videos

jeudi 24 décembre 2009

Bien arrivés à Ushuaïa !


Bonjour à tous !

Juste quelques mots pour vous annoncer que nous sommes arrivés ce matin à 7 heures à Ushuaïa, et que nous fêterons donc Noël ce soir, à quai, avec nos amis du grand Sud. Nous sommes donc à la fois épuisés, mais ravis d'être là, et la fête devrait battre son plein !
Merci à tous de nous avoir suivis jusqu'ici, et je reviens très vite vers vous pour un récit plus complet, et quelques photos of course !
Il ne me reste donc plus qu'à vous souhaiter à tous, un... JOYEUX NOEL !!!!

A très bientôt !

Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 22 décembre 2009

Dernière journée avant de revoir la terre !


Mardi 22 décembre 2009

Position : 53°01'S
65°22'W

Cap : 170°

Vitesse : 8,4 kn

Garde-robe : GV 2 Ris, Trinquette

Distance jusque Lemaire : 90 milles

Bonjour !

Ca sent la fin pour nous à bord de Paradise, et les milles défilent rapidement depuis maintenant deux jours, avec des vents d'Ouest-Nord-Ouest soutenus. C'est donc pour ce soir qu'est prévue la traversée du Détroit de Lemaire, réputé dans le monde des marins comme étant l'un des plus dangereux.

En fait, cet étroit goulet de 16 milles qui sépare l'Ile des Etats de la Terre de Feu peut se montrer particulièrement délicat dans la mesure où il est le lieu de rencontre entre un courant portant au Nord, et un courant portant à l'Est, ce qui, ajouté à une remontée des fonds et un relief chaotique, donne naissance à de violents courants pouvant atteindre les 8kn, ainsi qu'à des vagues pouvant dépasser les 10 mètres.

Inutile de préciser donc qu'on n'aborde pas ledit détroit à la légère, et qu'on fait donc en sorte de se présenter avec des conditions favorables, soit de préférence par vent faible, et au juste timing par rapport à la marée !

Ce sera le dernier passage à niveau de cette navigation, qui sera ensuite théoriquement plus aisée, à l'abri des hautes montagnes de la Terre de Feu... On peut dire en tout cas que jusqu'ici, nous avons plutôt été vernis au niveau météo. N'eussent été les températures un peu fraîches, on aurait presque pu conserver notre bronzage brésilien vu le soleil
qu'on a eu tout du long... mais les bonnets et autres cache-cols ont en tout cas eu raison du mien !

Je vous laisse donc à vos occupations, les nôtres se tournant dorénavant sur le choix d'une éventuelle escale avant Ushuaïa... et surtout, sur le lieu où nous passerons le réveillon ! D'ici là, je souhaite à tous une excellente journée !

Salutations australes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 21 décembre 2009

Le Sud nous gâte !


Dimanche 20 décembre 2009

Position : 48°02' S
63°02' W

Cap : 215°

Vitesse : 5 knt

Garde-robe : GV 1 ris, Foc

Distance jusqu'au détroit de Lemaire : 400 milles

Bonjour !

Nous sommes quasiment sortis des légendaires quarantièmes, et pour ainsi dire à la porte des cinquantièmes hurlants, et si on pouvait vous envoyer des images de l'extérieur, je suis sûre que vous ne nous croiriez pas !

En effet, la météo est pour le moins douce, et c'est sous un soleil de plomb, une mer d'huile et des vents faibles que nous glissons paisiblement vers le sud, depuis le départ d'Uruguay pour ainsi dire. On n'aurait pas eu le vilain coup de vent d'il y a deux jours, on en viendrait presque à se demander si on est bien là où on pense être !

Tout cela n'est finalement en tout cas pas déplaisant, et notre petit rythme de vie s'installe jour après jour dans le petit cocon qu'est notre bateau. Comme toujours, Hugues parle peu, et barre beaucoup - comme il ne fait tout de même pas bien chaud, personne ne se presse de le priver de ce plaisir ! Il s'est aussi trouvé une passion assez incroyable pour une méthode d'espagnol, et au vu des heures qu'il passe en compagnie de son livre, on espère tous qu'il saura se débrouiller allègrement en arrivant à Ushuaïa. Marc quant à lui reste très proche de son PC, moi de mes bouquins, et les trois autres de leurs lecteurs de DVD, petit plaisir que je m'octroie volontiers le dimanche également !

Rien de bien palpitant donc ce week-end à bord de Paradise, si ce n'est l'échéance de l'arrivée qui se rapproche, et avec elle les envies de terriens qui renaissent... En attendant l'escale donc, et le lieu de cette dernière, je vous laisse, et vous souhaite à tous une excellente semaine !

Salutations du Grand Sud,

Juliette pour l'équipage de Paradise

samedi 19 décembre 2009

Premier coup de vent


Vendredi 18 décembre 2009

Position : 43°42' S
60°05' W

Cap : 120°

Vitesse : 3 kn

Garde-robe : GV 1 ris, Trinquette, Moteur


Bonjour !

Pour nous ici au coeur de l'Atlantique Sud, c'est comme qui dirait le calme après la tempête ! En effet, cette nuit, nous avons essuyé notre premier coup de vent sérieux depuis notre départ de St-Malo.

La journée d'hier avait déjà bien commencé, avec le vent forcissant gentiment tout au long de la journée, pour finir par s'établir à un joli 30 kn, vent arrière, et donc une tenue de circonstance pour la nuit de 3 ris et trinquette.

C'est moi qui eus l'honneur de démarrer une nuit dont je me souviendrai longtemps, et qui restera sans doute comme l'une des plus impressionnantes de ma petite carrière de marin ! C'est dur de décrire le spectacle qui s'offrait à moi tandis que je m'éfforçais de mener au mieux mon voilier volage au coeur d'un système orageux particulièrement actif, dans une mer formée, tant ce que nous avons vécu hier soir est rare.

De chaque côté, le ciel s'illuminait en permanence d'éclairs tous plus beaux les uns que les autres, donnant à ce quart un caractère surréaliste. Mais au-delà de la beauté plastique du phénomène, la sécurité du bateau commençait à devenir l'enjeu, et ma crainte de voir la foudre tomber sur notre mât gagnait d'heure en heure, à tel point que nous en vînmes à couper totalement toutes les sources d'énergie du bateau.

Finalement, ce n'est pas la foudre qui s'est abattue sur nous, mais un violent coup de vent, surgi de nulle part, qui m'a subitement poussée sur la barre et envoyé Paradise dans un surf étonnant, réveillant par sa violence toute l'équipe, qui dut immédiatement s'affairer à tomber le peu de toile qui nous restait. Pour vous donner une idée, une fois la grand-voile et la trinquette affalée, le bateau a continué à courir quelques minutes à 9 kn... sous mât seul, donc !

L'épisode nous a donc refroidis pour la nuit, et c'est sous trinquette que nous avons fini cette dernière, attendant prudemment le lever du jour pour envoyer de nouveau un peu de grand-voile. Une pléthore d'oiseaux nous ont
accueillis au lever du jour, et sous un soleil de plomb, nous avons tous savouré ce bonheur unique que nous avons d'être en mer après une nuit éprouvante...

Depuis, le vent a molli, à tel point que nous avons même démarré à l'instant le moteur, faute d'avancer décemment à la voile. Cela ne devrait pas durer, et finalement, un peu de calme après toutes ces émotions, ça ne fait pas de mal !

Je vous laisse donc, et vous dis à bientôt pour la suite de nos aventures !

Salutations musclées,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mercredi 16 décembre 2009

Aux portes des Quarantièmes Rugissants


Mercredi 16 décembre 2009

Position : 38°43' S
58°02' W

Garde-robe : GV 1ris, Foc 4 tours, Trinquette

Cap : 205°

Vitesse : 9,8 kn

Distance jusqu'à la pointe de l'Amérique du Sud : 984 milles

Bonjour !

Ca plane pour nous à bord de Paradise aujourd'hui, une jolie brise de NE nous propulsant à vive allure vers le grand Sud, ce qui n'est pas pour nous déplaire, loin s'en faut ! Les milles nous séparant de la Terre de feu défilent donc assez vite, et tout le monde se régale successivement à la barre, d'autant que pour l'instant, le vent est livré avec un beau ciel bleu et un grand soleil ! Mer tout juste creusée avec une houle de 2 mètres environ, et un bon petit vent de 25 noeuds, au large... que du bonheur ! Paradise ondule joyeusement au gré des vagues à la recherche de celle qui arrivera à l'entraîner au surf, et il semblerait donc que la monture comme ses passagers savourent avec autant de bonheur cette belle journée de mer.

L'objectif pour l'instant est donc de profiter de cette aubaine météo pour glisser un maximum dans le Sud, et gagner du terrain tant que les vents ne sont pas contraires... ce qui devrait être le cas cette semaine si l'on en croit la météo reçue. Et si cette stratégie s'avère payante, on peut donc imaginer fêter Noël soit dans les parages de l'île des Etats, soit à Puerto Williams, option qui nous conviendrait bien, puisqu'elle permettrait dans le même temps de retrouver tous nos amis là-bas !

En bons marins que nous sommes, nous ne crions donc pas victoire trop tôt, mais savourons allègrement cette agréable phase de la navigation, tout en essayant de nous reposer un maximum au cas où les conditions deviendraient plus dures, ce qui, dans les quarantièmes, arrive parfois plus vite que prévu !
Tant que le bateau est relativement stable, j'essaie à la cuisine de sustenter au mieux mes 5 garçons... ce soir, sauté de porc au gingembre et au miel... si avec ça ils ne sont pas bons à la barre, je rends mon tablier !

Prochaines nouvelles donc dans deux jours, avec j'espère, quelques récits salés à vous rapporter !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 15 décembre 2009

A bon port !


Samedi 12 décembre 2009

Position : 34°57'S
54°57'W

A quai à Punta del Este

Bonjour !

Nous sommes à quai depuis hier matin, après une traversée finalement plutôt rapide depuis le Brésil, et assez fatigante aussi, en raison du faible nombre d'équipiers à bord... Nous avons réussi à conjurer le sort en attrapant à la dernière minute un petit poisson... juste de quoi agrémenter la salade du jour... et surtout remonter le moral des pêcheurs qui commençaient à douter de leurs capacités !!!

