendant l'escale donc, et le lieu de cette dernière, je vous laisse, et vous souhaite à tous une excellente semaine !

Salutations du Grand Sud,

Juliette pour l'équipage de Paradise

samedi 19 décembre 2009

Premier coup de vent


Vendredi 18 décembre 2009

Position : 43°42' S
60°05' W

Cap : 120°

Vitesse : 3 kn

Garde-robe : GV 1 ris, Trinquette, Moteur


Bonjour !

Pour nous ici au coeur de l'Atlantique Sud, c'est comme qui dirait le calme après la tempête ! En effet, cette nuit, nous avons essuyé notre premier coup de vent sérieux depuis notre départ de St-Malo.

La journée d'hier avait déjà bien commencé, avec le vent forcissant gentiment tout au long de la journée, pour finir par s'établir à un joli 30 kn, vent arrière, et donc une tenue de circonstance pour la nuit de 3 ris et trinquette.

C'est moi qui eus l'honneur de démarrer une nuit dont je me souviendrai longtemps, et qui restera sans doute comme l'une des plus impressionnantes de ma petite carrière de marin ! C'est dur de décrire le spectacle qui s'offrait à moi tandis que je m'éfforçais de mener au mieux mon voilier volage au coeur d'un système orageux particulièrement actif, dans une mer formée, tant ce que nous avons vécu hier soir est rare.

De chaque côté, le ciel s'illuminait en permanence d'éclairs tous plus beaux les uns que les autres, donnant à ce quart un caractère surréaliste. Mais au-delà de la beauté plastique du phénomène, la sécurité du bateau commençait à devenir l'enjeu, et ma crainte de voir la foudre tomber sur notre mât gagnait d'heure en heure, à tel point que nous en vînmes à couper totalement toutes les sources d'énergie du bateau.

Finalement, ce n'est pas la foudre qui s'est abattue sur nous, mais un violent coup de vent, surgi de nulle part, qui m'a subitement poussée sur la barre et envoyé Paradise dans un surf étonnant, réveillant par sa violence toute l'équipe, qui dut immédiatement s'affairer à tomber le peu de toile qui nous restait. Pour vous donner une idée, une fois la grand-voile et la trinquette affalée, le bateau a continué à courir quelques minutes à 9 kn... sous mât seul, donc !

L'épisode nous a donc refroidis pour la nuit, et c'est sous trinquette que nous avons fini cette dernière, attendant prudemment le lever du jour pour envoyer de nouveau un peu de grand-voile. Une pléthore d'oiseaux nous ont
accueillis au lever du jour, et sous un soleil de plomb, nous avons tous savouré ce bonheur unique que nous avons d'être en mer après une nuit éprouvante...

Depuis, le vent a molli, à tel point que nous avons même démarré à l'instant le moteur, faute d'avancer décemment à la voile. Cela ne devrait pas durer, et finalement, un peu de calme après toutes ces émotions, ça ne fait pas de mal !

Je vous laisse donc, et vous dis à bientôt pour la suite de nos aventures !

Salutations musclées,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mercredi 16 décembre 2009

Aux portes des Quarantièmes Rugissants


Mercredi 16 décembre 2009

Position : 38°43' S
58°02' W

Garde-robe : GV 1ris, Foc 4 tours, Trinquette

Cap : 205°

Vitesse : 9,8 kn

Distance jusqu'à la pointe de l'Amérique du Sud : 984 milles

Bonjour !

Ca plane pour nous à bord de Paradise aujourd'hui, une jolie brise de NE nous propulsant à vive allure vers le grand Sud, ce qui n'est pas pour nous déplaire, loin s'en faut ! Les milles nous séparant de la Terre de feu défilent donc assez vite, et tout le monde se régale successivement à la barre, d'autant que pour l'instant, le vent est livré avec un beau ciel bleu et un grand soleil ! Mer tout juste creusée avec une houle de 2 mètres environ, et un bon petit vent de 25 noeuds, au large... que du bonheur ! Paradise ondule joyeusement au gré des vagues à la recherche de celle qui arrivera à l'entraîner au surf, et il semblerait donc que la monture comme ses passagers savourent avec autant de bonheur cette belle journée de mer.

L'objectif pour l'instant est donc de profiter de cette aubaine météo pour glisser un maximum dans le Sud, et gagner du terrain tant que les vents ne sont pas contraires... ce qui devrait être le cas cette semaine si l'on en croit la météo reçue. Et si cette stratégie s'avère payante, on peut donc imaginer fêter Noël soit dans les parages de l'île des Etats, soit à Puerto Williams, option qui nous conviendrait bien, puisqu'elle permettrait dans le même temps de retrouver tous nos amis là-bas !

En bons marins que nous sommes, nous ne crions donc pas victoire trop tôt, mais savourons allègrement cette agréable phase de la navigation, tout en essayant de nous reposer un maximum au cas où les conditions deviendraient plus dures, ce qui, dans les quarantièmes, arrive parfois plus vite que prévu !
Tant que le bateau est relativement stable, j'essaie à la cuisine de sustenter au mieux mes 5 garçons... ce soir, sauté de porc au gingembre et au miel... si avec ça ils ne sont pas bons à la barre, je rends mon tablier !

Prochaines nouvelles donc dans deux jours, avec j'espère, quelques récits salés à vous rapporter !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 15 décembre 2009

A bon port !


Samedi 12 décembre 2009

Position : 34°57'S
54°57'W

A quai à Punta del Este

Bonjour !

Nous sommes à quai depuis hier matin, après une traversée finalement plutôt rapide depuis le Brésil, et assez fatigante aussi, en raison du faible nombre d'équipiers à bord... Nous avons réussi à conjurer le sort en attrapant à la dernière minute un petit poisson... juste de quoi agrémenter la salade du jour... et surtout remonter le moral des pêcheurs qui commençaient à douter de leurs capacités !!!

Comme toujours, l'escale regorge de nouvelles surprises à découvrir, à commencer pour moi par les réjouissances administratives. Eh oui, c'est toujours la première mission du capitaine lorsque nous touchons un nouveau pays, et je vous avoue qu'en Amérique du Sud, la mission est souvent des plus délicates, pour ne pas dire carrément fastidieuse.

Enfin, j'ai réussi à m'en sortir en 24 heures, et finalement toujours dans la bonne humeur... Il faut dire que je suis tombée sur une journée spéciale, puisque tandis que je tentais d'entrer dans le pays, une bonne trentaine de voiliers de régate argentins tentaient eux de sortir... d'où une certaine pagaille et beaucoup de monde et d'attente dans les bureaux ! Cela m'a en tout cas permis de me remettre à l'espagnol, de changer d'heure deux fois dans la journée, nos amis Uruguayens et Argentins n'étant pas calés sur la même, et de me faire quelques nouveaux amis... argentins... pas très logique tout ça !

Depuis, la vie suit son court pour nous. Mes joyeux équipiers sont partis se promener, et moi j'attends mon mari tout en préparant mon bateau pour accueillir les deux nouveaux qui arrivent demain. Un nouveau cycle va démarrer. Claire et Ludo nous quittent. J'espère croiser George de nouveau lundi... ou un cousin !

Je vous souhaite à tous un excellent weekend. Je penserai à vous devant un bon morceau de viande locale ce soir !

Salutations Uruguayennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 14 décembre 2009

Nouveau départ !

A quai à Punta del Este

Bonjour !

Suite à des soucis de connexion depuis notre téléphone satellite à bord, il semble que mon dernier message envoyé samedi ne soit jamais arrivé sur le blog... désolée ! J'aurais dû le confier à George...

Nous sommes donc bien arrivés à Punta del Este, vendredi au lever du jour, après une dernière nuit étonnante, où une brise soudaine nous a cueillis à la tombée de la nuit, nous obligeant à prendre un, puis deux ris... C'était finalement un beau cadeau de départ pour Ludo, dont c'était le dernier quart de nuit à bord, et qui s'est régalé du spectacle de la mer phosphorescente, et surtout fait le plein de sensations fortes à la barre.