Comme toujours, l'escale regorge de nouvelles surprises à découvrir, à commencer pour moi par les réjouissances administratives. Eh oui, c'est toujours la première mission du capitaine lorsque nous touchons un nouveau pays, et je vous avoue qu'en Amérique du Sud, la mission est souvent des plus délicates, pour ne pas dire carrément fastidieuse.

Enfin, j'ai réussi à m'en sortir en 24 heures, et finalement toujours dans la bonne humeur... Il faut dire que je suis tombée sur une journée spéciale, puisque tandis que je tentais d'entrer dans le pays, une bonne trentaine de voiliers de régate argentins tentaient eux de sortir... d'où une certaine pagaille et beaucoup de monde et d'attente dans les bureaux ! Cela m'a en tout cas permis de me remettre à l'espagnol, de changer d'heure deux fois dans la journée, nos amis Uruguayens et Argentins n'étant pas calés sur la même, et de me faire quelques nouveaux amis... argentins... pas très logique tout ça !

Depuis, la vie suit son court pour nous. Mes joyeux équipiers sont partis se promener, et moi j'attends mon mari tout en préparant mon bateau pour accueillir les deux nouveaux qui arrivent demain. Un nouveau cycle va démarrer. Claire et Ludo nous quittent. J'espère croiser George de nouveau lundi... ou un cousin !

Je vous souhaite à tous un excellent weekend. Je penserai à vous devant un bon morceau de viande locale ce soir !

Salutations Uruguayennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 14 décembre 2009

Nouveau départ !

A quai à Punta del Este

Bonjour !

Suite à des soucis de connexion depuis notre téléphone satellite à bord, il semble que mon dernier message envoyé samedi ne soit jamais arrivé sur le blog... désolée ! J'aurais dû le confier à George...

Nous sommes donc bien arrivés à Punta del Este, vendredi au lever du jour, après une dernière nuit étonnante, où une brise soudaine nous a cueillis à la tombée de la nuit, nous obligeant à prendre un, puis deux ris... C'était finalement un beau cadeau de départ pour Ludo, dont c'était le dernier quart de nuit à bord, et qui s'est régalé du spectacle de la mer phosphorescente, et surtout fait le plein de sensations fortes à la barre.

Pour nous autres qui restons, cela nous a donné un avant-goût de la suite des évènements, un petit entraînement aux manoeuvres de nuit, et comme pour Ludo, beaucoup de plaisir ! Claire et Ludo ont donc été remplacés par Max et Philippe, qui semblent prêts à démarrer l'aventure.

La météo semble propice au départ, avec une mise en route assez douce, et du fort vent de Nord annoncé dès mercredi, ce qui devrait nous permettre d'engranger rapidement les milles et d'être peut-être à temps dans le grand Sud pour fêter Noël à terre !

Je vous laisse donc, car il est temps pour nous de larguer les amarres. Je reviens vers vous très vite !

D'ici là, bonne semaine à tous,

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 10 décembre 2009

Le point de vue de l'Albatros


Jeudi 10 décembre 2009

Position : 34°33'S
52°46'W

Cap : 200°

Vitesse : 4

Garde Robe : GV Foc

Distance au but : 111 petits milles...

Hola !

Je m'appelle George. Je suis un Albatros à Sourcils Noirs. Ma famille est sans doute la plus étendue de toutes les familles d'Albatros, et j'avoue que je serais bien en peine de nommer tous mes cousins, le nombre de ces derniers dépassant les 600 000. Nous sommes aussi la famille la plus voyageuse, et certains de mes cousins volent même au-delà de l'hémisphère Sud, après notre grande réunion de famille annuelle dans les îles sub-antarctiques.

Je m'appelle George, et ce matin, au lever du jour, alors que je croisais non loin du Rio de la Plata, une étrange embarcation a attiré mon attention. Comme je suis un curieux petit oiseau, je suis allé voir de plus près... Enfin, je suis petit, mais costaud : je mesure tout de même 90 cm, et l'envergure de mes ailes est de 2 m 40. Le petit point blanc sur lequel je fondais est vite devenu un voilier, un beau voilier d'une vingtaine de mètres, voiles à peine gonflées par la brise légère, lignes tendues, étrave résolument tournée vers le Sud. Une jeune femme dont le visage ne m'est pas inconnu barre ce beau bateau, le visage baigné de cette lumière si douce que réservent les levers du jour sous ces latitudes. Elle semble heureuse et paisible à l'aube de cette belle journée de printemps. Je n'en mettrai pas mes ailes à couper, mais je crois qu'elle me regarde. Elle semble même fascinée par moi, par mon vol.

Je m'appelle George, et comme tout le monde, j'aime qu'on m'admire. Je me lance dans un ballet matinal pour séduire ma jeune admiratrice. Je ne ferais pas la même chose pour tous ses amis, ou au moins ceux de sa famille, ceux que nous connaissons trop bien, et qui depuis plus d'un demi-siècle, s'acharnent à détruire tout ce qui nous est bon. Oui, oui, vous avez compris, je parle des êtres humains. Eux qui ont pêché excessivement notre nourriture, eux qui dégradent nos cieux, qui mettent en péril l'équilibre même de la vie, et en vertu de quoi ? D'une supériorité hypothétique sans doute ? Mais qu'en restera-t-il de cette supériorité lorsque les réserves seront épuisées ?

Je m'appelle George, et je suis sans doute un des plus beaux oiseaux du monde. La jeune femme m'observe les larmes aux yeux. Elle sait ce que je pense. Elle connait mes problèmes, elle est déjà venue ici. Elle a comme moi la chance de se déplacer à l'aide du vent, et elle respecte cela. Les éléments lui permettent comme moi, chaque année, de découvrir de nouvelles merveilles, ce dont notre planète ne tarit point. En tout cas point si nous nous mettons tous à y faire attention.

Je m'appelle George, et je suis un Albatros. Albatros, c'est une déformation d'Alcatraz, le mot portugais pour Pélican. Alors que mon vol est un des plus beaux reflets de liberté du monde maritime, mon nom d'origine est aussi celui d'une prison trop tristement célèbre. Je passe la majeure partie de ma vie à voler. Je dompte le vent, je plane, grâce au profil excellent de mes ailes. Je vole essentiellement dans l'hémisphère Sud, et chaque année je vais me reproduire dans les îles sub-antarctiques, où je trouve ma nourriture en abondance. Car depuis quelque temps, ma subsistance ailleurs est compromise, et pourtant, je suis un excellent pêcheur !

Je m'appelle George, et j'aimerais que la jeune femme aperçue ce matin lance un message pour moi. Un message aux hommes. Un message simple : respectez votre planète, notre planète. Je m'appelle George, et j'aimerais que les générations futures aient le privilège de découvrir telles qu'elles sont aujourd'hui les terres australes et antarctiques. J'aimerais que cette jeune femme puisse continuer de vous faire découvrir des lieux magiques sans que leur beauté ne soit altérée. Je m'appelle George, je suis un Albatros, et j'ai peur, mais je crois en la vie. Et je sais qu'un jour, mon fils croisera celui de la jeune femme que je vois ce matin, et j'espère que comme moi, il trouvera cela beau.

Je m'appelle George, je suis un Albatros, et j'entame un dernier virage en piqué devant la jeune femme au beau voilier. Elle applaudit. Ses yeux pétillent. Les miens aussi. Je fais un dernier petit passage, en "rase coque", pose à peine mon aile droite sur l'eau, profil tendu, j'amorce le virage d'adieu.

Je m'appelle Juliette. Je suis un être humain. Et j'ai la chance de vivre tous les jours des moments comme celui-là.

mardi 8 décembre 2009

Des Creux et des Bosses


Position : 29°45' S
48°50' W

Garde-robe : GV 1 ris, Trinquette

Vitesse : 9 knt

Cap : 220°

Distance au but : 410 milles

Bonjour !

La vie a pris une tournure différente sur Paradise hier en fin d'après-midi, alors que nous venons de toucher un nouveau front de vent, SE, et désormais Est, qui devrait nous propulser à vive allure vers notre ligne d'arrivée à nous, Punta del Este.

Cela nous a valu une soirée mouvementée, surtout pour moi à la cuisine, car il s'agissait de ne pas rater l'anniversaire de Ludo, et donc, vent ou pas vent, il fallait bien lui faire son gâteau, en l'occurrence une tarte tatin.

Les douceurs derrière nous, c'est donc une nuit chaotique que nous avons attaquée, en mode furtif... du moins c'est le sentiment que cela donnait à la barre, sans visibilité aucune, avec notre puissant voilier qui s'exprime avec fougue sur les vagues, allongeant la foulée un peu plus à chaque nuage.

Grisant, certes, mais pas de tout repos non plus, et le calme semble revenir un peu ce matin, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Alors, il ne nous reste plus qu'à recharger les batteries, et dans 400 milles, c'est l'écurie !

Sur ce, je vous laisse : les conditions étant ce qu'elles sont, j'avoue que pianoter sur un ordi est une activité délicate !

Salutations houleuses,

Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 7 décembre 2009

Bye bye Brazil


Dimanche 6 décembre 2009

Position : 26°06' S
46°11' W

Cap : 200°

Vitesse : 4 knt

Garde robe : GV 1 ris, Foc

Distance jusqu'à Punta del Este : 665 milles

Bonjour !

Nous avons donc quitté la baie de Parati hier matin, toujours sous la pluie, après le faux départ annoncé de vendredi, qui nous avait emmenés dans un charmant mouillage non loin du port. Départ sonnant vraiment comme une fausse note d'ailleurs, puisque nous n'avions pas fait 100 mètres que nous prenions une bouée dans notre safran, nous retrouvant coincés sans autre solution que de couper la fautive... si on admet que c'est elle qui s'est jetée dans le safran et pas nous dans elle, cela s'entend !

Le temps s'est dégagé à la sortie de la baie d'Ilha Grande, et nous avons profité d'une jolie brise d'Est pour décoller à vive allure, mettant le cap sur l'Uruguay, à 900 milles de notre étrave... à la vitesse sympathique de 8,5kn. En revanche, la mer était toujours bien formée du passage de la dépression des jours précédents, et les estomacs de certains ont été vivement malmenés !