Pour nous autres qui restons, cela nous a donné un avant-goût de la suite des évènements, un petit entraînement aux manoeuvres de nuit, et comme pour Ludo, beaucoup de plaisir ! Claire et Ludo ont donc été remplacés par Max et Philippe, qui semblent prêts à démarrer l'aventure.

La météo semble propice au départ, avec une mise en route assez douce, et du fort vent de Nord annoncé dès mercredi, ce qui devrait nous permettre d'engranger rapidement les milles et d'être peut-être à temps dans le grand Sud pour fêter Noël à terre !

Je vous laisse donc, car il est temps pour nous de larguer les amarres. Je reviens vers vous très vite !

D'ici là, bonne semaine à tous,

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 10 décembre 2009

Le point de vue de l'Albatros


Jeudi 10 décembre 2009

Position : 34°33'S
52°46'W

Cap : 200°

Vitesse : 4

Garde Robe : GV Foc

Distance au but : 111 petits milles...

Hola !

Je m'appelle George. Je suis un Albatros à Sourcils Noirs. Ma famille est sans doute la plus étendue de toutes les familles d'Albatros, et j'avoue que je serais bien en peine de nommer tous mes cousins, le nombre de ces derniers dépassant les 600 000. Nous sommes aussi la famille la plus voyageuse, et certains de mes cousins volent même au-delà de l'hémisphère Sud, après notre grande réunion de famille annuelle dans les îles sub-antarctiques.

Je m'appelle George, et ce matin, au lever du jour, alors que je croisais non loin du Rio de la Plata, une étrange embarcation a attiré mon attention. Comme je suis un curieux petit oiseau, je suis allé voir de plus près... Enfin, je suis petit, mais costaud : je mesure tout de même 90 cm, et l'envergure de mes ailes est de 2 m 40. Le petit point blanc sur lequel je fondais est vite devenu un voilier, un beau voilier d'une vingtaine de mètres, voiles à peine gonflées par la brise légère, lignes tendues, étrave résolument tournée vers le Sud. Une jeune femme dont le visage ne m'est pas inconnu barre ce beau bateau, le visage baigné de cette lumière si douce que réservent les levers du jour sous ces latitudes. Elle semble heureuse et paisible à l'aube de cette belle journée de printemps. Je n'en mettrai pas mes ailes à couper, mais je crois qu'elle me regarde. Elle semble même fascinée par moi, par mon vol.

Je m'appelle George, et comme tout le monde, j'aime qu'on m'admire. Je me lance dans un ballet matinal pour séduire ma jeune admiratrice. Je ne ferais pas la même chose pour tous ses amis, ou au moins ceux de sa famille, ceux que nous connaissons trop bien, et qui depuis plus d'un demi-siècle, s'acharnent à détruire tout ce qui nous est bon. Oui, oui, vous avez compris, je parle des êtres humains. Eux qui ont pêché excessivement notre nourriture, eux qui dégradent nos cieux, qui mettent en péril l'équilibre même de la vie, et en vertu de quoi ? D'une supériorité hypothétique sans doute ? Mais qu'en restera-t-il de cette supériorité lorsque les réserves seront épuisées ?

Je m'appelle George, et je suis sans doute un des plus beaux oiseaux du monde. La jeune femme m'observe les larmes aux yeux. Elle sait ce que je pense. Elle connait mes problèmes, elle est déjà venue ici. Elle a comme moi la chance de se déplacer à l'aide du vent, et elle respecte cela. Les éléments lui permettent comme moi, chaque année, de découvrir de nouvelles merveilles, ce dont notre planète ne tarit point. En tout cas point si nous nous mettons tous à y faire attention.

Je m'appelle George, et je suis un Albatros. Albatros, c'est une déformation d'Alcatraz, le mot portugais pour Pélican. Alors que mon vol est un des plus beaux reflets de liberté du monde maritime, mon nom d'origine est aussi celui d'une prison trop tristement célèbre. Je passe la majeure partie de ma vie à voler. Je dompte le vent, je plane, grâce au profil excellent de mes ailes. Je vole essentiellement dans l'hémisphère Sud, et chaque année je vais me reproduire dans les îles sub-antarctiques, où je trouve ma nourriture en abondance. Car depuis quelque temps, ma subsistance ailleurs est compromise, et pourtant, je suis un excellent pêcheur !

Je m'appelle George, et j'aimerais que la jeune femme aperçue ce matin lance un message pour moi. Un message aux hommes. Un message simple : respectez votre planète, notre planète. Je m'appelle George, et j'aimerais que les générations futures aient le privilège de découvrir telles qu'elles sont aujourd'hui les terres australes et antarctiques. J'aimerais que cette jeune femme puisse continuer de vous faire découvrir des lieux magiques sans que leur beauté ne soit altérée. Je m'appelle George, je suis un Albatros, et j'ai peur, mais je crois en la vie. Et je sais qu'un jour, mon fils croisera celui de la jeune femme que je vois ce matin, et j'espère que comme moi, il trouvera cela beau.

Je m'appelle George, je suis un Albatros, et j'entame un dernier virage en piqué devant la jeune femme au beau voilier. Elle applaudit. Ses yeux pétillent. Les miens aussi. Je fais un dernier petit passage, en "rase coque", pose à peine mon aile droite sur l'eau, profil tendu, j'amorce le virage d'adieu.

Je m'appelle Juliette. Je suis un être humain. Et j'ai la chance de vivre tous les jours des moments comme celui-là.

mardi 8 décembre 2009

Des Creux et des Bosses


Position : 29°45' S
48°50' W

Garde-robe : GV 1 ris, Trinquette

Vitesse : 9 knt

Cap : 220°

Distance au but : 410 milles

Bonjour !

La vie a pris une tournure différente sur Paradise hier en fin d'après-midi, alors que nous venons de toucher un nouveau front de vent, SE, et désormais Est, qui devrait nous propulser à vive allure vers notre ligne d'arrivée à nous, Punta del Este.

Cela nous a valu une soirée mouvementée, surtout pour moi à la cuisine, car il s'agissait de ne pas rater l'anniversaire de Ludo, et donc, vent ou pas vent, il fallait bien lui faire son gâteau, en l'occurrence une tarte tatin.

Les douceurs derrière nous, c'est donc une nuit chaotique que nous avons attaquée, en mode furtif... du moins c'est le sentiment que cela donnait à la barre, sans visibilité aucune, avec notre puissant voilier qui s'exprime avec fougue sur les vagues, allongeant la foulée un peu plus à chaque nuage.

Grisant, certes, mais pas de tout repos non plus, et le calme semble revenir un peu ce matin, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Alors, il ne nous reste plus qu'à recharger les batteries, et dans 400 milles, c'est l'écurie !

Sur ce, je vous laisse : les conditions étant ce qu'elles sont, j'avoue que pianoter sur un ordi est une activité délicate !

Salutations houleuses,

Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 7 décembre 2009

Bye bye Brazil


Dimanche 6 décembre 2009

Position : 26°06' S
46°11' W

Cap : 200°

Vitesse : 4 knt

Garde robe : GV 1 ris, Foc

Distance jusqu'à Punta del Este : 665 milles

Bonjour !

Nous avons donc quitté la baie de Parati hier matin, toujours sous la pluie, après le faux départ annoncé de vendredi, qui nous avait emmenés dans un charmant mouillage non loin du port. Départ sonnant vraiment comme une fausse note d'ailleurs, puisque nous n'avions pas fait 100 mètres que nous prenions une bouée dans notre safran, nous retrouvant coincés sans autre solution que de couper la fautive... si on admet que c'est elle qui s'est jetée dans le safran et pas nous dans elle, cela s'entend !

Le temps s'est dégagé à la sortie de la baie d'Ilha Grande, et nous avons profité d'une jolie brise d'Est pour décoller à vive allure, mettant le cap sur l'Uruguay, à 900 milles de notre étrave... à la vitesse sympathique de 8,5kn. En revanche, la mer était toujours bien formée du passage de la dépression des jours précédents, et les estomacs de certains ont été vivement malmenés !