Après une nuit assez rapide, ce dimanche nous paraît bien lent depuis que le soleil a pointé le bout de son nez. Il a même fallu mettre en route mon ami le moteur pour continuer à faire avancer mon beau bateau vers notre terre promise... mais cela n'a duré que deux heures !

Depuis, nous alternons des périodes de relative rapidité autour de 7 knt, et des vitesses plus lentes autour de 4... Oh, et puis après tout, zut, c'est dimanche ! Un dimanche bien calme ma foi, il faut dire qu'à cinq (pour ne pas dire quatre depuis le départ), finalement, entre barre et sieste, la marge n'est pas bien grande, ce qui fait qu'on n'a pas vraiment
le temps de partir dans de grandes discussions, ou du moins ne le prend-on pas !

Alors voilà, la vie suit son cours à bord de Paradise. Les estomacs se remettent, le filet de boeuf décongelé hier est excellent, et j'espère que l'absence de mon mari ne nous empêchera pas de pêcher nous aussi de beaux poissons... on essaie en tout cas !

Sur ces belles paroles, je vous souhaite à tous une excellente soirée, en espérant qu'elle soit aussi douce que la nuit qui s'annonce pour nous !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

vendredi 4 décembre 2009

Départ sous la pluie...

Vendredi 4 décembre 2009

Toujours à quai à Parati, plus pour très longtemps...

Bonjour,

Nous avons dû prolonger notre séjour à Parati d'une journée suite à un fâcheux incident... le plein de gasoil ayant en fait été fait à l'essence. Au lieu de partir hier donc, nous avons ouvert les cuves à gasoil afin de les vidanger... un vrai bonheur !

Voyons le côté positif de l'histoire, les cuves sont bien nettoyées, et nos peaux douces et luisantes, parfumées aux huiles dont on ne doute pas qu'elles soient essentielles ! Et de toute façon, il n'y avait pas beaucoup de vent hier !

C'est donc aujourd'hui le grand départ pour l'Uruguay, ou presque en tout cas... Je pense que nous allons faire un faux départ, trouver un joli mouillage tout près d'ici, et attendre que la pluie diluvienne qui s'abat sur nous cesse avant de s'élancer pour un petit sprint de près de 1000 milles jusqu'à Punta del Este. D'ailleurs plus que le soleil, ce sont des vents favorables que nous attendons, car aujourd'hui, il semble être exactement en face de nous !

Prochaines news donc depuis le large ! D'ici-là, je vous souhaite un excellent weekend à tous !

Salutations brésiliennes,

Juliette pour l'equipage de Paradise

mardi 1 décembre 2009

Le filet mignon du Brésil...

Mardi 1er décembre 2009

Bonjour,

Nous sommes à Parati, le ''filet mignon'' du Bresil, dixit notre guide nautique... et en effet, on peut dire que la région est extraordinaire, on en mangerait ! Depuis notre départ de Rio en effet, nous nous sommes régalés, autant à Ilha Grande qu'à Bracui, Punta das Ubas où nous ont reçus nos amis Français...

On ne sait plus où donner de la tête tellement le coin regorge de mouillages paradisiaques, de petites îles isolées à la végétation luxuriante. Entre balades dans la jungle et baignades autour de plages toutes plus séduisantes les unes que les autres, on peut dire que nous ne sommes pas malheureux depuis quelques jours.

Parati, c'est enfin le lieu où Arnaud nous quitte... ce soir, pour rentrer à Paris au Salon Nautique. Ce sera donc à 5 que nous allons devoir rallier Punta Del Este en Uruguay, soit un équipage assez réduit pour un bateau de cette taille.

On compte donc se reposer tranquillement ici tous les 5 avant de nous élancer, jeudi ou vendredi, selon la météo. D'ici-là, si la connexion le permet, je tenterai de vous envoyer plus de photos !

En attendant, je vous souhaite une excellente soirée à tous!

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

vendredi 27 novembre 2009

Fin d'une longue escale technique a Rio........


Vendredi 27 novembre 2009

Bonjour !

Tout d'abord, je m'excuse de l'absence de nouvelles de ces derniers jours... que vous allez vite comprendre à la lecture de ce message.

Nous avons donc quitté Buzios comme prévu lundi matin, sous une brise de Nord-Est autour de 15-20 kn... et c'est là que les ennuis ont commencé, avec un enchaînement de mauvaises surprises techniques... Vous connaissez la loi de Murphy ??? Nous oui en tout cas !

Après une difficile remontée de mouillage, nous nous sommes attelés à l'envoi non moins délicat de notre grand-voile - dois-je préciser que cette dernière ne grimpe malheureusement toujours pas toute seule, et use beaucoup de nos forces à chaque envoi ? Mais passons donc, alors que nous donnions toutes nos forces dans cette délicate tâche, un des chariots s'est bloqué dans le rail, et échappant à notre vigilance, il en est arrivé à se briser dedans, arrachant au passage le gousset de latte sur une vingtaine de cm... arrrrrrrrgh !

Cet épisode douloureux fut rapidement suivi du non moins douloureux constat que la grand-voile ne voulait plus ni monter, ni descendre, et j'ai dû rapidement me décider à enfiler mon joli baudrier et à grimper dans le mât afin de décider madame la grand-voile à se plier à notre bonne volonté, à savoir descendre une fois pour toutes afin de constater les dégâts.

Une fois la vilaine redescendue, je constate avec effroi que pendant ce temps, ma cale de pied de mât se fait la belle... et que mon bel espar se balade un peu trop à mon goût. Et pour courroner le tout, le moteur se met à chauffer tant qu'il peut... Il y a des jours comme ça où on se demande vraiment ce qu'on a fait pour mériter ça !

Enfin, nous nous sommes donc trouvé un mouillage bien tranquille pour faire le nécessaire et renvoyer la grand-voile, puis avons remis le cap sur Rio, où nous sommes arrivés très tôt mardi matin. Et depuis... eh bien on n'a pas chômé, entamant un bon gros chantier, notamment sur le moteur, qui a été comme remis à neuf par notre mécanicien de génie Umberto... ouf !

Le bilan de cette escale est donc très positif, puisque nous avons pu faire recoudre notre grand-voile abîmée, réaliser de gros travaux sur le moteur... et sauf pour Arnaud et moi, visiter Rio !

Nous larguons les amarres ce soir direction Ilha Grande, pour un weekend de repos... je crois que nous en avons grand besoin !

D'ici les prochaines nouvelles donc, je vous souhaite un excellent weekend !

Salutations de Copacabana d'où j'écris ce mail,

Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 22 novembre 2009

Dimanche à Buzios


Dimanche 21 novembre 2009

Bonjour,

Nous nous sommes finalement arrêtés hier midi à Buzios, le Saint-Tropez Brésilien, avant de rejoindre Rio. La ville est vraiment très jolie, et le Yacht Club ma foi fort sympathique... la preuve en image ! Le lieu a aussi la curieuse spécificité de devoir sa renommée à Brigitte Bardot, dont ce serait l'un des lieux de prédilection ! Info ou intox, mystère... En tout cas, la belle surgit à tous les coins de rues, en photo, statue, etc !

Nous avons prévu de repartir en fin d'après-midi pour Rio, que nous devrions donc atteindre demain dans la matinée. Pour nous comme pour vous donc, c'est week-end ici, et le programme qui va avec : terrasse, plage, farniente... la belle vie quoi !

Je vous récris très vite depuis le bord !

Salutations de Buzios,

Juliette pour l'équipage de Paradise

vendredi 20 novembre 2009

Mettez-nous une bonne dose d'alizés bien tassés SVP, et hop, direction Rio !


Vendredi 20 novembre 2009

Position : 21°10'S
39°51'W

Cap : 220°

Vitesse : 10,4 kn

Garde robe : GV 1 ris, Foc 6 tours

Distance jusqu'à Rio : 210 milles

Bonjour !

Waouhhhhhhh... ! Pas le temps de s'ennuyer à bord de Paradise... le moins qu'on puisse dire, c'est que les jours se suivent mais ne se ressemblent pas ! En effet, depuis le début, c'est la grande loterie côté météo, avec des vents aussi instables en force qu'en direction, difficile de faire des prévisions quant aux escales ! Mais, à l'aube du week-end, le cockpit s'anime de conversations toutes tournées vers les estimations d'arrivée... la grande question étant : pourra-t-on vivre un samedi soir à Rio ???

A l'heure qu'il est, Eole nous a à la bonne, et il semblerait donc que oui, nous puissions rallier Rio demain juste avant la nuit... ce qui ma foi nous irait bien ! On profite donc d'une brise de Nord bien soutenue pour engranger les milles qui nous séparent encore de la cité légendaire.

Ambiance sportive donc, car barrer n'est pas une sinécure au portant dans la brise, et à plus forte raison sur Paradise. Les plus costauds en viennent à se masser leurs épaules ankylosées, et mes deux petites camarades de jeu ne jouent même plus, faute de muscles ! Et pour pimenter encore un peu le jeu, nous slalomons gaiement entre les plates formes pétrolières, ce qui donne un côté surréaliste à cette navigation... Ah, la nature, l'océan !

Je ne vais pas jouer les prolongations sur mon clavier, car il faut surveiller dehors... on en regretterait presque la journée plutôt calme d'hier. Il faut dire qu'en plus, hier, nous avons tout de même remonté un thon et une belle dorade coryphène... et qu'entre ces réjouissances, de nombreuses baleines nous ont offert tout au long de la journée un véritable festival. Et oui, y a des jours comme ça !

Bref, tout va bien, même très bien à bord de Paradise. Le mot de la fin ? Tout ira mieux encore demain !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise.

mercredi 18 novembre 2009

En mode post-humide


Mercredi 18 novembre 2009

Position : 17°06'S
38°31'W

Cap : 185°

Vitesse : 6,8 kn

Garde Robe : GV 1 ris, Foc

Distance jusqu'à Rio : 436 milles

Bonjour,

Il fait de nouveau beau sur Paradise, après une nuit apocalyptique, où l'on se serait cru au beau milieu de la saison des pluies plutôt qu'à l'aube de l'été austral ! Bon, j'avoue, je dramatise un peu avec ma vision d'apocalypse, car finalement, si on oublie les trombes d'eau qui nous ont arrosés copieusement toute la nuit et toute la matinée, c'est vrai que la température est toujours bien clémente, et on ne peut pas dire que le vent nous ait mis spécialement en danger, loin s'en faut, car jusqu'à peu, il brillait plutôt par son absence, ou du moins son manque de constance !

Enfin, même si nous n'avons pas exactement bravé la tempête cette nuit, on peut dire que nous avons été malmenés par un système orageux réduisant à l'état de ridicule toutes les prévisions météo prises jusqu'alors. Paradise a donc pointé le bout de son étrave à peu près vers tous les points cardinaux cette nuit, et j'avoue que lorsque tout ça s'est enfin stabilisé ce midi, nous n'étions pas peu soulagés, Arnaud et moi-même, d'en finir avec cette incertitude permanente.

Outre les aléas climatiques, l'ambiance à bord est au beau fixe. Notre piètre progression de la nuit passée va nous contraindre selon toute vraisemblance à ne pas nous arrêter comme prévu aux Abrolhos, car nous devrions y arriver tard ce soir... et maintenant que le vent est là, et dans la bonne direction, on s'est dit qu'on en profiterait bien !

Le cap est donc mis sur Rio de Janeiro, que nous devrions atteindre pour le weekend si Eole cesse ses plaisanteries nocturnes ! En attendant, on redouble d'efforts à la pêche : hier, nous avons raté une magnifique dorade coryphène, qui nous a échappé à la remontée malgré la flèche qui lui transperçait le corps ! Dommage, car vu sa taille, on aurait pu en manger pendant au moins trois jours !

Sur ce, je vous abandonne pour ce soir, et m'en vais voir si les poissons se décident à mordre à l'hameçon !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 16 novembre 2009

Départ de Salvador da Bahia


Lundi 16 Novembre 2009

A quai, à la marina de Salvador da Bahia

Bonjour,

Nous terminons présentement notre escale à Salvador, après un week-end bien reposant, et comme toujours, mis à profit pour effectuer les menus travaux indispensables à la bonne marche du bateau !

Nous avons donc remplacé les partants par Patrick, Ludovic, Claire et Maryse... qui ont ma foi l'air ravis d'être à bord, même s'ils sont comme nous un peu surpris par la férocité du soleil. Mais nous n'allons pas nous plaindre vu la météo dont nous parlent nos proches en France, on est très bien ici ! Et puis Salvador, c'est tout de même avant tout une superbe ville, à l'ambiance explosive. Le bruit des tambours n'est jamais très loin, et les couleurs explosent à chaque coin de rue là haut dans le Pelourinho, le plus ancien quartier de Bahia, où le style colonial Portugais en impose de par sa beauté !
En tout cas, notre joyeuse troupe mettra le cap dans quelques minutes sur Rio, via l'archipel des Abrolhos, où nous avons prévu une petite pause snorkeling... avant les joies de Copacabana, ça s'impose !

J'arrête ici ma brève, n'ayant point encore de détails croustillants à vous raconter ! Je vous dis donc à bientôt pour la suite de nos aventures !

Salutations Bahianaises,

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 12 novembre 2009

Dernière nuit en mer


Jeudi 12 novembre 2009

Position : 11°36'S
37°04'W

Garde robe : GV & Foc

Cap : 220°

Vitesse : 7 knt

Distance au but : 120 milles

Bonsoir,

Nous avons entamé vers 17 heures celle qui devrait être notre dernière nuit en mer... pour ce stage, rassurez vous ! En effet, nous devrions rallier Salvador demain avant la tombée de la nuit, pour peu qu'Eole ne nous modifie pas le scénario de manière impromptue d'ici là !

Même si tout s'est bien passé, je pense que nous sommes tous assez heureux d'arriver au bout de cette transat. Ce sera l'occasion de faire un peu de lessive, et de souffler un peu... en profitant du cadre grandiose qu'offre Salvador. Eh oui, vivre à 9 sur un bateau pendant trois semaines, ça fatigue tout de même un peu, même les marins aguerris que nous sommes !

La dernière étape depuis Natal s'est donc déroulée sans encombre, et fut ma foi bien agréable, l'alizé ayant mis un peu d'Est dans son Sud, nous permettant de filer à vive allure, travers au vent... que du bonheur ! Cerise sur le gâteau, nous avons pêché deux beaux poissons, un joli petit thon qui va passer à la casserole d'ici quelques instants, et un PNI : poisson non identifié... qui malgré ce problème taxonomique se révéla tout de même fort bon !

Alors voilà, une ambiance étrange baigne Paradise ce soir... pour certains, ça sent la fin du voyage, pour d'autres, un peu plus d'espace le temps du week end... et pour tous, une quantité de souvenirs de mer en commun !

Sur ces belles paroles, je rends donc l'écran pour ce soir, et file à ma cuisine jeter un sort au thon fraîchement sorti par Hugues tout à l'heure... de beau steacks bien frais attendent pour la dernière fois de ce voyage mes petits camarades de jeu. D'ici le départ de Salvador, je vous laisse donc, et tenterai d'agrandir un peu l'album photo mis en ligne mardi dernier !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise.

mardi 10 novembre 2009

Prêts à partir pour Salavdor!


Mardi 10 Novembre 2009

Toujours au mouillage à Natal !

Bonjour,

Nous sommes donc toujours à Natal, on finirait par s'y sentir bien ma foi... le mouillage dans la rivière est paisible, et il n'y a qu'à passer sous le joli pont que voici pour rejoindre l'océan, tourner à droite, et mettre les voiles pour Salavador. C'est pas le bonheur ça ?

Blague à part, la raison de notre séjour prolongé à Natal est plutôt fortuite et tout à fait indépendante de notre volonté. La réalité est qu'en arrivant au Brésil par la mer, comme pour toute entrée dans un pays étranger me direz-vous, il faut passer un certain nombre de contrôles. A l'aéroport, cela va relativement vite... mais lorsqu'on arrive par la mer, c'est à nous d'aller écumer les différents bureaux afin d'y glaner les précieux sésames nous autorisant officiellement à venir découvrir ce beau pays qu'est le Brésil.

Et... au Brésil, comme souvent dans les pays au climat tropical, rien ne va vite. Comme partout, de surcroît, les administrations sont fermées le week-end. Notre projet était dons de faire les papiers d'entrée au Brésil hier, mais la police des frontières n'a pas voulu nous accueillir avant 15 heures, a ensuite étudié notre cas de très près, pour nous lâcher vers 16h15. Il ne nous restait donc plus que trois quarts d'heure pour obtenir les 3 derniers papiers, chacun se trouvant dans un bureau différent... Malgré notre immense talent (;-)), nous avons évidemment échoué, et il nous restait donc un dernier bureau à voir ce matin avant d'avoir le droit de partir pour de bon !

Du coup, nous avons pu profiter un peu plus de la douce ambiance qui baigne le Iate Club de Natal, faire un petit plein de courses... et aller dîner à l'extérieur dans un excellent restaurant de viande ! Le départ est donc imminent désormais, et l'objectif sera d'aller le plus vite possible vers Bahia, afin de ne pas trop faire attendre celles et ceux qui nous y attendent, et que nous serons bien heureux de retrouver !

Difficile de vous donner une estimation d'arrivée avant d'être partis, en revanche, il semble que nous aurons du mal à y être avant vendredi soir... affaire à suivre ! Je reviens vers vous jeudi pour plus de nouvelles !

Salutations Brésiliennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 8 novembre 2009

Au mouillage à Natal

Bonjour !

Nous sommes donc bien arrivés hier après-midi à Natal, escale bien méritée après ces quelques 2000 milles que nous venons d'avaler ! Hier soir, c'était donc pour nous un grand bonheur de boire une bière bien fraîche, puis l'inévitable Caïpirinha accompagnée de quelques amuses-bouches locaux, le tout devant un joli coucher de soleil, et sans gite s'il vous plait !

Aujourd'hui dimanche, la plupart des équipiers ont quitté le bord pour une virée à la plage. Les plus téméraires, Marco et François, sont restés avec nous pour s'attaquer aux corvées du jour : nettoyage des cuves à eaux grises, nettoyage du frio, fonds, toilettes, et enfin, une petite session de bricolage dans le mât, notre rail de guindant de GV s'étant légèrement décollé... décidément, ça devient une habitude chez lui !

Le décalage horaire et la fatigue aidant, nous nous sommes couchés à 20h hier soir... et donc levés à 6h ce matin ! Du coup, on a du temps devant nous pour bricoler ce matin... on en aurait presque trop ! Bon, je suppose que la sieste sera de mise... il n'est même pas 11h ici, et déjà il fait chaud. Et ce soir, nous fêtons l'anniversaire de Michel, alors il faut être en forme !

Voilà, je vais donc vous laisser avant que le devoir ne me rappelle... étant le singe du bord, c'est souvent à moi que revient la chance de monter dans le mât. Sauf qu'aujourd'hui, comme souvent d'ailleurs quand on touche à la mécanique, les hommes semblent assez machos et ne me laissent pas faire grand-chose... ce qui finalement ne me déplaît pas tant que ça !!!

Demain, nous reprenons la mer direction Salvador de Bahia, ultime étape de notre périple, du moins avec cet équipage ! En attendant donc les prochaines infos, je vous souhaite un excellent dimanche.

Salutations Brésiliennes...

Juliette pour l'équipage de Paradise

samedi 7 novembre 2009

Le Brésil approche...

Vendredi 6 Novembre 2009

Position : 02°24' S
33°03' W

Cap : 217°

Vitesse : 7,1

Garde robe : GV 2ris Trinquette

Distance à Bahia : 712 milles

Bonjour,

C'est après une nuit bien agitée que je vous écris, car cette nuit, l'alizé de Sud-Est nous a un peu bousculés, et certains barreurs aussi pour tout vous dire ! Ce matin, les mines sont tirées et les yeux fatigués !

Nous avons donc franchi l'équateur hier, aux alentours de midi, et célébré comme il se doit ce passage en baptisant, comme le veut la coutume, les infâmes néophytes rampants qui osent venir provoquer le Dieu Neptune en franchissant la barrière mystérieuse de l'univers austral. J'avoue que nous avons bien ri, Arnaud déguisé en Neptune et moi même dans le rôle
d'Amphytrite, car nous avions préparé une amusante petite cérémonie.

Une fois nos équipiers baptisés à grand renfort de seaux d'eau, nous avons donc trinqué au champagne pour fêter ce passage de l'autre côté de la ligne mythique qui sépare nos deux hémisphères.

Depuis, le vent a forci, mais a surtout refusé, mettant définitivement un terme à nos espoirs d'escale à Fernando de la Noronha...dommage ! On devrait néanmoins stopper au Brésil d'ici quelques jours, vraisemblablement à Natale.

Je ne vous en dis pas plus, car les conditions d'écriture sont ma foi peu agréables... J'ai bien un côté dahu, mais visiblement pas encore assez prononcé !

En attendant la suite de nos aventures, je vous souhaite donc une excellente fin de semaine !

Salutations australes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mercredi 4 novembre 2009

A l'aube du changement d'hémisphère...


Mercredi 4 Novembre 2009

Position : 01°39' N 31°21' W

Cap : 250°

Vitesse: 5

Garde Robe : GV 2 Ris, Trinquette

Distance jusqu'à Fernando de Noronha : 324 milles

Bonjour,

Après 48 heures passées dans le pot au noir à jongler avec des vents décidément facétieux, nous avons finalement retrouvé hier soir le régime d'alizé, mais cette fois de Sud-Est... fini la rigolade, désormais, on est au près. Vous me direz, avant de vivre la tête en bas dans l'hémisphère Sud, rien de tel que de s'acclimater en vivant penchés !

Enfin, toujours est-il que le petit vent arrivé cette nuit a remonté le moral des troupes, puisque les milles se sont mis à défiler subitement un peu plus vite, et jusqu'à aujourd'hui en fin d'après-midi, nous avions une vitesse assez élevée, de 7 à 9kn. A l'heure où j'écris, nous avons roulé le foc et remis le bateau à plat afin de faire tourner le groupe électrogène et recharger nos batteries... d'où la vitesse peu rapide que je vous annonce en début de message !

Demain, les vils néophytes que sont nos 7 équipiers franchiront pour la première fois l'équateur, selon toute vraisemblance dans la matinée. Nous les baptiserons donc comme il se doit lorsque la ligne mythique sera coupée, et trinquerons à la santé de Neptune. Je n'en dis pas plus pour l'instant !
Sinon, tout va bien à bord. Les peaux se tannent doucement au soleil et la chaleur continue de monter. Les discussions dans le carré vont bon train, et le cockpit bruisse de rumeurs d'escale prochaine, pleine de promesses, comme toutes les escales ! Ces messieurs semblent aller bien, et de mon côté, ça roule aussi, même si j'avoue que je ne serai pas mécontente de retrouver prochainement une présence féminine à bord...

Si la météo nous le permet, nous aimerions nous arrêter vendredi à l'archipel de Fernando de la Noronha, et découvrir ces îles dont nos amis marins nous ont maintes fois chanté les louanges. Mais en mer, on sait quand on part, mais ni où, et ni quand on atterrit ! A l'heure qu'il est, nous sommes à 1000 milles environ de Salvador de Bahia, soit grosso modo à mi-parcours. Et cette fois, on compte bien y arriver le jour prévu !

Alors voilà, je vous laisse sur ces belles paroles, et vous dis à bientôt, depuis l'hémisphère Sud donc !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 2 novembre 2009

Dans le pot au noir


Lundi 2 Novembre 2009

Position : 06°07' N
29°05' W

Cap: 190°

Vitesse : 5 kn

Garde robe : GV 1 ris, Trinquette, Moteur


Bonjour,

Nous sommes entrés hier dans la Zone de Convergence Intertropicale, plus connue sous le nom de pot au noir... passage stratégique pour les marins descendant en Atlantique Sud, en particulier lors des grandes courses océaniques. Pour ceux qui ne connaissent pas de réputation le fameux pot au noir, voici quelques explications...

Il s'agit en fait d'une zone qui se déplace en fonction des courants atmosphériques autour de l'équateur, et qui est en quelque sorte une zone de transition entre les alizés de Nord-Est en Atlantique Nord, et les alizés du Sud-Est en Atlantique Sud, soit les deux vents dominants de chaque côté de l'équateur. Elle peut être plus ou moins étendue et se caractérise par une météo toute particulière, concrétisée en général par un ciel couvert parsemé de jolis grains. Sous les grains, on a en général le droit à de fortes pluies, mais surtout, le paramètre important pour nous autres usagers de la mer, le vent a tendance à nous jouer des tours, à savoir à se lever brusquement, mais aussi à tourner. En bref, on doit au sens propre cette fois, veiller au grain... et faire en sorte que ce passage se solde sans encombre, et si possible assez vite ! N'étant pas tenu de naviguer à la voile, nous subissons tout de même moins le grand méchant Pot au Noir que nos amis engagés dans les grandes courses océaniques : lorsque nous nous lassons d'entendre les voiles battre faute de vent, on met le moteur en route et le tour est joué !

En tout cas, pour moi et quelques autres à bord, ce passage aura été l'occasion de pouvoir un peu plus sortir sur le pont, pour une fois que le soleil ne donnait pas trop ! Et hier fut aussi une grande journée de pêche, puisque nous avons remonté un beau Thazar, un petit Thon, et une jolie Dorade Coryphène... une chose est sûre, on devrait traverser sans risquer de mourir de faim !

En parlant de ça, je vais vous laisser pour aller jeter un oeil sur le menu du midi... poisson frais, viande, salade ? On n'a que l'embarras du choix ! Je vous dis donc à bientôt pour la suite de nos aventures...
Bientôt le passage de la ligne !

Salutations humides,

Juliette pour l'équipage de Paradise

samedi 31 octobre 2009

Sous le soleil de l'Atlantique...


Samedi 31 Octobre 2009

Position : 10°02'8 N
27°43'1 W

Cap : 220°

Vitesse: 6,8kn

Garde robe : GV + Foc

Bonjour,

Il est 15 heures pour nous ici, quelque part au milieu de l'Atlantique... Nous descendons toujours vers le Sud, et la mythique ligne de l'Equateur se rapproche heure après heure. Pas de sortie en discothèque prévue ce soir, de toute facon ça tombe plutôt bien, étant de quart à 5h, je crois que ça ne me dirait rien de sortir ! Le temps s'est comme arrêté momentanément sur Paradise, l'équipage est passé en mode océanique... Je m'explique : après quelques jours en mer, on a tendance à perdre complètement la notion du temps, à tel point qu'à l'heure qu'il est, je suis sans doute une des dernières personnes à savoir quel jour on est...

La journée elle reste rythmée, par les repas d'une part, et la logique des quarts de l'autre. En quelque sorte, nous créons à bord un rythme qui nous est propre, et une sorte de routine s'installe, mêlée d'une totale décontraction, puisque les obligations du bord, hormis les quarts de barre ou de ménage, sont finalement assez peu nombreuses. L'oisiveté est donc permise à qui ne veut pas mettre la main à la pâte, que ce soit à la cuisine, ou encore aux divers ateliers bricolages que lance quotidiennement le grand chef !

Mais que faisons-nous donc me direz-vous ? Eh bien de mon côté, je m'occupe en quelque sorte de l'intendance, et suis à l'origine de la confection des repas - sauf le traditionnel cérémonial du petit déjeuner, ceux qui me connaissent un peu sauront pourquoi... J'en profite également pour recharger mes batteries avant la saison d'hiver qui promet d'être fatigante, et donc, comme beaucoup, je dors plus qu'à l'accoutumée.

Arnaud lui fait ses nuits complètes (quand les conditions le permettent), et met à profit ses journées en bricolant de-ci de-là, avec qui veut bien l'aider.

De temps en temps, nous partons aussi sur des petites sessions d'apprentissage, et ce matin, le sextant et la navigation astronomique étaient à l'honneur. Comme quoi, même le week end, à bord, on a toujours quelque chose à faire, jour et nuit !

Et moi, je vais vous laisser, car comme c'est samedi soir bientôt, je vais aller leur préparer une petite douceur pour le dessert ! Et oui, j'allais oublier... hier, nous avons pêché notre premier poisson depuis le Cap Vert... une petite daurade coryphène, dégustée hier en entrée, marinée au citron et lait de coco, un vrai régal ! Sur ce, je vous laisse et vous retrouve très bientôt !

Salutations océanes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 29 octobre 2009


Jeudi 29 Octobre 2009

Position : 15°05' N
26°12' W

Cap : 218°

Vitesse : 9 kn

Garde robe : GV 1 ris, Foc

Distance au but (Bahia) : 1830


Bonjour,

Nous sommes repartis hier après-midi de Mindelo, sur l'ile de Sao Vicente, sous un soleil de plomb, après une très belle escale au Cap Vert. Escale un peu courte à notre goût, vu le retard pris en y allant, mais sympathique quand même ! Nous n'avons donc comme prévu pas vu grand-chose de Sal, et avons filé dès lundi midi en direction de Sao Vicente, île mieux achalandée et nettement moins austère.

Arrivés au petit matin à Sao Vicente, chacun a pu vaquer à ses occupations, à savoir la découverte de Mindelo pour les équipiers, et une session bricolage pour nous autres petits travailleurs de la mer... Il n'a pas fait bien beau ce mardi, et nous avons même terminé la journée sous de copieuses averses, mais qu'importe, la chaleur des autochtones suffit au Cap Vert pour vous donner le sourire... sans compter les petits plats locaux.

Hier matin, le soleil donnait de toutes ses forces - et je vous garantis qu'il est bien costaud au Cap Vert le vilain - nous avons attaqué dès 8 heures les menues courses à faire avant la grande traversée. Un vrai bonheur de faire le marché à Mindelo, tant les parfums vous envoûtent dès que vous franchissez le pas de la porte du Mercado Municipal. Des mélanges de papaye, piments, ou encore coriandre flottent dans l'air, semblant vouloir vous attrapper avec eux... on aurait envie de tout acheter ! En revanche, les fruits et légumes sont des pièces de choix, et les prix s'en ressentent, ainsi que la diversité des produits rencontrés...

Et comme on n'a pas toute la vie devant nous, il a bien fallu se décider à laisser derrière nous la jolie petite ville de Mindelo pour filer de nouveau en mer, direction le Brésil ! Les paysages de San Antao, île étonnante s'il en est, se sont déroulés devant nous tout au long de l'après midi, tel un tableau de maître qui changerait de teinte à chaque fois que vous le regardez. Et quel tableau ! Des montagnes escarpées couvertes de mousses aux différentes teintes de vert, parsemées de-ci de-là de petits volcans... On rêverait d'aller s'y promener, même si les balades doivent être pour le moins délicates, vu les difficultés que présente le terrain. Mais passons. Nous avons pu admirer une magnifique faille sur cette île, et manqué notre premier poisson, remonté trop vite, et perdu avant même d'être arrivé au niveau du bateau, grrrrrrr, on le voyait déjà dans notre assiette, ce joli thon !

Désormais, nous sommes repartis dans notre rythme océanique. Les quarts se succèdent, et les étoiles aussi. L'alizé semble être établi, et nous filons donc à vive allure en direction de Salvador de Bahia... dont les rythmes endiablés sont encore bien loin ! Je vous laisse donc puisque ce matin, c'est moi qui suis de quart de ménage, et vous dis à très bientôt pour la suite de nos aventures !

Salutations océanes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

lundi 26 octobre 2009

Arrivés au Cap Vert


Lundi 26 Octobre 2009

Position : 16°45'N
22°58'W

Au mouillage à Palmeira...


Bonjour,

Nous sommes donc finalement bien arrivés au Cap Vert, juste avant le coucher du soleil hier soir, et en musique, s'il vous plaît... puisque dimanche soir à Palmeira, c'est fête ! Une arrivée in extremis pour nos trois camarades qui devaient prendre l'avion le soir même, et devaient avant cela s'affranchir de la délicate tâche d'obtenir un visa. Les trois nouveaux, François, Michel et Bruno nous attendaient quant à eux bien tranquillement sous le soleil de Palmeira, et c'est finalement tous ensemble que nous avons dîné hier soir dans un excellent restaurant... italien ! Atterrissage étonnant pour les marins que nous sommes, avec d'un coup une agitation débordante autour de nous, et une serveuse qui nous parle italien...

Depuis hier soir, je suis donc la seule femme à bord... et c'est parti pour près de trois semaines ! Je ne vous ai donc pas donné de nouvelles depuis jeudi, les choses étant ce qu'elles étaient, l'heure était à trouver le moyen d'avancer au plus vite, et le temps m'a manqué ! Mais depuis jeudi, notre vitesse a enfin remonté, et c'est un final agréable que nous avons eu, accompagnés par un alizé enfin quelque peu soutenu !

Depuis jeudi, la température est bien montée elle aussi, au fur et à mesure de notre descente, et je ne vous cache pas qu'ici, il fait bon vivre sous le soleil Cap Verdien. On commence donc à prendre des couleurs à bord, certains plus que d'autres. En mer, les bronzés barrent le matin, au soleil, et les visages pâles attendent le passage à l'ombre pour barrer sans risquer de brûler leurs fragiles peaux !

Le programme maintenant est de filer vers l'Ouest en direction de Mindelo, sur Sao Vicente au Cap Vert, d'y faire un complément d'avitaillement, puis de nous élancer pour la traversée proprement dite de l'Atlantique, en direction du Brésil. En attendant, nous sommes tous bien heureux de profiter de l'ambiance Cap Verdienne : des gens adorables dans un pays surprenant, le tout bercé par des rythmes créoles, on ne s'en lasse pas !

Je vous laisse donc pour l'instant, les formalités de douane nous attendent ! Prochaines nouvelles au départ de Mindelo...

Salutations Cap Verdiennes,

Juliette pour l'équipage de Paradise

jeudi 22 octobre 2009

Route pêche vers le Cap Vert


Jeudi 22 Octobre 2009

Position : 23°46'N
18°06'W

Cap : 225°

Vitesse : 6,2 kn

Garde robe : GV, Foc


Bonjour,

Juste après que j'eus terminé ma chronique de mardi, nous avons été abordés par une petite barque de pêcheurs Marocains, à qui nous avons acheté... un petit requin ! C'était très étonnant de les trouver là sur notre route, au large des côtes, sur un si frêle esquif. Et si frêle qu'elle fut, l'embarcation n'en était pas moins bien chargée de poissons, notamment de requins et d'espadons. Spectacle ma foi bien sympathique, et tout à la fois vexant pour nous autres, qui depuis le départ n'avions rien pêché !

C'est donc deux équipages heureux qui se sont quittés peu avant midi, l'un d'avoir du poisson frais, les autres d'avoir vendu si vite et si bien le fruit de leur labeur. Après une belle ventrée de requin pour midi, nous n'avons pas renoncé à nos espoirs de pêcheurs, et remis à l'eau notre ligne de traîne...
Etrange coïncidence, c'est mardi que nous avons remonté notre premier poisson : une petite dorade coryphène. Et cette petite prise a rapidement été suivie par une deuxième bien plus grosse... la belle coryphène pesant cette fois autour de 7kg ! Au menu le soir donc, dorade marinée à la tahitienne en entrée, et steacks de dorade au dîner !

Passés les moments d'euphorie de pêches merveilleuses, l'ambiance s'est quelque peu ternie quand le vent a décidé de nous abandonner, nous poussant à démarrer le moteur... pour près de 24 heures non-stop ! D'ailleurs, c'est un poisson qui a signé le répit du soir en mordant à notre hameçon hier au coucher du soleil, un magnifique thon cette fois... et quelques heures à la voile... avant de repartir au moteur!

Depuis 8 heures ce matin, nous naviguons à la voile, avec un alizé encore léger, mais semblant s'établir, et se renforcer... ce qui serait plutôt une bonne idée, dans la mesure où il nous reste encore 500 milles à parcourir... et trois jours avant l'avion de nos camarades Jeannot, Maryse et Laurence.

Alors on reste confiants, et d'aileurs, pourquoi se faire du mouron ? Après tout, on n'est pas mal ici... en mer, au soleil, du poisson frais tous les jours... que demander de plus ?!

Sur ce, je vous quitte, et reviens vers vous d'ici notre arrivée, vraisemblablement dimanche matin.

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

mardi 20 octobre 2009

La douceur des Alizés


Mardi 20 Octobre 2009

Position :

Cap : 230°

Vitesse : 9,4 kn

Garde Robe : GV 1 ris, Foc

Bonjour,

Ambiance bien sympathique sur Paradise ce mardi, alors que nous progressons à vive allure en route directe vers l'île de Sal au Cap Vert... L'alizé semble s'être bel et bien installé sur notre route depuis lundi matin, et c'est donc sous un ciel lumineux et clairsemé de jolis petits cumulus que notre beau voilier trace son sillage dans l'Atlantique.

Les milles défilent bien vite, notament depuis hier après-midi, jour singulier où nous avons fait notre premier envoi de spi ! Je tâcherai de vous envoyer les photos depuis le Cap Vert... En tout cas, nous étions bien heureux de sortir enfin cette jolie voile colorée, et de constater son efficacité autant que sa facilité de manipulation. En effet, sur Paradise, le spi est en chaussette, ce qui limite tous les problèmes d'envoi et d'affalage... nombreux lorsqu'on manipule des spis de 350m², taille de notre jolie bulle !

Après avoir prudemment rangé la belle voile pour la nuit, le vent s'est mis à tourner légèrement vers le NW, tout en forcissant, ce qui nous a permis cette nuit de flirter régulièrement avec les 10 knts, sous une nuit douce et étoilée ! Vous l'aurez compris, c'est vraiment le bonheur donc, à bord, avec des conditions idéales pour naviguer, que nous savourons donc tous heure après heure !

L'équipage alterne donc entre les heures de barre et de repos... et certains même se lancent dans des lessives ou autres grand ménage de printemps, ce qui a valu ce matin à Laurence et Maryse de retrouver leurs matelas trempés, les indélicats ayant négligé de refermer les hublots avant de passer le pont à grande eau !

Je n'en dis donc pas plus pour l'instant, et vous laisse méditer ces quelques lignes en attendant les prochaines anecdotes qui ne manqueront pas d'être amusantes !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 18 octobre 2009

Dimanche 18 octobre 2009

Position : 30°08'N
10°03'W

Garde robe : GV Foc

Vitesse : 4

Bonjour,

Nous sommes partis d'Agadir hier soir vers 1h du matin, en route vers le Cap Vert. L'escale fut brève mais intense, puisque c'est vendredi soir vers 20h que mes camarades sont arrivés au Maroc, accueillis comme il se doit par une multitude de douaniers, policiers... Ils ont même dû tous voir le médecin avant d'avoir l'autorisation de débarquer.

Quant à moi, j'ai dû me faire fouiller trois fois avant de pouvoir à mon tour rejoindre le bord... Ah, le Maroc, c'est quelque chose !

Enfin, mission accomplie, je suis à bord, et le bateau reparti. Nous espérons désormais qu'Eole ne nous lâchera pas et que le bateau filera gentiment jusqu'aux îles du Cap Vert, sans encombre, et avec du vent cette fois !

Car depuis le début, nos camarades ont joué de malchance, et dû motoriser beaucoup ! N'ayant que peu d'autonomie sur mon pc, je m'arrête là pour aujourd'hui, et vous souhaite un excellent dimanche !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise.

vendredi 16 octobre 2009

Paradise en approche du Maroc


Bonjour,


C'est depuis une terrasse à Agadir que je vous écris...alors que j'attend mon bateau, qui doit arriver d'ici peu. Arnaud étant privé d'ordinateur depuis le départ, les nouvelles sont rares et peu détaillées, mais rassurez vous, tout va bien à bord!


Les conditions météo sont agréables, mais je pense que nos amis usent en ce moment de la risée Perkins...car vu le vent qu'il y a, nul doute qu'ils ne peuvent progresser qu'au moteur! En tout cas, l'équipage semble fort sympathique, et le skipper ne tarit pas d'éloges à leur égard, alors qui sait...peut être jouent ils les puristes...d'où mon attente qui se prolonge!


Dès demain, je serais donc de nouveau à bord, et en mesure de vous relater de manière plus concrète les nouvelles du bord!


En attendant, je vous souhaite à tous un excellent WE, et je vous relaterai dès dimanches l'escale à Agadir, ainsi que les bords qui promettent d'être sympathiques d'ici au Cap Vert!


Salutations Marocaines,


Juliette...bientôt à bord de Paradise!

lundi 12 octobre 2009

Paradise au Portugal


Lundi 11 Octobre 2009


Bonjour!


Je commence cette page par mes plus plates excuses, et vais commencer par vous expliquer pourquoi je n'ai pu vous faire partager les nouvelles du bord plus tôt...


Paradise est donc parti de St Malo dimanche dernier, en direction de Brest, où quelques détails techniques devaient être réglés...et le furent! L'escale s'est finalement prolongée jusqu'au mardi soir, de forts vents contraires soufflant dans le golfe de Gascogne, ce qui rendait dangereux la navigation...et à l'aube d'un Tour du Monde, on neprend pas ce genre de risques!


C'est aussi mardi en fin d'après midi qu'Arnaud a malheureusement appris le tragique black out de son PC, qui a définitivement cessé de fonctionner des suites d'un problème d'alimentation. Et c'est donc à la suite de cet incident que j'ai donc tout comme vous été privée de nouvelles de mon bateau et de son équipage toute la semaine dernière!

Rassurez vous, j'embarque à mon tour vendredi à Agadir, avec dans ma besace un joli PC finement préparé, et pourrais donc vous envoyer régulièrement, cette fois, les nouvelles fraiches du bord!

En attendant, voici donc le résumé des aventures de nos compères embarqués sur Paradise. Après un départ "musclé" mardi soir de Brest, les équipiers de Paradise ont du composer avec des vents facétieux, virant régulièrement en force et en direction...de quoi rendre fous nos amis marins...surtout quand on sait que depuis presque un mois soufflait sur le Golfe une brise régulière de Nord...le rêve donc pour le voyage qu'entreprenaient nos amis!
Loin de se laisser abattre, ces derniers ont finalement réussi à passer le Cap Finisterre non sans mal vendredi soir, toujours avec des vents contraires...pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué! L'ambiance semblait malgré tout bien sympathique à bord, et c'est finalement samedi en début de soirée que Paradise a touché la terre du Portugal...à Porto même!


Pour des raisons de commodité, le changement d'équipage s'est donc effectué à Porto hier, et Paradise est reparti avec son nouvel équipage, puisque Jacques, Jerome et François ont été remplacés par Jean, Maryse et Laurence.
Arnaud est donc plus heureux qu'au départ...puisqu'enfin, des fille sont à bord, ce qui au delà du côté esthétique est très agréable, et bonifie en général considérablement l'ambiance...les hommes se tenant devant ses dames!


Affaire à suivre... D'ici mon embarquement au Maroc en fin de semaine, je tâcherais de vous donner des nouvelles dès que j'en ais, et surtout si j'en ai! En attendant, je vous souhaite à tous une excellente journée, et vous dis à bientôt!


Salutations Malouines,


Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 4 octobre 2009

Paradise vient de quitter St Malo!


Bonjour!


Paradise a quitté St Malo ce matin par l'écluse de 10h...en route pour la grande boucle! C'est pleins d'émotions que nous avons largué les amarres, moi même et les proches présents pour le grand départ...

Le bateau file actuellement vers Brest, première escale prévue, où seront réglés les derniers détails techniques, avant la descente vers Lisbonne.

Arnaud est donc seul à bord, avec sept équipiers, dont 4 qui seront à bord jusqu'au Brésil. Je les rejoindrais pour ma part à Agadir, au Maroc...étant pour le moment en rétablissement de ma récente opération à la cheville.

En attendant, je serais donc au bureau, et pourrais vous transmettre au fur et à mesure les messages d'Arnaud, relatant les nouvelles du bord.

Pour les habitués de Paradise, les photos à venir vous surprendront sans doute, puisque Jean Paul et Michel ont rempli leur contrat, et ont réussi à nous installer une belle casquete rigide...juste à temps pour le départ! Entre autres nouveautés, une éolienne s'est ajoutée sur le tableau arrière, une trinquette neuve est à poste devant, et l'eau chaude coule pour pouvoir prendre des douches ou faire la vaisselle!

En attendant les nouvelles fraiches du bord, je vous laisse donc, et vous souhaite un excellent dimanche!


Salutations Malouines,


Juliette pour l'équipage de Paradise.

lundi 14 septembre 2009

Où avais-je la tête?


Bonjour!


Cela fait désormais une semaine que Paradise a rejoint St Malo, et je constate avec effroi que je vous ai abandonés depuis Bangor...mais où avais je la tête?! En réalité, j'étais persuadée que j'avais envoyé un message depuis Jersey samedi dernier...message qui existe en effet, mais que j'ai juste oublié de publier. C'est pas beau de vieillir...


Enfin, l'essentiel des informations, comme je vous le disais, c'est que nous sommes rentrés donc dimanche dernier, écourtant notre beau voyage d'une petite semaine, en prévision des menus travaux prévus durant cette trève, avant le grand départ début octobre.


Depuis Bangor, il s'est donc passé bien des choses... Tout d'abord, la veille de notre départ, un évènement peu commun s'est produit alors que nous prenions l'apéritif en terrasse à la faveur d'une éclaircie. Un magnifique cormoran s'est retrouvé pendu à la barre de flêche d'un voilier non loin de nous, prisonnier d'un hameçon pris dans son bec et de la ligne emmélée dans le gréement. Ne pouvant supporter ce spectacle, nous avons foncé à son secours en annexe, et armée d'un couteau, j'ai donc escaladé le mât pour aller libérer l'oiseau!


C'est donc le coeur léger que nous sommes repartis le lendemain, direction Dublin. Le plaisirfut néanmons de courte durée, car une mer courte et hachée nous attendait, avec cerise sur le gateau du vent assez fort, et juste dans l'axe. Je vous épargnerais les commentaires sur cette navigation pénible... A notre arrivée, la tempête s'est levée, et avec elle une pluie battante, forçant une nouvelle fois notre vaillant équipage à rester confinés à bord. Rassurez vous, nous avons tout de même trouvé du temps pour aller faire un tour de shopping...


Après 24 heures d'escale, nous sommes repartis donc toujours vers le sud, en quête de navigations plus paisibles...mais madame la depression régnait toujours en maitresse sur les lieux, et une nouvelle fois, les heures de barre ont ressemblé curieusement à des séances de musculation!


C'est finalement samedi vers 18 heures que nous avons rallié St Hélier, sur l'île de Jersey, après une navigation musclée jusqu'à l'arrivée en manche, qui nous a accueilli avec douceur...et même un rayon de soleil!


La suite et fin du voyage se fit paisiblement, sous un soleil de plomb...on aurait presque touché la perfection, mais c'était sans compter sur le port de St Malo, qui annula 3 écluses, et décida donc de ne pas nous laisser rentrer...avant 23h30!!! Très agréable après deux mois de navigation...


Alors voilà. Depuis lundi, les travaux reprennent à bord...et l'ébauche de notre nouvelle casquette se précise! Par ailleurs, les préparatifs vont bon train, alors je ne sais quand je pourrais de nouveau vous donner des nouvelles, mais promis, vous en aurez d'ici le départ, prévu le 3 octobre prochain!


En attendant, je vous souhaite une excellente semaine, et vous dis à bientôt!


Salutations malouines,


Juliette, pour l'équipage de Paradise

lundi 31 août 2009

Arrivés en Irlande du Nord

Dimanche 31 Aout 2009

En escale à Bangor

Bonjour,

Nous avons rejoint hier matin le petit port de Bangor, juste à côté de Belfast, au terme d’une traversée sans encombre de cinq jours. La météo promettant des vents violents et contraires, nous avons décidé de rester bien sagement au port aujourd‘hui.

Quelque part, cette escale forcée n’est d’ailleurs pas pour nous déplaire, dans la mesure où la traversée depuis l’Islande ne fut tout de même pas de tout repos. En effet, nous avons rencontré des conditions assez musclées sur les deux derniers jours du parcours, et nous sommes donc arrivés passablement fatigués!

Tellement fatigués d’ailleurs que nous avons commis une bourde d’entrée en envoyant gaiement les couleurs de l’Irlande, par courtoisie… Et en Irlande du Nord, évidemment, ça fait désordre! Nous avons donc vite affalé le pavillon Irlandais pour le remplacer par celui du Royaume Uni…ils sont assez susceptibles dans le coin! Et en même temps, on peut nous accorder qu’on se croirait tout de même plus en Irlande qu’en Angleterre ici…et que d’ailleurs, on y est, enfin, on devrait y être... Mais bon, finalement, on est pas venu là pour créer un incident diplomatique… L’essentiel, c’est que nous y sommes, et que les gens ont l’air heureux d’y vivre, et ça, ça n’a pas de prix!

Après une grosse sieste et la douche tant attendue, c’est décontractés et joyeux que nous sommes allés accueillir nos camarades d’Algol, qui sont arrivés vers 18 heures. Moins chanceux que nous, ils ont du prendre leur mal en patience à la pointe Nord de l’Irlande, un fort courant contre ralentissant leur progression sur les derniers milles.

En bref, nous fûmes tous bien contents de nous retrouver confortablement assis dans un charmant petit pub Irlandais (j‘insiste!), autour d’une bonne bière. Je ne vous cache pas non plus qu’il n’est pas désagréable de retrouver des températures un peu plus clémentes qu’en Islande; ici, le ciré est de mise vu l’humidité ambiante, mais en dessous, inutile de prévoir les vêtements polaires! Et hier soir, on se serait même crus bien plus sud qu’on ne l’est, au vu des tenues plus que légères des jeunes filles…pour elles, l’été est encore bien là! Demain, nous ferons route de nouveau vers le Sud…à la recherche d’un peu plus de soleil…et bien contents de rentrer vers la maison.

La prochaine escale sera sans doute Dublin…si nous ne changeons pas d’avis d’ici là. Comme toujours à ce jeu là, c’est la météo qui aura le dernier mot, et déterminera notre parcours. Affaire à suivre…

En attendant, je vous souhaite un bon dimanche, et vous dis à bientôt!

Salutations Irlandaises (quand même!),

Juliette pour l’équipage de Paradise

jeudi 27 août 2009

Du Sud dans la route

Jeudi 27 Août 2009

Position : 60°46'42 N
16°10'04 W
Cap : 144°
Vitesse : 6,5 knt
Garde robe : GV, moteur

Bonjour,

Cela fait deux jours désormais que nous avons quitté Reykjavik, et amorcé, donc, notre navigation retour vers la France. On serait bien partis lundi, mais madame la météo en a décidé autrement. Alors tandis que la tempête soufflait sur l'Islande, nous sommes allés patienter tranquillement à Blue Lagoon, dans les bains chauds... et pour vous dire à quel point le vent était violent, à notre retour de baignade, nous ne pouvions même pas embarquer à bord du bateau, que le vent éloignait trop du quai! Nous avons dû aller dîner en ville en attendant que le vent se calme et nous permette de regagner le bord...

C'est donc mardi en fin de matinée que nous nous sommes élancés à l'assaut des quelques 750 milles qui séparent Reykjavik du nord de l'Irlande, où nous prévoyons notre première escale, sans doute à Belfast. La première journée de navigation fut musclée, mais depuis, les conditions sont plutôt douces, avec une mer calme, et même un beau soleil. Cerise sur le gateau, au fur et à mesure de notre progression vers le Sud, la température remonte ! Oui, bon, je sais, il n'y a rien de bien surprenant là-dedans. N'empêche qu'après deux mois à empiler des couches et des couches de polaires, c'est tout de même bien agréable de faire le geste inverse! A quand la séance bronzing sur le pont en bikini ?

Enfin, revenons-en à nos affaires, qui comme je vous le disais, se portent plutôt bien pour l'instant. Nous attendons du vent fort cette nuit ou demain, qui devrait nous pousser bien vite vers l'Irlande. Naviguant actuellement entre deux systèmes dépressionnaires, le vent s'est temporairement évaporé, nous amenant à devoir user de notre puissant mais néanmoins bruyant moteur. L'équipage met donc à profit ces moments de répit pour bien se reposer, sécher les vêtements humides etc... car là, nous sommes bien dans ce que l'on appelle le calme avant la tempête!

Jusqu'ici, nous n'avons pas usé de la risée Perkins plus de 3 heures... et on espère bien continuer ainsi! En attendant le retour d'Eole donc, qui promet d'être musclé, je vais vous laisser et aller vaquer à mon occupation favorite... la sieste !

Salutations nautiques,

Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 23 août 2009

Home sweet home


Vendredi 21 Août 2009

A quai à Reykjavik

Bonjour,

Nous avons rejoint Reykjavik hier matin à l'aube, au terme d'une traversée rapide depuis Olafsvik, où nous avions relâché mardi et mercredi dernier. La traversée depuis le Groenland s'est bien passée, et fut cette fois très calme ! En effet, contrairement au voyage aller, la navigation était bien douce, et cette fois, les équipiers n'étaient pas malades! Il a donc fallu être patients pour rallier la terre, d'autant que nous avons dû affaler le grand foc, suite à des soucis techniques sur l'enrouleur... sans vent, et sans la plus grande voile d'avant, je vous laisse imaginer le résultat ! C'est donc en bonne partie au moteur que nous avons rejoint Olafsvik, faisant contre mauvaise fortune bon cœur.

Après avoir passé presque deux jours dans ce petit port de pêche, niché au pied de l'impressionant glacier du Snaeffelsjokull, nous avons remis le cap mercredi soir en direction de Reykjavik, port d'arrivée de cette belle croisière au Groenland. Hier soir, nous avons fêté ça en allant dîner au restaurant avec l'équipage d'Algol avec qui nous naviguions de conserve.

Demain matin, nos équipiers (Agnès, Cécile, Martine, Hélène, Daniel et Pierre) nous quitteront pour retourner à leurs activités en France. Trois nouveaux équipiers arrivent ce weekend pour les remplacer. Il ne nous reste donc plus qu'à rentrer à St-Malo, la tête pleine d'images de ce périple dans le nord, et heureux évidemment de rentrer dans notre home sweet home...

Alors lundi, nous reprendrons la route, et une nouvelle belle histoire de mer va démarrer ! D'ici-là, je vous souhaite un excellent weekend !

Salutations Islandaises,

Juliette pour l'équipage de Paradise

dimanche 16 août 2009

Ce n'est qu'un au revoir !


Samedi 15 Août 2009

Position : 65°42'N
36°10'W

Garde robe : GV, moteur

Bonjour,

Je vous disais en début de semaine qu'au Groenland, c'était comme si le temps s'arrêtait... et bien, on va dire que c'est sans doute pour ça que je n'ai pas posté de blog depuis, bien que quelques jours soient passés ! Enfin, cela prouve bien finalement qu'on passe de bons moments à bord de Paradise...

Je vous avais donc laissés alors que nous quittions Tiniteqilaq, et voguions vers un nouveau mouillage. C'est finalement à Juliet bay que nous avons mouillé pour la nuit, dans un cadre superbe, au détour d'un fjord, à l'abri de grandioses montagnes. Le lendemain, nous avons rallié Kummiut, un village de pêcheurs un peu plus conséquent que le précédent. Nous avons désespérément tenté d'y pêcher quelques poissons, mais sommes revenus pour ainsi dire bredouilles ! Seule Agnès a réussi à nous remonter quelque chose... je dis bien quelque chose, car s'il s'agissait selon toute vraisemblance d'un poisson, nul ne fut capable de l'identifier, et personne n'eut même le courage d'y goûter!

Jeudi, nous avons donc remis les voiles vers Sermiligaq... façon de parler, puisque depuis notre arrivée au Groenland, nous naviguons au moteur, faute de vent ! Pour parvenir à ce charmant village niché au creux d'une montagne, nous avons emprunté les sentiers détournés, passant entre les montagnes à travers deux fjords spectaculaires, dont l'un cache une surprise étonnante. En effet, au milieu de nulle part, on découvre les vestiges d'une ancienne base aérienne américaine, utilisée dans le temps pour ravitailler les avions, qui n'avaient pas assez de capacité en carburant pour rallier l'Europe. Ainsi, au milieu de cette nature vierge, surgit d'un coup une piste pour le moins surnaturelle surplombant un appontement en ruine, et de-ci de-là quelques restes de ce qui furent sans doute des baraquements, le tout au milieu d'une vallée jonchée de bidons rouillés. Le plus amusant, c'est que finalement, cela n'a plus vraiment rien de choquant ici, lorsqu'on sait que dans tous les villages alentours, les décharges sont malheureusement à ciel ouvert, faute d'autres moyens...

Mais revenons-en à nos moutons. L'expression est mal choisie, car de moutons ici il n'y a point. Les animaux que l'on voit le plus à terre, ce sont les chiens. Des chiens qui tiennent un peu du loup d'ailleurs, qui dégagent bravoure et force et se fondent dans le paysage en renforçant les contrastes de leur élégance naturelle, et qui animent littéralement les villages en fin de journée, lorsqu'ils se font entendre pour réclamer leur dîner en hurlant à la lune. Et que vous dire des innombrables chiots, avec leurs petites bouilles adorables, qu'on ramènerait bien avec nous... Mais leur place est ici, car l'hiver venu, nos amis à 4 pattes reprendront le travail, car ce sont, vous l'aurez compris, des chiens de trait. Les hommes réparent donc les traîneaux pendant la trêve tandis que les bêtes se reposent, et ainsi va leur vie, tant qu'il y aura de la glace, évidemment.

Et de la glace, il y en a encore, bien qu'une petite journée passée au pied d'un glacier nous fasse mesurer combien notre planète est en danger. Le Groenland étant un immense glacier en lui-même, il est frappant d'y observer à notre échelle les effets du réchauffement climatique. En effet, depuis notre dernière visite il y a deux ans, les glaciers ont très nettement reculé, et c'est bien inquiétant. Lorsqu'on pense que nous sommes, nous Européens, en grande partie responsables de cette maladie qui touche notre planète, ça porte à réfléchir. Tout ça pour vous dire que de petits gestes au quotidien pourraient réellement aider à ralentir la destruction à petit feu que subit ce petit bout de paradis qu'est encore le Groenland... et si nous ne le faisons pas pour nous, il est important de le faire pour les générations à venir. Nous avons eu la chance de naviguer dans cette région merveilleuse, et apprécions ce privilège à sa juste valeur. J'aimerais sincèrement que tout le monde puisse ne serait-ce que toucher du doigt ce que nous avons vu pour saisir la portée de ces mots et les mettre à profit pour les générations futures.

Mais en attendant, notre voyage tire à sa fin. Des vents violents sont annoncés sur notre zone d'ici trois jours, et nous sommes donc contraints de faire route vers l'Islande dès aujourd'hui, afin d'éviter de reprendre une déculottée comme à l'aller! C'est heureux que nous laissons derrière nous les montagnes du Groenland, et l'émotion nous porte encore alors que nous croisons les derniers Icebergs. La brume a remplacé le beau soleil qui nous accompagnait ces derniers jours, ajoutant encore au mystère qui entoure l'endroit, et le rend tellement insaisissable. Dans deux ou trois jours, nous aurons rejoint une terre plus civilisée, et les téléphones remplaceront les appareils photos. Fini le rêve ? Pour nous certainement pas. On reviendra. Bientôt. Toujours avec le même bonheur. Toujours avec la même envie.

Je vous laisse donc pour aller savourer les derniers instants de magie de ce pays où dansent des sculptures de glace. On se retrouve en Islande !

Salutations inuites,

Juliette pour l'équipage de Paradise.