Après une nuit assez rapide, ce dimanche nous paraît bien lent depuis que le soleil a pointé le bout de son nez. Il a même fallu mettre en route mon ami le moteur pour continuer à faire avancer mon beau bateau vers notre terre promise... mais cela n'a duré que deux heures !

Depuis, nous alternons des périodes de relative rapidité autour de 7 knt, et des vitesses plus lentes autour de 4... Oh, et puis après tout, zut, c'est dimanche ! Un dimanche bien calme ma foi, il faut dire qu'à cinq (pour ne pas dire quatre depuis le départ), finalement, entre barre et sieste, la marge n'est pas bien grande, ce qui fait qu'on n'a pas vraiment
le temps de partir dans de grandes discussions, ou du moins ne le prend-on pas !

Alors voilà, la vie suit son cours à bord de Paradise. Les estomacs se remettent, le filet de boeuf décongelé hier est excellent, et j'espère que l'absence de mon mari ne nous empêchera pas de pêcher nous aussi de beaux poissons... on essaie en tout cas !

Sur ces belles paroles, je vous souhaite à tous une excellente soirée, en espérant qu'elle soit aussi douce que la nuit qui s'annonce pour nous !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

vendredi 4 décembre 2009

Départ sous la pluie...

Vendredi 4 décembre 2009

Toujours à quai à Parati, plus pour très longtemps...

Bonjour,

Nous avons dû prolonger notre séjour à Parati d'une journée suite à un fâcheux incident... le plein de gasoil ayant en fait été fait à l'essence. Au lieu de partir hier donc, nous avons ouvert les cuves à gasoil afin de les vidanger... un vrai bonheur !

Voyons le côté positif de l'histoire, les cuves sont bien nettoyées, et nos peaux douces et luisantes, parfumées aux huiles dont on ne doute pas qu'elles soient essentielles ! Et de toute façon, il n'y avait pas beaucoup de vent hier !

C'est donc aujourd'hui le grand départ pour l'Uruguay, ou presque en tout cas... Je pense que nous allons faire un faux départ, trouver un joli mouillage tout près d'ici, et attendre que la pluie diluvienne qui s'abat sur nous cesse avant de s'élancer pour un petit sprint de près de 1000 milles jusqu'à Punta del Este. D'ailleurs plus que le soleil, ce sont des vents favorables que nous attendons, car aujourd'hui, il semble être exactement en face de nous !

Prochaines news donc depuis le large ! D'ici-là, je vous souhaite un excellent weekend à tous !

Salutations brésiliennes,

Juliette pour l'equipage de Paradise

mardi 1 décembre 2009

Le filet mignon du Brésil...

Mardi 1er décembre 2009

Bonjour,

Nous sommes à Parati, le ''filet mignon'' du Bresil, dixit notre guide nautique... et en effet, on peut dire que la région est extraordinaire, on en mangerait ! Depuis notre départ de Rio en effet, nous nous sommes régalés, autant à Ilha Grande qu'à Bracui, Punta das Ubas où nous ont reçus nos amis Français...

On ne sait plus où donner de la tête tellement le coin regorge de mouillages paradisiaques, de petites îles isolées à la végétation luxuriante. Entre balades dans la jungle et baignades autour de plages toutes plus séduisantes les unes que les autres, on peut dire que nous ne sommes pas malheureux depuis quelques jours.

Parati, c'est enfin le lieu où Arnaud nous quitte... ce soir, pour rentrer à Paris au Salon Nautique. Ce sera donc à 5 que nous allons devoir rallier Punta Del Este en Uruguay, soit un équipage assez réduit pour un bateau de cette taille.

On compte donc se reposer tranquillement ici tous les 5 avant de nous élancer, jeudi ou vendredi, selon la météo. D'ici-là, si la connexion le permet, je tenterai de vous envoyer plus de photos !

En attendant, je vous souhaite une excellente soirée à tous!

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise